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1. Messages clés

  • Concernant certains aspects de la santé des femmes, les données peuvent manquer, être difficiles d'accès, d'analyse et d'utilisation, ce qui a un impact en matière de bien-être, de prévention et de soins de santé.
  • Une approche intersectionnelle doit être appliquée pour aborder les questions relatives à la santé des femmes.
  • En Belgique, les femmes sont globalement en bonne santé, mais des lacunes persistent.
  • La santé des femmes devrait figurer parmi les priorités en santé publique.

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2. Pourquoi un rapport sur la santé des femmes?

Le genre et le sexe ont un impact significatif sur la santé, en raison de différences et d'inégalités tant biologiques que sociales. Historiquement, la santé des femmes et des filles a souvent été négligée en raison de discrimination. En conséquence, les femmes et les filles sont moins en mesure d’atteindre leur plein potentiel en matière de santé. Aujourd'hui, les femmes sont encore largement sous-représentées dans les études cliniques et l'attention portée aux différences de sexe et de genre dans la recherche est insuffisante. Bien qu'elles aient davantage de contacts avec les professionnels de la santé, les femmes sont également plus susceptibles que les hommes de ne pas être adéquatement traitées et d'être mal diagnostiquées en milieu clinique.

Ce rapport vise à donner une vue d'ensemble des données épidémiologiques disponibles sur la santé des femmes et à fournir une compréhension de base de certaines questions clés concernant l'état de santé des femmes en Belgique aujourd’hui. La santé des femmes est un vaste sujet et ce rapport ne se veut pas exhaustif, mais cherche plutôt, en se concentrant sur quelques questions mises en avant, à stimuler la discussion et de futures explorations. Les thèmes de santé ont été sélectionnés en fonction de leur impact sur les femmes, de leur importance pour la santé publique et de la disponibilité des données. Lors de la rédaction de ce rapport, un certain nombre de domaines se sont distingués par le manque d'informations ou la sous-utilisation des données collectées sur des questions propres aux femmes en Belgique.

3. La santé des adolescentes

Les inégalités entre les filles et les garçons commencent à se creuser dès l'adolescence, en particulier dans le domaine de la santé mentale

Des enquêtes menées en milieu scolaire montrent que la santé mentale des filles est moins bonne que celle des garçons. Davantage de filles signalent des symptômes psychosomatiques, dépressifs et des pensées suicidaires, et deux fois moins de filles que de garçons déclarent avoir souvent ou toujours confiance en elles. Certains de ces symptômes peuvent être influencés par les changements hormonaux propres à l'adolescence mais d'autres sont liés aux attentes et stéréotypes de genres présents au sein de la société. Si les filles obtiennent de meilleurs résultats en matière de comportements de santé et qu’elles prennent mieux soin d’elles-mêmes, elles sont dans l'ensemble moins actives physiquement que les garçons. De plus, les adolescents ayant participé aux enquêtes n'étaient globalement pas suffisamment informés sur l'éducation sexuelle, qui n'est pas une matière obligatoire dans l’enseignement dans tout le pays.

Proportion d'adolescents (11 à 18 ans) ayant déclaré des symptômes psychosomatiques plus d'une fois par semaine au cours des six derniers mois, selon les symptômes et le sexe, Belgique, 2018  
Source: Moyenne belge basée sur Health Behaviour for School-aged Children (HBSC) Communauté française [1] et HBSC Communauté flamande [2]

4. La santé des femmes adultes

Un soutien accru à la santé sexuelle et reproductive améliorerait le bien-être des femmes

En 2018, 84 % des femmes, âgées de 15 à 49 ans et sexuellement actives, utilisaient des contraceptifs. Les pilules contraceptives et les dispositifs intra-utérins (stérilet, DIU) sont les méthodes les plus populaires en Belgique. Au fil du temps, l'utilisation de la pilule a diminué tandis que celle du stérilet a augmenté. Une augmentation de l'utilisation des contraceptifs a également été constatée après l'introduction de leur remboursement dans certains groupes, démontrant la possibilité d'en améliorer l'accès. On peut également observé que les interruptions volontaires de grossesse diminuent chez les jeunes femmes et augmentent chez les femmes plus âgées. Les infections sexuellement transmissibles sont de plus en plus souvent diagnostiquées, et une partie de cette hausse pourrait être attribuable à une incidence plus élevée.

En Belgique, la prévalence de l’infertilité n’est pas connue

Nous ne savons pas exactement combien de personnes souffrent d'infertilité en Belgique, mais l'Organisation mondiale de la santé estime qu'au niveau mondial, environ une personne sur six souffre d'infertilité au cours de sa vie. Le nombre de grossesses résultant d'un traitement par fécondation in vitro (FIV) est en augmentation en Région flamande et en Région de Bruxelles-Capitale. Cependant, peu d’information concernant l'accès aux soins de fertilité et la charge mentale et physique associée aux traitements de fertilité sont disponibles.

