En 2021, les causes de décès prématurés (avant 75 ans) responsables du plus grand nombre d'années de vie perdues sont le cancer du poumon, le COVID-19 et les cardiopathies ischémiques chez les hommes, et le cancer du poumon, le COVID-19 et le cancer du sein chez les femmes.
Pour la plupart des causes, les taux de mortalité prématurée ont diminué entre 2011 et 2021, sauf pour le cancer du poumon et les bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) chez les femmes qui ont augmenté.
Les causes contribuant le plus aux taux de mortalité prématurée plus élevés au sein de la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale sont le COVID-19 contre le cancer du poumon en Région flamande chez les hommes. Chez les femmes, le cancer du poumon est en tête en Région wallonne et en Région flamande alors que c’est le COVID-19 qui l’est en Région de Bruxelles-Capitale.
2.Causes de décès - Belgique
Les tumeurs sont le principal groupe de causes de décès prématurés
Les principaux groupes de causes de décès prématurés sont les tumeurs, les maladies du système circulatoire et les causes externes (principalement les suicides et les accidents de la route).
La proportion de tumeurs parmi les décès prématurés est plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Inversement, la proportion de maladies de l'appareil circulatoire et de causes externes est plus élevée chez les hommes. En 2021, la proportion de décès dus au COVID-19 était plus élevées chez les hommes que chez les femmes et le contraire était observée pour les maladies du système respiratoire.
Hommes
Femmes
Distribution des causes de décès (par chapitre ICM-10) prématurés (avant 75 ans) chez les hommes, classées par taux de mortalité ajusté pour l’âge*, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
Distribution des causes de décès (par chapitre ICM-10) prématurés (avant 75 ans) chez les femmes, classées par taux de mortalité ajusté pour l’âge*, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
Les cancers du poumon et le COVID-19 sont les principales causes de décès prématurés en Belgique
Sur base des taux de mortalité prématurée ajustés pour l'âge, le cancer du poumon et le COVID-19 étaient les principales causes de décès en 2021 tant chez les hommes que chez les femmes. En troisième place, on retrouve chez les hommes les cardiopathies ischémiques et chez les femmes le cancer du sein.
Quand exprimé en nombre potentiel d'années de vie perdues (PYLL), une mesure qui tient compte de l'âge au moment du décès, alors le classement est différent. Chez les hommes, le suicide devient la première cause de décès suivi du COVID-19 et du cancer du poumon. Chez les femmes, le cancer du sein prend la première place suivi du cancer du poumon et du suicide. On peut également remarqué que les accidents de transports font leur apparition à la sixième place chez les hommes.
Hommes
Femmes
Classement des causes spécifiques de décès prématurés (avant 75 ans) en fonction des taux de mortalité prématurée ajustés pour l'âge* chez les hommes, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
Classement des causes spécifiques de décès prématurés (avant 75 ans) en fonction des taux de mortalité prématurée ajustés pour l'âge* chez les femmes, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
Hommes
Femmes
Classement des causes spécifiques de décès prématuré (avant 75 ans) selon le nombre d'années potentielles de vie perdues (PYLL) ajusté pour l'âge* chez les hommes, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
Classement des causes spécifiques de décès prématuré (avant 75 ans) selon le nombre d'années potentielles de vie perdues (PYLL) ajusté pour l'âge* chez les femmes, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
Tendances positives pour les principales causes de décès prématurés mais certains points d'attention restent chez les femmes
La plupart des causes de décès prématurés ont tendance à diminuer (ou du moins à rester stables) au fil du temps mais certaines exceptions sont à noter.
La mortalité prématurée due aux cardiopathies ischémiques a diminué de 31% chez les hommes et 37% chez les femmes au cours de la période 2011-2021 ;
La même tendance est observée pour les maladies cérébrovasculaires avec une diminution de 23% chez les hommes et 16% chez les femmes ;
Les taux de mortalité prématurée due au cancer du poumon ont également considérablement diminué chez les hommes (38 % de diminution entre 2011 et 2021) ;
En revanche, la mortalité prématurée due au cancer du poumon a progressé de manière spectaculaire chez les femmes (augmentation de 60 %) entre 2000 et 2015, puis s'est stabilisée. De la quatrième cause de décès en 2000, il est passé à la première, juste au-dessus du cancer du sein ;
Une augmentation de la BPCO chez les femmes a été observée dans les années précédant le COVID-19 (augmentation de 28% entre 2011 et 2021).
Hommes
Femmes
Taux de mortalité (pour 1000 000) prématuré (avant 75 ans) ajusté pour l’âge* pour les 6 causes principales de décès (exclus COVID-19) chez les hommes, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010 Note : Dans le passé, les taux de suicide en région de Bruxelles-Capitale ont été sous-estimés certaines années en raison du retard pris par le parquet dans la transmission des dossiers.
Taux de mortalité (pour 1000 000) prématuré (avant 75 ans) ajusté pour l’âge* pour les 6 causes principales de décès (exclus COVID-19) chez les femmes, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
3.Causes de décès - Régions
Le COVID-19, le cancer du poumon, le cancer du sein et le suicide sont les principales causes de décès dans les trois régions.
Chez les hommes, les principales causes étaient le COVID-19, qui occupe la première place en Région wallonne et en Région de Bruxelles-Capitale ainsi que la seconde place en Région flamande, le cancer du poumon, qui occupe la première place en Région flamande et la seconde dans les autres régions, et les cardiopathies ischémiques en troisième position.
Chez les femmes, les principales causes étaient le cancer du poumon, qui occupe la première place en Région flamande et en Région wallonne ainsi que la seconde place en Région de Bruxelles-Capitale, le COVID-19, qui occupe la première place en Région de Bruxelles-Capitale, et le cancer du sein.
Chez les hommes, les principales causes étaient le suicide, qui occupe la première place en Région flamande et en Région Wallonne ainsi que la troisième place en Région de Bruxelles-Capitale, le cancer du poumon et le COVID-19 qui occupe la première place en Région de Bruxelles-Capitale.
Chez les femmes, les principales causes étaient le cancer du sein, qui occupe la première place en Région flamande et la seconde en Région wallonne et Région de Bruxelles-Capitale, et le cancer du poumon, qui occupe la première place en Région wallonne et la troisième dans les autres régions. En 2021, le COVID-19 est la première cause de décès dans la Région de Bruxelles-Capitale, alors qu'il occupe la quatrième place dans les autres régions.
