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Début 2023, la Belgique comptait environ 2,3 millions de 65 ans et plus. Ce groupe d’âge représente aujourd’hui près de 20% de la population, et le Bureau Fédéral du Plan prévoit que cette proportion dépassera 25% d’ici à 2050.

Cette population âgée de plus en plus importante nécessite des services de santé spécifiques : outre un recours accru aux soins aigus, nombre de séniors ont également besoin d’une assistance prolongée pour leurs activités quotidiennes et parfois de soins infirmiers. Les aidants informels ou aidants proches (famille, amis, etc.) jouent souvent un rôle important dans cet accompagnement de longue durée, mais des services professionnels sont également disponibles lorsque les soins informels ne sont pas (ou plus) envisageables ou lorsqu’ils s’avèrent insuffisants. En règle générale, ils seront dans un premier temps dispensés à la maison par des services d’aide à domicile, qui peuvent apporter un soutien pour des activités quotidiennes comme le ménage, la cuisine, les courses, etc. Pour les personnes qui ont besoin de soins médicaux ou d’aide pour se laver, par exemple, il existe également des services de soins à domicile.

Lorsque le maintien à domicile n’est plus souhaitable ou plus possible, la personne peut être transférée dans une structure de soins résidentiels. En Belgique, l’offre dans ce domaine recouvre les maisons de repos pour personnes âgées (MRPA), qui fournissent des soins d’hygiène personnelle et des soins infirmiers aux personnes âgées dont les besoins sont faibles à modérés, et les maisons de repos et de soins (MRS) pour les personnes qui présentent une forte dépendance aux soins. Dans la plupart des cas, les établissements disposent d’un certain nombre de places (lits) dans chacune des deux catégories.

Par ailleurs, il existe également des centres qui proposent des soins de jour ou des séjours de courte durée, mais aussi des résidences-services où les personnes âgées peuvent mener une vie largement indépendante dans un environnement adapté à leurs besoins, des services communautaires et d’assistance étant disponibles en option.

La responsabilité des soins de longue durée pour les personnes âgées est répartie entre le niveau fédéral et les entités fédérées (régions et communautés), ce qui peut avoir un impact sur l’offre de soins elle-même, mais aussi sur la disponibilité des données.

Les indicateurs de cette section se rapportent à plusieurs dimensions des soins :

  • L’accessibilité, au travers d’indicateurs relatifs au pourcentage de personnes âgées recevant des soins professionnels de longue durée en MRS/MRPA (OLD-1) ou à domicile (OLD-2), le nombre d’aidants informels (OLD-3), le nombre de lits de soins de longue durée (OLD-4) et le nombre de gériatres (OLD-6). Un dernier indicateur sur le nombre de personnes âgées vivant en MRS/MRPA alors que leurs besoins en soins sont limités (OLD-5) se rapporte à la fois à l’accessibilité et à l’adéquation des soins.
  • La sécurité, au travers d’indicateurs concernant le nombre de chutes (OLD-7) et d’escarres (OLD-8).
  • L’adéquation, au travers d’indicateurs sur l’utilisation de médicaments dits « anticholinergiques », connus pour provoquer des effets secondaires problématiques chez les personnes âgées (OLD-10), l’utilisation d’antipsychotiques et d’antidépresseurs en MRS/MRPA (OLD-11) et chez les personnes âgées vivant à domicile (OLD-12), et enfin sur la polymédication (prise de traitements multiples) (OLD-13).
Indicateurs sur soins aux personnes âgées

ID Indicateur Score BE Année
Accessibility of long-term care services
OLD-1  Soins de longue durée en MRPA/MRS (% de la population âgée de ≥ 65 ans) C 5,7 2018
OLD-2 Soins de longue durée à domicile (% de la population âgée de ≥ 65 ans) C 7,6 2021
OLD-3 Aidants informels (% de la population âgée de ≥ 50 ans) C 23,5 2019
OLD-4 Nombre de lits dans les MRPA/MRS (/1000 habitants de ≥ 65 ans) C 65,4 2022
OLD-5 Personnes présentant une faible dépendance aux soins vivant en MRPA/MRS (% des résidents) C 20,2 2021
Accessibilité des soins aigus
OLD-6  Gériatres en activité (/10 000 habitants de ≥ 65 ans) 1,7 2021
Sécurité dans les MRPA/MRS
OLD-7 Incident de chute au cours du dernier mois passé en MRPA/MRS (% des résidents) orange empty 12,8 * 2021
OLD-8 Prévalence des escarres (de grade II-IV) en MRPA/MRS (% des résidents) orange empty 2,9 * 2021
Appropriateness of care
OLD-10 Prescription de médicaments anticholinergiques > 80 DDD (% de la population âgée de ≥ 65 ans) red improving 18,7 2021
OLD-11 A Prescription d’antipsychotiques dans les MRPA/MRS (% des résidents âgés de ≥ 65 ans) red improving 27,3 2021
OLD-11 B Prescription d’antidepresseurs ≥1 DDD dans les MRPA/MRS (% des résidents âgés de ≥ 65 ans) red empty 48,3 2021
OLD-12 A Prescription d’antipsychotiques en-dehors des MRPA/MRS (% de la population âgée de ≥ 65 ans) 4,4 2021
OLD-12 B Prescription d’antidepresseurs ≥1 DDD en-dehors des MRPA/MRS (% des résidents âgés de ≥ 65 ans) 18,1 2021
OLD-13 Polymédication chez les personnes âgées (5 médicaments ou plus à raison de >80 DDD par an) (% de la population de ≥ 65 ans) orange stable 42 2022

* Données seulement disponibles pour la Flandre

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Pourcentage de personnes âgées recevant des soins de longue durée en MRS/MRPA (OLD-1) ou à domicile (OLD-2)

La part de la population âgée bénéficiant de soins formels de longue durée (et son évolution dans le temps) est un indicateur de l’accessibilité et de la soutenabilité de la composante « soins de longue durée » du système de santé.