Proportion de grossesses résultant d'une procédure de Fécondation In Vitro (FIV) et Injection Intracytoplasmatique de Spermatozoïde (ICSI), par région et par année, Belgique, 2012-2022 
Source: Adapté des rapports régionaux sur la santé périnatale 2022 (Santé périnatale en Wallonie [3], Santé périnatale en Région bruxelloise [4], Perinatale gezondheid in Vlaanderen [5])

On en sait encore trop peu sur l'impact de l'endométriose et du SOPK en Belgique

Les femmes souffrant d'endométriose et du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) peuvent présenter des symptômes invalidants qui sont souvent mal diagnostiqués ou méconnus, impactant leur qualité de vie et retardant un possible traitement. En Belgique, aucune donnée n'est actuellement disponible sur l'épidémiologie de l'endométriose ou du SOPK, alors que ces deux maladies sont des facteurs de risque d'infertilité et d'autres pathologies.

Dans l'ensemble, la santé maternelle et périnatale en Belgique est bonne, mais des inégalités persistent

En Belgique, les femmes ont accès à des soins de santé maternelle de très bonne qualité, comme en témoigne le faible taux de mortalité néonatale de 3,2 pour 1000 naissances vivantes en 2020. Néanmoins, les femmes de nationalité marocaine, africaine subsaharienne et turque vivant en Belgique ont, en moyenne, de moins bons résultats en matière de santé maternelle et périnatale. Elles ont notamment un taux de mortalité périnatale supérieur de 80 % à celui des femmes de nationalité belge. En outre, la prévalence et les conséquences de la dépression post-partum (DPP) restent peu étudiées en Belgique.

Une mauvaise santé mentale est également constatée chez les femmes à l'âge adulte

En ce qui concerne les indicateurs de santé mentale, les femmes obtiennent souvent de plus mauvais résultats que les hommes. La prévalence plus élevée des troubles anxieux et dépressifs chez les femmes peut s'expliquer par divers facteurs biologiques, sociétaux ou liés aux soins de santé. Dans l'ensemble, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de recourir aux services de soins de santé pour des problèmes de santé mentale. Les femmes déclarent de plus grands besoins en matière de soutien psychologique, mais aussi plus de besoins non satisfaits en matière de santé mentale. En Belgique,  le taux de mortalité par suicide est plus faible chez les femmes que chez les hommes, mais il est l'un des plus élevés d'Europe.

Les femmes ont une meilleure santé professionnelle que les hommes, mais elles ont besoin d'approches ciblées en matière de prévention

En Belgique, des différences subsistent entre les femmes et les hommes en ce qui concerne le type d'emploi exercé ainsi que dans la manière dont les personnes sont rémunérés (ou pas) pour ce travail. Ces différences peuvent avoir un réel impact sur la santé. Une étude européenne a montré qu'en Belgique, les femmes ont une moins bonne santé mentale, plus de problèmes musculosquelettiques et subissent plus de violences sur leur lieu de travail que les hommes. Des progrès ont été réalisés dans la mise en place de projets de surveillance de la santé des travailleurs en Belgique, mais les informations par genre sont souvent fragmentées ou incomplètes. Par exemple, les femmes sont sous-représentées dans le Fonds des Maladies Professionnelles belge, ce qui donne peu de visibilité aux maladies ou lésions professionnelles chez les femmes dans les données administratives.

5. La santé des femmes à l’âge adulte avancé

Les symptômes de la périménopause sont insuffisamment traités et peuvent avoir un impact négatif sur la qualité de vie et les risques de maladie

Il n'existe pas d'estimations exactes du fardeau du à la périménopause, mais plusieurs conditions et symptômes sont associés à cette transition, tels que l'insomnie, le sentiment d'épuisement, l'humeur dépressive et une perception de la santé moins bonne. L'amélioration de la qualité de vie des femmes en périménopause est possible grâce au traitement hormonal substitutif et à la prise en charge des symptômes. Cependant, le manque de sensibilisation et les tabous peuvent empêcher les femmes de se faire soigner. Une collaboration globale entre les différents secteurs et la société dans son ensemble peut contribuer à lever les tabous autour de la ménopause et à garantir l'accès aux soins et aux traitements.

Les maladies cardiovasculaires pèsent lourdement sur les femmes et il est possible d'améliorer la compréhension et l'action sur les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires chez elles

À l'exception de la période pandémique de COVID-19, les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès chez les femmes en Belgique depuis de nombreuses années. En Belgique, un infarctus du myocarde sur trois enregistré survient chez les femmes. Celles-ci présentent un risque élevé de maladies cardiovasculaires (en partie en raison des changements hormonaux pendant la ménopause), qui peut ne pas être reconnu par les femmes elles-mêmes et par les prestataires de soins de santé. En outre, les femmes atteintes d'une maladie cardiovasculaire présentent souvent moins de symptômes et des symptômes différents que les hommes.