Les taux de mortalité sont globalement plus élevé en Région Wallonne que dans les autres régions excepté pour le COVID-19 en Région de Bruxelles-Capitale.
Hommes
Femmes
Classement des principales causes de décès prématurés par taux de mortalité ajusté pour l'âge* chez les hommes, par région de résidence, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel
Classement des principales causes de décès prématurés par taux de mortalité ajusté pour l'âge* chez les femmes, par région de résidence, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel
Hommes
Femmes
Classement des principales causes de décès prématurés par années potentielles de vie perdues (PYLL) ajustée pour l’âge* chez les hommes, par région de résidence, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel
Classement des principales causes de décès prématurés par années potentielles de vie perdues (PYLL) ajustée pour l’âge* chez les femmes, par région de résidence, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel
La COVID-19 est la principale cause de décès qui entraîne des différences régionales
Comme le montre la page "Mortalité prématurée", il existe d'importantes disparités régionales dans le taux de mortalité prématurée ajusté pour l'âge. Nous analysons ici quelles causes de décès contribuent le plus à la différence régionale des taux de mortalité ajustés pour l'âge, en soustrayant les taux de mortalité par cause de la Région flamande de ceux des autres régions et en classant les différences.
Chez les hommes, les causes de décès contribuant le plus à l'excès de mortalité prématurée en Région wallonne par rapport à la Région flamande sont le COVID-19 (+34 pour 100.000), les cardiopathies ischémiques (+17), le cancer du poumon (+11), les maladies chroniques du foie (+7,7) et la BPCO (+7,6).
Chez les femmes, les causes de décès contribuant le plus à l'excès de mortalité prématurée en Région wallonne par rapport à la Région flamande sont le COVID-19 (+15 pour 100.000), la BPCO (+7,9), les cardiopathies ischémiques (+5), le cancer du poumon (+4,7) et les maladies infectieuses et parasitaires (+4,5). Les taux étant plus faibles chez les femmes que chez les hommes, les différences régionales par cause chez les femmes sont plus faibles.
Hommes
Femmes
Causes de décès prématurés contribuant le plus aux différences de mortalité prématurée Région wallonne-Région flamande, selon les taux ajustés pour l’âge*, hommes, moyenne 2019-2021** Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010 (**) Uniquement 2020 et 2021 pour le COVID-19
Causes de décès prématurés contribuant le plus aux différences de mortalité prématurée Région wallonne-Région flamande, selon les taux ajustés pour l’âge*, femmes, moyenne 2019-2021** Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010 (**) Uniquement 2020 et 2021 pour le COVID-19
Chez les hommes, les causes de décès qui contribuent le plus à l'excès de mortalité prématurée dans la Région de Bruxelles-Capitale par rapport à la Région flamande sont le COVID-19 (+54 pour 100.000), les cardiopathies ischémiques (+7,9), le cancer du poumon (+5,4), la BPCO (+5,2) et le diabète (+4,7). Toutefois, pour certaines causes spécifiques, les taux sont plus faibles dans la région de Bruxelles-Capitale que dans la région flamande, comme le suicide (-4,5) et les accidents de transport (-3,4).
Chez les femmes, les taux de mortalité par cause en Région flamande et en Région de Bruxelles-Capitale sont généralement relativement similaires. Cependant, en 2021, nous avons observé, tout comme en 2020, une surmortalité prématurée en Région de Bruxelles-Capitale pour le COVID-19 (+21 pour 100.000) par rapport à la Région flamande.
Hommes
Femmes
Causes de décès prématurés contribuant le plus aux différences de mortalité prématurée Région wallonne-Région de Bruxelles-Capitale, selon les taux ajustés pour l’âge*, hommes, moyenne 2019-2021** Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010 (**) Uniquement 2020 et 2021 pour le COVID-19
Causes de décès prématurés contribuant le plus aux différences de mortalité prématurée Région wallonne-Région de Bruxelles-Capitale, selon les taux ajustés pour l’âge*, femmes, moyenne 2019-2021** Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010 (**) Uniquement 2020 et 2021 pour le COVID-19
La plupart des causes de décès prématurés diminuent chez les hommes
Les évolutions de la mortalité prématurée par cause de décès sont assez similaires pour les trois régions. Nous soulignons ici cinq tendances intéressantes pour des causes de décès spécifiques. Par ailleurs, vous pouvez trouver des informations sur les tendances de la mortalité due aux suicides sur la page sur les comportement suicidaires.
1. Le taux de mortalité prématurée par cancer du poumon a diminué chez les hommes dans les trois régions au cours de la période 2011-2021 (-34% en Région wallonne, -41% en Région flamande et -31% en Région de Bruxelles-Capitale). Ces taux sont restés plus élevés en Région wallonne qu'en Région flamande sur l'ensemble de la période.
Chez les femmes, le taux de mortalité prématurée par cancer du poumon a augmenté régulièrement dans les Régions flamande et wallonne jusqu'en 2015 et 2013 respectivement, tout en restant stable dans la Région de Bruxelles-Capitale depuis 2007. Les femmes de Bruxelles avaient les taux les plus élevés de mortalité prématurée par cancer du poumon, mais depuis 2010, ce sont les femmes de la Région wallonne qui ont les taux les plus élevés. On observe une lente diminution de la mortalité ces dernières années ; entre 2011 et 2021, la diminution est nettement plus forte en Région de Bruxelles-Capitale (-31%) qu’en Région flamande (-12%) et qu’en Région wallonne (-12%).
Hommes
Femmes
Taux de mortalité prématurée (avant 75 ans) due au cancer du poumon ajusté pour l’âge* (pour 100 000) chez les hommes, par année et par région, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
Taux de mortalité prématurée (avant 75 ans) due au cancer du poumon ajusté pour l’âge* (pour 100 000) chez les femmes, par année et par région, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
2. Les taux de mortalité prématurée due aux cardiopathies ischémiques diminuent plus rapidement chez les femmes (-31% en Région wallonne, -38% en Région flamande et -61% en Région de Bruxelles-Capitale) que chez les hommes (-26% en Région wallonne, -35% en Région flamande et -34% en Région de Bruxelles-Capitale). La tendance à la baisse s'est ralentie chez les hommes au cours des dernières années.Chez les hommes, les taux en Région wallonne ont toujours été plus élevés qu'en Région flamande, et cet écart se creuse, avec une baisse plus rapide en Région flamande qu'en Région wallonne.
Hommes
Femmes
Taux de mortalité prématurée (avant 75 ans) due aux cardiopathies ischémiques ajusté pour l’âge* (pour 100 000) chez les hommes, par année et région, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
Taux de mortalité prématurée (avant 75 ans) due aux cardiopathies ischémiques ajusté pour l’âge* (pour 100 000) chez les femmes, par année et région, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
3. Les taux de mortalité prématurée par cancer du sein chez les femmes a diminué dans les trois régions au cours de la période 2011-2021 (-35% en Région flamande, -32% en Région wallonne et -44% en Région de Bruxelles-Capitale). Les différences régionales en matière de cancer du sein sont très faibles.
Le taux de mortalité prématurée par cancer du sein est très bas chez les hommes et donc pas présenté ici.
Taux de mortalité prématurée (avant 75 ans) due aux cancers du sein ajusté pour l’âge* (pour 100 000) chez les femmes, par année et région, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données deStatbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
4. Chez les hommes, les taux de mortalité prématurée due à la BPCO ont diminué dans les trois régions entre 2011 et 2021 ; la diminution était de 33% en Région wallonne, de 26% en Région flamande et de 27% en Région de Bruxelles-Capitale. Le taux est le plus élevé en Région wallonne, mais les différences régionales s'atténuent au fil du temps. En revanche, les taux de mortalité des femmes ont augmenté entre 2011 et 2021 en Région wallonne (+14%) et en Région flamande (+12%).La diminution de la mortalité dans la région de Bruxelles-Capitale était de 14 %. La mortalité par BPCO chez les femmes était plus faible en 2020, mais a de nouveau augmenté en 2021.
Hommes
Femmes
Taux de mortalité prématurée (avant 75 ans) due aux BPCO ajusté pour l’âge* (pour 100 000) chez les hommes, par année et région, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
Taux de mortalité prématurée (avant 75 ans) due aux BPCO ajusté pour l’âge* (pour 100 000) chez les femmes, par année et région, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
5. Il y a une forte diminution du taux de mortalité prématurée due au cancer colorectal entre 2011 et 2021. Cette diminution est plus forte en Région flamande (-36% chez les hommes, -38% chez les femmes) qu’en Région wallonne (-19% chez les hommes, -9% chez les femmes) et en Région de Bruxelles-Capitale (-25% chez les hommes, -19% chez les femmes). Par conséquent, la Région flamande est passée de la région ayant les taux de mortalité prématurée les plus élevés pour le cancer colorectal en 2000 à la région ayant les taux de mortalité les plus faibles pour cette maladie en 2021.
Hommes
Femmes
Taux de mortalité prématurée (avant 75 ans) due au cancer colorectal ajusté pour l’âge* (pour 100 000) chez les hommes, par année et région, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
Taux de mortalité prématurée (avant 75 ans) due au cancer colorectal ajusté pour l’âge* (pour 100 000) chez les femmes, par année et région, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) ajusté pour l’âge avec la population standard européenne 2010
Les causes de décès sont classées selon la Classification Internationale des Maladies 10ème édition (CIM-10)[1]. Dans ce rapport, on utilise la cause initiale de décès indiquée sur le certificat de décès pour analyser la mortalité. Il est recommandé d’utiliser la cause initiale et non les causes immédiates ou contribuant au décès pour la production de statistiques de mortalité. En effet, dans une perspective de santé publique, l’objectif est de casser la chaine des évènements menant à la mort et donc de prévenir la cause initiale [1].
Dans la première section, les causes de décès sont présentées ici selon les principaux chapitres de la CIM-10. Celles-ci sont basées sur la première lettre du code CIM-10. Dans la deuxième section, les 10 causes spécifiques de décès les plus importantes sont classées par taux de mortalité pour la Belgique et par région.
La mortalité prématurée désigne les décès survenus trop tôt c’est-à-dire avant l’âge correspondant à l’espérance de vie. Dans ce rapport la mortalité prématurée se réfère aux décès avant 75 ans. Diminuer la mortalité prématurée est un objectif-clé de santé publique, en effet une grande partie de la mortalité prématurée est évitable par des actions de santé publique. Le classement des causes de décès prématurés en fonction du nombre d’années de vie perdues est un outil intéressant pour mettre en place des priorités de santé publique.
La mortalité prématurée par cause peut être mesurée de 2 manières :
Le taux de mortalité prématurée, qui mesure la fréquence des décès dû à une condition spécifique avant 75 ans pour 100 000 personnes de moins de 75 ans dans la population. Cet indicateur permet de comparer la fréquence de différentes causes de décès ;
Les années potentielles de vie perdues (PYLL), qui prennent en compte la fréquence et l’âge des décès, pondère chaque décès en fonction de l’âge auquel le décès survient et donne donc plus de poids aux décès survenant chez les plus jeunes [2]. Les PYLL permettent donc de comparer les causes en fonction de leur fardeau en terme d’années de vie perdues.
Le classement basé sur les PYLL donnent plus de poids aux causes externes que le classement basé sur les taux parce que les décès dus aux causes externes se produisent en général à un plus jeune âge que les décès dus aux maladies chroniques.
Ces deux indicateurs sont ajustés pour l’âge avec la structure de la population standard européenne 2010 comme référence afin de prendre en compte les effets des variations de structures d’âge des populations.
La mortalité due au COVID-19 entre 2020 et 2022 sur base de la surveillance ad hoc est analysée dans une factsheet.
Définitions
Taux brut de mortalité
Le taux brut de mortalité est le nombre de décès enregistrés dans le pays divisé par la population correspondante.
Taux de mortalité ajusté pour l’âge
L’ajustement pour l’âge est une moyenne pondérée des taux de mortalité par âge pour éliminer les variations due aux différences dans la structure par âge entre populations.
Classification Internationale des Maladies 10ème édition (CIM-10)
La Classification internationale des maladies est une codification internationale des maladies et d'une grande variété de signes, symptômes, lésions traumatiques, empoisonnements, circonstances sociales et causes externes de blessures ou de maladies.