En Belgique, les taux de dépistage du cancer diffèrent d'une région à l'autre

Le cancer du sein et le cancer du col de l'utérus ont tous deux une incidence élevée chez les femmes en Belgique. Les chances de survie de ces cancers peuvent être améliorées notamment par le biais de dépistages précoces. La couverture des dépistages du cancer du sein, du cancer du col de l'utérus et du cancer colorectal est plus élevée en Région flamande qu'en Région wallonne et qu'en Région de Bruxelles-Capitale. Une grande partie des cancers du col de l'utérus est causée par la transmission sexuelle du papillomavirus humain (HPV). La vaccination est une stratégie de prévention efficace pour lutter contre le HPV. Celle-ci est proposée gratuitement aux adolescents, garçons et filles, jusqu'à l'âge de 18 ans. Cependant, les taux de vaccination restent trop faibles et des efforts supplémentaires sont nécessaires pour étendre la couverture vaccinale.

6. La santé des femmes âgées

Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, mais passent une plus grande partie de ces années supplémentaires en mauvaise santé

Les femmes âgées sont confrontées à des problèmes de santé uniques et multiples. Etant donné que celles-ci vivent plus longtemps que les hommes, les femmes sont davantage exposées aux troubles de santé liés au vieillissement. Les femmes âgées sont particulièrement touchées par la fragilité,  la multimorbidité et la démence. De plus, certaines pathologies affichent une prévalence plus élevée chez les femmes âgées de 65 ans et plus, telles que les maladies musculosquelettiques et l'incontinence urinaire.

Les femmes âgées sont particulièrement exposées aux chutes et à l'ostéoporose, qui peuvent entraîner des fractures affectant leur qualité de vie

Les chutes et l'ostéoporose sont les principales causes de fractures chez les femmes âgées. L'ostéoporose, particulièrement importante chez les femmes ménopausées, entraîne une perte osseuse qui augmente le risque de fractures. La prévalence de l'ostéoporose était presque dix fois plus élevée chez les femmes âgées de 55 ans et plus (13 %) que chez les hommes (1,8 %) et est liée aux changements de densité osseuse dus à la ménopause. Une partie de la différence entre les femmes et les hommes peut cependant s'expliquer par un sous-diagnostic de l'ostéoporose chez les hommes. Par ailleurs, les chutes sont une cause majeure de mortalité et de morbidité chez les personnes âgées. En Belgique, plus de chutes sont enregistrées chez les femmes que chez les hommes. Des mesures existent pour prévenir les chutes et ces interventions sont plus efficaces si une approche holistique et coordonnée est adoptée.

Prévalence de l'ostéoporose par âge et par sexe, Belgique, 2018 
Source: Enquête de santé belge par interview [6]

Les femmes sont plus susceptibles de développer la maladie d'Alzheimer que les hommes et il n'existe pas de traitement adéquat

Sur les 23 370 cas de maladie d'Alzheimer et de démence estimés en Belgique en 2020, 60 % concernaient des femmes. Cela s'explique en partie par leur espérance de vie plus longue, mais les recherches suggèrent que les différences dans le système immunitaire et la transition vers la ménopause pourraient également jouer un rôle. En 2020, la maladie d'Alzheimer et les autres types de démence étaient la première cause de décès chez les femmes après le COVID-19, alors que c’était la cinquième chez les hommes. Il est urgent de poursuivre les recherches sur la prévention et le traitement de la maladie d'Alzheimer et de la démence et de sensibiliser davantage à l'influence des facteurs de risque tels que la consommation d'alcool, la sédentarité, une mauvaise alimentation et le tabagisme.

7. En savoir plus

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Références

  1. HBSC Fédération Wallonie-Bruxelles, ULB, 2018. https://sipes.esp.ulb.be/
  2. HBSC Vlaanderen, UGent, 2018. https://www.jongeren-en-gezondheid.ugent.be/
  3. Santé périnatale en Wallonie, CEPIP, 2022. https://www.cepip.be/rapport-bw.php?LG=fr
  4. Santé périnatale en Région bruxelloise, CEPIP, 2022. https://www.cepip.be/rapport.php?LG=fr
  5. Perinatale gezondheid in Vlaanderen, UGent, 2022. https://biblio.ugent.be/publication/01HFXKVPK9MHYJSMCV7GYX3VGE
  6. HIS - enquête de santé, Sciensano, 2013-2018. https://www.sciensano.be/fr/projets/enquete-de-sante

Veuillez citer cette page comme suit : Sciensano. Santé des femmes, Health Status Report, 29 avr 2024, Bruxelles, Belgique, https://www.belgiqueenbonnesante.be/fr/sante-des-femmes