Années potentielles de vie perdues
Les années potentielles de vie perdues (PYLL) mesurent le nombre d'années de vie perdues en raison d'un décès prématuré. Les PYLL donnent plus de poids aux décès qui surviennent chez les groupes d'âge plus jeunes que chez les personnes plus âgées. Le calcul des PYLL consiste à additionner les décès survenus à chaque âge et à les multiplier par le nombre d'années restantes pour vivre jusqu'à un âge donné (ici, 75 ans).
Taux de mortalité prématurée
Le taux de mortalité prématurée est défini ici comme le nombre de décès survenus avant l'âge de 75 ans enregistrés dans le pays divisé par la population correspondante.
Cause de décès initiale
La maladie ou blessure qui a initié la chaine d’événements morbides qui a mené directement au décès, ou les circonstances de l’accident ou de la violence qui a causé la blessure fatale.
Tumeurs
Egalement désigné par néoplasmes dans la CIM-10. Dans les causes de décès, le groupe des néoplasmes inclut 95 % de néoplasmes malins (ou cancers), les 5 % restant étant des tumeurs bénignes ou de comportements limites.
Références
World Health Organization. International statistical classification of diseases and related health problems 10th. 2016.
Gardner JW, Sanborn JS. Years of Potential Life Lost (YPLL). What Does it Measure? Epidemiol 1990;1:322-9.
En 2023, le taux de mortalité prématurée ajusté pour l'âge était de 315 pour 100 000 habitants en Belgique, en baisse par rapport à 2019.
La diminution entre 2010 et 2023 a été plus prononcée chez les hommes (-22%) que chez les femmes (-14%).
Au fil du temps, les taux de mortalité prématurée ajustés pour l'âge sont beaucoup plus élevés chez les hommes que chez les femmes.
Au fil du temps, d'importantes disparités régionales et entre districts sont présentes en Belgique en ce qui concerne les taux de mortalité prématurée ajustés pour l'âge.
La Belgique obtient de mauvais résultats en termes de taux de mortalité prématurée parmi les pays de l'UE-15 en 2018.
2.Taux de mortalité prématurée
Les taux de mortalité prématurée ajustés pour l'âge ont diminué en dessous du niveau de 2019 en 2023
En Belgique, le taux brut de mortalité prématurée (0-74 ans) était de 314 pour 100 000 habitants de moins de 75 ans et le taux de mortalité prématurée ajusté pour l'âge était de 315 pour 100 000 habitants en 2023. Le taux de mortalité prématurée ajusté pour l'âge était 1,6 fois plus élevé chez les hommes (392 pour 100 000) que chez les femmes (240 pour 100 000). Les taux de mortalité prématurée ajustés pour l'âge diminuent généralement au fil du temps. Entre 2010 et 2023, la diminution était plus prononcée chez les hommes (-22%) que chez les femmes (-14%).
En 2020, les taux de mortalité prématurée ajustés pour l'âge ont augmenté de 10 % chez les hommes et de 5 % chez les femmes par rapport à 2019. Cette augmentation peut être expliquée par l'épidémie de COVID-19. En 2023, les taux de mortalité prématurée ajustés pour l'âge ont encore diminués pour descendre en dessous du niveau de 2019.
Les taux de mortalité prématurée sont plus faibles en Région flamande
Il y a des différences importantes dans la mortalité prématurée ajusté pour l’âge entre régions. Par rapport à la Flandre, en 2023, on observe des excès de mortalité de :
Wallonie : +44% chez les hommes et +37% chez les femmes.
Bruxelles : +20% chez les hommes et +8% chez les femmes
Après une aggravation des disparités régionales en 2020 et 2021, celles-ci se sont réduites en 2022 et 2023
Hommes
Femmes
Total
Taux de mortalité prématurée (0-74 ans) ajusté pour l'âge (pour 100 000 habitants) chez les hommes, par année et par région, Belgique, 2000-2023 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel [1] (°) avec la population standard européenne 2010 comme référence
Taux de mortalité prématurée (0-74 ans) ajusté pour l'âge (pour 100 000 habitants) chez les femmes, par année et par région, Belgique, 2000-2023 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel [1] (°) avec la population standard européenne 2010 comme référence
Taux de mortalité prématurée (0-74 ans) ajusté pour l'âge (pour 100 000 habitants), par année et par région, Belgique, 2000-2023 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel [1] (°) avec la population standard européenne 2010 comme référence
Les disparités par arrondissements sont importantes
Il apparaît clairement que la plupart des arrondissements flamands connaissent, pour les deux sexes (bien que de manière moins prononcée chez les femmes), un taux de mortalité prématurée inférieur à la moyenne belge. L'inverse est observé à Bruxelles et dans tous les arrondissements wallons (à l'exception de Nivelles pour les deux sexes). Les taux de mortalité prématurée les plus élevés chez les hommes sont observés dans trois arrondissements de la province du Hainaut (Charleroi, Mons, Tournai). Chez les femmes, les arrondissements présentant les taux les plus élevés se trouvent entre les provinces du Hainaut, de Namur et de Liège.
Hommes
Femmes
Taux de mortalité (pour 100 000) prématurée (avant 75 ans) ajusté pour l’âge° chez les hommes, par arrondissements, 2010-2018 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel [1] (°) avec la population standard européenne 2013 comme référence; (*) significativement différent de la moyenne à p<0.05; (***) significativement différent de la moyenne à p<0.05 après la correction de Bonferroni
Taux de mortalité (pour 100 000) prématurée (avant 75 ans) ajusté pour l’âge° chez les femmes, par arrondissements, 2010-2018 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel [1] (°) avec la population standard européenne 2013 comme référence; (*) significativement différent de la moyenne à p<0.05; (***) significativement différent de la moyenne à p<0.05 après la correction de Bonferroni
La Belgique a un des taux de décès prématurés parmi les plus élevés d'Europe
L’indicateur années potentielles de vie perdues (PYLL) est utilisé pour cette comparaison internationale. La Belgique se classe mal chez les hommes comme chez les femmes. Les excès de PYLL en Belgique était respectivement de 5 % pour les hommes et de 13 % pour les femmes par rapport à la moyenne de l'Europe des 15 en 2018 (ou l'année la plus proche). Ces données sont les plus récentes (2018) actuellement disponibles dans la base de données sur la mortalité de l'Organisation mondiale de la santé.
Années potentielles de vie perdues (avant 75 ans) chez les hommes, par pays, Europe, 2018 ou année la plus proche Source: Calculé par Sciensano sur base de données de World Health Organization mortality database [2]
Années potentielles de vie perdues (avant 75 ans) chez les femmes, par pays, Europe, 2018 ou année la plus proche Source: Calculé par Sciensano sur base de données de World Health Organization mortality database [2]
La mortalité prématurée désigne les décès ayant lieu trop tôt c’est-à-dire avant l’âge correspondant à l’espérance de vie. Dans la définition opérationnelle de cet indicateur, différents seuils peuvent être utilisés. Dans ce rapport, on considère la mortalité prématurée avant 75 ans. Diminuer la mortalité prématurée est un objectif-clé de santé publique et de fait une grande partie de la mortalité prématurée est évitable par des actions de santé publique.
Le taux brut de mortalité n’est pas bien adapté pour la surveillance de santé. En effet, la mortalité est fortement liée à l’âge et donc les populations vieillissantes font face à une augmentation de leur taux brut de mortalité même lorsque les conditions de santé s’améliorent. Par conséquent, pour comparer les taux de mortalité, la structure par âge des populations comparées va être ajustée sur une référence commune. Dans ce rapport, le taux de mortalité ajusté pour l’âge est présenté avec la population standard européenne 2010 comme référence.
La mortalité prématurée peut aussi être analysée avec l’indicateur années potentielles de vie perdues (PYLL), chaque décès est alors pondéré par l’âge au décès. En faisant cela, plus de poids est donné aux décès aux jeunes âges qui représentent un plus lourd fardeau en termes de vie perdue. Donc, si un décès intervient à l’âge de 65 ans, cela correspond à une valeur de vie perdue (PYLL) de 10. Dans ce rapport, les PYLL sont également utilisés pour la comparaison internationale avec l’âge de 75 ans comme seuil. Les PYLL sont également ajustés pour l’âge.
Definitions
Taux brut de mortalité
Le taux brut de mortalité est le nombre de décès enregistrés dans le pays divisé par la population correspondante.
Taux de mortalité ajusté pour l’âge
L’ajustement pour l’âge est une moyenne pondérée des taux de mortalité par âge pour éliminer les variations due aux différences dans la structure par âge entre populations.
Taux de mortalité prématurée
Le taux de mortalité prématurée est défini ici comme le nombre de décès survenus avant l'âge de 75 ans enregistrés dans le pays divisé par la population correspondante.
Années potentielles de vie perdues
Les années potentielles de vie perdues (PYLL) mesurent le nombre d'années de vie perdues en raison d'un décès prématuré. Les PYLL donnent plus de poids aux décès qui surviennent chez les groupes d'âge plus jeunes que chez les personnes plus âgées. Le calcul des PYLL consiste à additionner les décès survenus à chaque âge et à les multiplier par le nombre d'années restantes pour vivre jusqu'à un âge donné (ici, 75 ans).
En 2021, les tumeurs et les maladies cardiovasculaires restent les principaux groupes de causes de décès.
En 2020 et 2021, on observe une diminution de la mortalité liée aux maladies respiratoires et aux maladies mentales et neurologiques
La principale cause de décès en 2021 restait le COVID-19 excepté chez les femmes en Région flamande où la démence et Alzheimer prime.
2.Causes de décès
Les tumeurs et les maladies cardiovasculaires restent les principaux groupes de causes de décès
En 2021, les tumeurs et les maladies de l'appareil circulatoire (ou maladies cardiovasculaires) restent les principales causes de décès, représentant près de la moitié des décès (48% pour les deux sexes). La part des décès dus à ces deux groupes de maladies a augmenté par rapport à 2020 (43 % pour les hommes et 42 % pour les femmes) en raison de la baisse du COVID-19.
Les maladies respiratoires et le COVID-19 représentent une part plus importantes des décès chez les hommes (19%) que chez les femmes (15%), tandis que les maladies mentales et neurologiques sont plus présentes chez les femmes (10%) que chez les hommes (8%). Cette dernière différence est liée au fait que les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes.
Hommes
Femmes
Distribution des causes de décès (par chapitre CIM-10) chez les hommes, par taux de mortalité ajusté pour l’âge*, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) population de référence: Population standard européenne 2010
Distribution des causes de décès (par chapitre CIM-10) chez les femmes, par taux de mortalité ajusté pour l’âge*, Belgique, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) population de référence: Population standard européenne 2010
Diminution de la mortalité liée aux maladies respiratoires et aux maladies mentales et neurologiques en 2020 et 2021
Les tumeurs sont devenues la première cause de décès chez les hommes en 2014 et chez les femmes en 2020, détrônant les maladies cardiovasculaires pour la première fois depuis les années 1950. Cela s’explique par une baisse importante du taux de mortalité ajusté pour l’âge des maladies cardiovasculaires, baisse qui est plus important que celle de la mortalité liée aux tumeurs. Entre 2011 et 2021, la mortalité dû aux maladies cardiovasculaires a baissé de 30% pour les hommes et de 32% pour les femmes. La baisse de la mortalité cardiovasculaire est due aux progrès réalisés en matière de prévention et de traitement, notamment la diminution du tabagisme, l'amélioration des traitements pharmacologiques de l'hypertension et du cholestérol, et les procédures médicales [1].
De manière général, les taux de mortalité sont plus élevés chez les hommes et diminue de manière plus rapide chez les hommes que chez les femmes. Entre 2011 et 2021, on observe une baisse de 20% chez les hommes du taux de mortalité dû aux tumeurs contre 14% chez les femmes. Pour les maladies de l’appareil respiratoire la diminution est de 32% pour les hommes et 25% pour les femmes et pour la mortalité due aux causes externes la diminution est de 7% pour les hommes et 4% pour les femmes.
En 2020 et 2021, on observe une baisse de la mortalité due aux maladies mentales et neurologiques et aux maladies respiratoires probablement lié à la crise COVID-19.
Hommes
Femmes
Taux de mortalité ajusté pour l’âge* des 5 principaux groupes de causes de décès (par chapitre CIM-10; à l'exclusion du COVID-19) chez les hommes, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) population de référence: Population standard européenne 2010
Taux de mortalité ajusté pour l’âge* des 5 principaux groupes de causes de décès (par chapitre CIM-10; à l'exclusion du COVID-19) chez les femmes, Belgique, 2000-2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) population de référence: Population standard européenne 2010
Les principales causes spécifiques de décès diffèrent selon le sexe
Les dix principales causes de décès ont été classées en fonction de leur taux de mortalité ajusté pour l’âge, séparément pour les hommes et les femmes. Les trois principales causes de décès sont :
chez les hommes : le COVID-19, les cardiopathies ischémiques et le cancer du poumon ;
chez les femmes : le COVID-19, les maladies cérébrovasculaires (regroupées avec l'hypertension) et la démence (y compris la maladie d'Alzheimer).
Les classements sont assez similaires d'une région à l'autre. Toutefois, en Région flamande, l'insuffisance cardiaque est classée quatrième cause de décès chez les hommes et troisième cause chez les femmes. En revanche, l'insuffisance cardiaque est classée comme septième cause de décès en Région de Bruxelles-Capitale chez les hommes et les femmes et en huitième cause chez les femmes et dixième chez les hommes en Région wallonne. L'insuffisance cardiaque étant considérée comme l'aboutissement commun à plusieurs maladies, ces disparités pourraient s'expliquer en partie par des différences dans le codage des causes de décès entre les régions.
Le cancer du sein chez les femmes est également une cause de décès assez fréquente puisqu’elle est classée quatrième en Région de Bruxelles-Capitale, cinquième en Région flamande et sixième en Région wallonne.
Hommes
Femmes
Classement des principales causes de décès (tous âges) selon les taux de mortalité ajusté pour l’âge* chez les hommes, Belgique et régions, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) population de référence: Population standard européenne 2010
Classement des principales causes de décès (tous âges) selon les taux de mortalité ajusté pour l’âge* chez les femmes, Belgique et régions, 2021 Source: Calculé par Sciensano sur base de données de Statbel (*) population de référence: Population standard européenne 2010
Les causes de décès sont classées selon la Classification Internationale des Maladies 10ème édition (CIM-10)[2]. Dans ce rapport, on utilise la cause initiale de décès indiquée sur le certificat de décès pour analyser la mortalité. Il est recommandé d’utiliser la cause initiale et non les causes immédiates ou contribuant au décès pour la production de statistiques de mortalité. En effet, dans une perspective de santé publique, l’objectif est de casser la chaine des évènements menant à la mort et donc de prévenir la cause initiale [1].
Dans la première section, les causes de décès sont présentées selon les principaux chapitres de la CIM-10. Celles-ci sont basées sur la première lettre du code CIM-10. Dans la deuxième section, les 10 causes spécifiques de décès les plus importantes sont ordonnées par taux de mortalité pour la Belgique et par région.
Pour prendre en compte les variations dans la structure par âge de la population belge au cours du temps et permettre la comparaison entre périodes, les taux de mortalité sont ajustés pour l’âge à l’aide de la structure de la population standard européenne 2010.
Classification Internationale des Maladies 10ème édition (CIM-10)
La Classification internationale des maladies est une codification internationale des maladies et d'une grande variété de signes, symptômes, lésions traumatiques, empoisonnements, circonstances sociales et causes externes de blessures ou de maladies.
Cause de décès initiale
La maladie ou blessure qui a initié la chaine d’événements morbides qui a mené directement au décès, ou les circonstances de l’accident ou de la violence qui a causé la blessure fatale.
Cause immédiate de décès
La maladie, blessure ou complication finale causant directement la mort.
Cause contribuant au décès
Toutes les autres importantes maladies, conditions ou blessures qui ont contribué au décès mais qui n’ont pas provoqué la cause initiale de décès.
Taux de mortalité ajusté pour l’âge
L’ajustement pour l’âge est une moyenne pondérée des taux de mortalité par âge pour éliminer les variations venant des différences dans la structure par âge entre populations.
Tumeurs
Egalement désigné par néoplasmes dans la CIM-10. Dans les causes de décès, le groupe des néoplasmes inclut 95 % de néoplasmes malins (ou cancers), les 5 % restant étant des tumeurs bénignes ou de comportements limites.
WHO. ICD-10: International statistical classification of diseases and related health problems: Instruction manual. Geneva: World Health Organization; 2011.
En 2023, 111 255 décès ont été observés en Belgique.
En 2023, les taux de mortalité ajusté pour l'âge sont pour la première fois inférieurs à ceux de 2019.
Le taux de mortalité ajusté pour l'âge en 2023 était 1,4 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.
Des disparités géographiques ont été observées, avec des taux de mortalité standardisés sur l'âge plus faibles dans la région flamande, tant pour les hommes que pour les femmes.
2.Les décès quotidiens sont influencés par les épidémies et les conditions météorologiques
Un pic de mortalité lié à la canicule a été observé en 2019. En 2020, des pics de mortalité ont été observés de mars à avril, et de fin octobre à la fin de l'année. Ces pics peuvent être expliqués par l'épidémie de COVID-19. Un pic supplémentaire a été observé en août pendant l'été, causé par des températures plus élevées.
En 2021, un pic de mortalité a été observé à la fin de l'année. Ceci peut être expliqué par l'épidémie de COVID-19. En 2022, un pic de mortalité a été observé en fin d'année et s'explique par les épidémies de grippe et de bronchiolite [1]. L'effet des épidémies de grippe et de bronchiolite peut encore être observé au début de l'année 2023.
Nombre quotidien de décès, Belgique, 2019-2023 Source: calculé par Sciensano sur base de données de Statbel [2]
3.Taux de mortalité
Les taux de mortalité ajustés pour l'âge sont plus élevés en 2022 qu'en 2021
En 2023, 111 255 décès ont été observés en Belgique.
Le taux brut de mortalité a diminué en 2023 pour atteindre 948 pour 100 000 habitants, ce qui est comparable à 2019 (949 pour 100 000). Le taux brut de mortalité était légèrement plus élevé chez les femmes (952 pour 100 000) que chez les hommes (945 pour 100 000) en 2023. Après ajustement pour l'âge, un taux de mortalité 39 % plus élevé a été observé chez les hommes (1.051 pour 100 000) par rapport aux femmes (756 pour 100 000) en 2023.
Au cours des deux dernières décennies, le taux de mortalité ajusté pour l'âge a diminué jusqu'en 2019 ; une baisse de 40 % chez les hommes et de 28 % chez les femmes a été observée entre 2000 et 2019. En 2020, il a augmenté en raison principalement de l'épidémie de COVID-19 et a atteint 1 058 pour 100 000 habitants (une augmentation de 16 % chez les hommes et de 15 % chez les femmes par rapport à 2019), soit le taux de mortalité le plus élevé depuis 2008. En 2023, le taux de mortalité ajusté pour l'âgea diminué sous le niveau de 2019 pour la première fois depuis l'épidémie de COVID-19.
Taux brut de mortalité
Taux de mortalité ajusté
Taux brut de mortalité (pour 100,000 habitants) chez les hommes et chez les femmes, Belgique, 2000-2023 Source: calculé par Sciensano sur base de données de Statbel [2]
Taux de mortalité ajusté pour l’âge* (par 100,000 habitants) chez les hommes et les femmes, Belgique, 2000-2023 Source: calculé par Sciensano sur base de données de Statbel [2] (*) avec la population standard européenne 2010 comme référence
Les taux de mortalité ajustés pour l'âge sont plus faibles en Région flamande
Chez les hommes en 2023, le taux de mortalité ajusté pour l'âge était 25 % plus élevé en Région wallonne et 15 % plus élevé en Région de Bruxelles-Capitale par rapport à la Région flamande ; chez les femmes, il était supérieur de 23 % et 11 % en Région wallonne et en Région de Bruxelles-Capitale par rapport à la Région flamande.
Au cours de l'année 2020, les écarts régionaux de mortalité ont augmenté. Chez les hommes, le taux de mortalité ajusté pour l'âge était 35 % plus élevé en Région wallonne et 32 % plus élevé en Région de Bruxelles-Capitale par rapport à la Région flamande. Chez les femmes, le taux de mortalité était 29 % et 21 % plus élevé en Région wallonne et en Région de Bruxelles-Capitale qu'en Région flamande. Les taux de mortalité COVID-19 observés dans le cadre de la surveillance épidémiologique [3] ont montré que les taux de mortalité spécifiques au COVID-19 étaient plus élevés en Région wallonne et en Région de Bruxelles-Capitale, ce qui peut expliquer l'augmentation des différentiels régionaux de mortalité toutes causes confondues.
Hommes
Femmes
Total
Taux de mortalité ajusté pour l’âge* (par 100,000 habitants) chez les hommes, Belgique et régions, 2000–2023 Source: calculé par Sciensano sur base de données de Statbel [2]
Taux de mortalité ajusté pour l’âge* (par 100,000 habitants) chez les femmes, Belgique et régions, 2000–2023 Source: calculé par Sciensano sur base de données de Statbel [2] (*) avec la population standard européenne 2010 comme référence
Taux de mortalité ajusté pour l’âge* (par 100,000 habitants), Belgique et régions, 2000–2023 Source: calculé par Sciensano sur base de données de Statbel [2] (*) avec la population standard européenne 2010 comme référence
La mortalité est un indicateur traditionnel utilisé en santé, bien que celle-ci reflète plutôt un état de « non-santé ». Bien que les évènements mesurés soient irréversibles, l’analyse de la mortalité est une source d’information essentielle pour l’orientation de la santé publique. Elle fournit des informations sur l’importance des problèmes de santé sévères, leur évolution au cours du temps et un aperçu de leurs déterminants (par exemple, la sécurité routière et la consommation de tabac). C’est également un indicateur de santé qui a une longue tradition et qui a généralement été mesuré avec une meilleure validité que les indicateurs de morbidité. En effet, la mort est un événement clair et incontestable qui a été mesuré systématiquement dans les statistiques d’enregistrements de l’état civil de la plupart des pays depuis plus d’un siècle.
Le taux brut de mortalité représente le nombre de décès dans une année divisé par la population sous étude. Cet indicateur n’est cependant pas bien adapté pour la surveillance de santé parce que la mortalité est fortement liée à l’âge. Par conséquent, les populations vieillissantes font face à une augmentation de leurs taux bruts de mortalité, même si leur état de santé s’améliore.
C’est pourquoi, la comparaison d’indicateurs de mortalité entre différentes populations ou différentes années devrait toujours utiliser des mesures ajustées pour les différences dans la composition par âge des groupes. Dans ce rapport, les taux de mortalité ajustés pour l’âge sont utilisés, en prenant comme référence la population standard européenne de 2010 [4].
Sur cette page, nous décrivons la mortalité toutes causes confondues. La mortalité par causes spécifiques est décrite sur la page sur la mortalité par cause de décès.
Définitions
Taux brut de mortalité
Le taux brut de mortalité est le nombre de décès enregistré dans un pays divisé par la population correspondante.
Taux de mortalité ajusté pour l’âge
L’ajustement pour l’âge est une moyenne pondérée des taux de mortalité par âge pour éliminer les variations due aux différences dans la structure par âge de différentes populations.
I. Peeters, M. Vermeulen, N. Bustos Sierra, F. Renard, J. Van der Heyden, A. Scohy, T. Braeye, N. Bossuyt, F. Haarhuis, K. Proesmans, C. Vernemmen, M. Vanhaverbeke. Surveillance de la mortalité COVID-19 en Belgique, épidémiologie et méthodologie durant la 1re et 2e vague (mars 2020 - 14 février 2021). Bruxelles, Belgique : Sciensano ; 2021, Septembre. https://covid-19.sciensano.be/fr/covid-19-situationepidemiologique
Pace M, Giampaolo L, Glickman M, Zupanic T. Revision of the European Standard Population Report of Eurostat's Task Force. Luxembourg; 2013.
En 2021, le taux de mortalité infantile a baissé à 2,9 pour mille (‰) naissances vivantes.
Depuis 1998, le taux de mortalité infantile a diminué de 46%.
En 2021, les taux de mortalité infantile étaient plus élevés dans la Région flamande (2,9‰) et dans la Région wallonne (2,9‰) que dans la Région de Bruxelles-Capitale (2,7‰). Entre 2020 et 2021, dans la Région de Bruxelles-Capitale, le taux est passé de 4,5‰ à 2,7‰.
2.Taux de mortalité infantile
359 décès d'enfants de moins d'un an observés en Belgique en 2021
En 2021, les autorités belges ont enregistré un total de 359 décès d’enfants de moins d’un an.
Parmi ceux-ci, 339 décès sont survenus chez des enfants nés d'une mère inscrite dans le Registre national. Aucun décès de nourrisson n'a été enregistré dans le registre des demandeurs d'asile en 2021. Pour 20 décès (5,6%), la mère n'était pas officiellement enregistrée en Belgique ou le décès de l’enfant n'a été notifié que par le biais d'un certificat de décès.
La même année, le nombre total de naissances vivantes était de 120 555, dont 117 914 (98%) ont été enregistrées dans le Registre national, 435 (0,36%) dans le Registre des demandeurs d'asile, et pour 2206 (1,8%) naissances, la mère n'était pas officiellement enregistrée en Belgique ou la naissance n'a été notifiée que par le biais d'un certificat de naissance.
Nombre de décès
Nombre de naissances vivantes
Taux de mortalité infantile (/1000)
Registre national
339
117,914
2.87
Registre national et registre des demandeurs d'asile
339
118,349
2.86
Tous
359
120,555
2.98
Diminution du taux de mortalité infantile chez les filles en 2021
En 2021, le taux de mortalité infantile était de 2,5 pour mille naissances vivantes chez les filles et de 3,2 pour mille naissances vivantes chez les garçons, ce qui correspond à un écart absolu de 0,7‰ et à un sex-ratio de 1,3. Les fluctuations de ces écarts de mortalité entre les sexes au fil du temps s'expliquent en grande partie par le faible nombre de décès infantiles. En 2021, l'écart entre les sexes a augmenté par rapport à 2020 en raison de la baisse importante du taux de mortalité infantile chez les filles.
Après lissage, les écarts de mortalité entre filles et garçons ont persisté (respectivement 3,0‰ et 3,7‰).
Brut
Lissé
Taux brut de mortalité infantile (‰) par sexe, 1998-2021 Source : Statbel [1]
Taux de mortalité infantile lissé (‰) (moyenne mobile de 5 ans) par sexe, 2002-2021 Source : Calcul des auteurs sur base de Statbel [1]
On observe des différences entre la Région de Bruxelles-Capitale et les deux autres régions
Des différences régionales ont été observées dans les taux de mortalité infantile en 2021 : les taux de mortalité infantile étaient les plus élevés en Région flamande (2,9‰) et en Région wallonne (2,9‰), suivies par la Région de Bruxelles-Capitale (2,7‰). Après lissage, les taux de mortalité infantile en 2021 étaient plus élevés dans la Région de Bruxelles-Capitale (3,6‰) que dans la Région flamande (3,4‰) et la Région wallonne (3,4‰).
Au fil du temps, une baisse a été observée dans toutes les régions. Après un fort déclin par le passé et une forte croissance dans les dernières années, le taux de mortalité infantile dans la Région de Bruxelles-Capitale a diminué en 2021. En général, au cours des neuf dernières années, le taux de mortalité infantile a stagné.
Brut
Lissé
Taux brut de mortalité infantile (‰) par région, 1998-2021 Source : Statbel [1]
Taux de mortalité infantile lissé (‰) (moyenne mobile de 5 ans) par région, 2002-2021 Source : Calcul des auteurs sur base de Statbel [1]
La mortalité infantile en Belgique est légèrement supérieure à la moyenne de l'UE-14
En 2021, la mortalité infantile en Belgique était légèrement supérieure à la moyenne de l'UE-14 (2.8).
Taux de mortalité infantile par pays de naissance, UE-14, 2021 Source: OECD Health Data [2]
Le taux de mortalité infantile mesure la mortalité des enfants de moins d'un an. Il reflète à la fois les conséquences des événements périnataux et de la mortalité survenant après la période périnatale, qui est souvent évitable. Le taux de mortalité infantile est fortement corrélé au niveau de développement du pays, à la qualité des soins médicaux et à la disponibilité des services de prévention et des interventions de promotion de la santé.
Des taux de mortalité infantile plus élevés chez les garçons que chez les filles sont depuis longtemps observés dans presque tous les pays du monde [3]. L'explication est complexe et comprend des facteurs biologiques et génétiques ainsi que des facteurs environnementaux et comportementaux qui entraînent une différence de mortalité persistant tout au long de la petite enfance et même plus tard [4,5].
D'importantes fluctuations des taux annuels sont observées au niveau régional, en raison du faible nombre de décès infantiles. Les comparaisons des taux et des tendances par région sont donc mieux réalisées sur des taux lissés couvrant une période plus longue qu’un an. Dans cette optique, une moyenne mobile est utilisée sur base d’une période de 5 années.
Les décès survenus en Belgique peuvent concerner des résidents légaux (inscrits au Registre national, avec une nationalité belge ou étrangère), des demandeurs d'asile (inscrits au registre des demandeurs d'asile) ou des non-résidents (voyageurs, clandestins, etc.). Les statistiques officielles des décès infantiles (publiées par Statbel) incluent les résidents légaux et les demandeurs d'asile.
Sur cette page, nous présentons d’abord l’ensemble des décès infantiles en Belgique par statut de résidence, puis nous nous sommes concentrés sur les décès d’enfant dont la mère était résidente légale.
Définitions
UE-14
L’UE-14 correspond à l’ensemble des pays qui appartenaient à l’Union européenne entre 1995 et 2004 : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal et Suède. Nous comparons l'état de santé de la Belgique à celui de l'UE-14, car ces pays ont des conditions socio-économiques similaires. Note : Le Royaume-Uni n'est pas inclus puisqu'il a quitté l'UE.
Taux de mortalité infantile
Le taux de mortalité infantile est le nombre de décès d'enfants de moins d'un an pour 1000 naissances vivantes au cours de la même année.
Sex ratio
Le sex-ratio est le taux de mortalité des garçons de moins de 1 an divisé par le taux de mortalité des filles de moins de 1 an. Un sex-ratio de 1,2 signifie qu'il y a 1,2 fois plus de décès infantiles chez les garçons que chez les filles.