Résultats
  • En 2021, en Belgique, un peu moins de 8% des personnes âgées de 65 ans et plus recevaient des soins infirmiers à domicile. Ce chiffre varie toutefois considérablement d’une région à l’autre (environ 8% en Flandre, 7% en Wallonie et 4% à Bruxelles) et plus encore d’une province à l’autre (de 4,2% dans le Brabant wallon à 11,7% dans le Limbourg).
  • Les données sur les soins de longue durée en MRS/MRPA pour 2019-2020-2021 sont incomplètes, en particulier pour Bruxelles et la Wallonie. En 2018 (dernière année complète disponible), un peu moins de 6% des personnes âgées de 65 ans ou plus vivaient en MRS/MRPA (environ 5% en Flandre, 6% en Wallonie et près de 8% à Bruxelles).
  • Les données internationales sont difficilement comparables. Dans l’ensemble, on constate toutefois qu’il y a davantage de personnes âgées recevant des soins de longue durée en MRS/MRPA que dans les autres pays de l’UE, tandis que les soins de longue durée à domicile sont un peu moins fréquents en Belgique que dans les autres pays de l’UE.

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Pourcentage de la population âgée de 50 ans ou plus fournissant des soins informels (OLD-3)

Les soins informels sont souvent considérés comme un moyen efficient (y compris sur le plan financier) d’éviter ou de retarder l’entrée en MRS/MRPA. Il faut toutefois aussi avoir bien conscience que cette solution peut aussi entraîner des coûts indirects pour la société et pour les aidants eux-mêmes. S’occuper d’un parent vieillissant peut en effet forcer ces derniers à réduire ou même à interrompre leurs activités professionnelles, mais aussi affecter leur santé et leur bien-être.

On s’attend aussi à ce que la disponibilité des soins informels diminue dans les décennies à venir pour une série de raisons (familles de plus en plus petites, nombre croissant de personnes vivant loin de leurs proches, nombre croissant de femmes ayant une carrière…), ce qui devrait vraisemblablement se doubler d’un glissement vers des soins plus formels. Néanmoins, il est important que des mesures politiques continuent à encourager et à faciliter les soins informels et à soutenir les aidants informels dans le futur, par exemple par le biais d’un soutien financier, de droits légaux, d’opportunités de formation, etc.

Cet indicateur examine la part de la population âgée de 50 ans ou plus qui déclare fournir une aide ou des soins informels et non professionnels au moins une fois par semaine.

Résultats
  • En 2018, environ 17% de la population belge âgée de 50 ans ou plus déclarait apporter une aide ou des soins informels au moins une fois par semaine.
  • Dans ce groupe d’âge, un revenu plus élevé était associé à une probabilité plus grande de se déclarer aidant informel qu’un revenu plus faible.
  • C’est dans la tranche d’âge des 55-64 ans qu’on retrouve le pourcentage le plus élevé d’aidants informels (un peu moins de 22%).
  • Les données utilisées pour les comparaisons internationales rapportent un pourcentage encore plus élevé d’aidants informels dans la population belge âgée de 50 ans ou plus, puisque près de 24% des répondants déclarent dispenser des soins informels sur une base quotidienne (9%) ou hebdomadaire (14%). Ce taux est bien supérieur aux moyennes de l’UE-14 et de l’UE-27.

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Nombre de lits en MRS/MRPA (pour 1000 personnes âgées de 65 ans ou plus) (OLD-4)

Avec le vieillissement de la population et le déclin des soins informels, le besoin de soins formels devrait fortement augmenter dans les années à venir. Les MRS/MRPA sont une option coûteuse qu’il est préférable d’éviter lorsque des alternatives adéquates sont disponibles, mais il ne fait aucun doute qu’ils resteront un élément important de l’offre de soins de longue durée pour les personnes âgées.

Résultats
  • En 2022, on dénombrait en Belgique un peu moins de 150 000 lits MRS/MRPA, soit un peu plus de 65 lits pour 1000 personnes âgées (de 65 ans ou plus) – environ 60/1000 en Flandre, 70/1000 en Wallonie et 104/1000 à Bruxelles (données 2021 pour Bruxelles, données 2022 pour la Flandre et la Wallonie). Ce chiffre est légèrement inférieur à celui des années précédentes.
  • La Belgique dispose d’un nombre relativement élevé de lits MRS/MRPA par rapport aux autres pays européens. En 2019, il atteignait 69/1000, soit nettement plus que la moyenne UE-27 (44,5/1000).

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Table : Nombre de lits en MRS/MRPA – par région (2022/21)
Source de données: Departement Zorg, IWEPS, Infor-Homes Bruxelles

Region MRS MRPA Total Lits/1 000 personnes ≥65 ans
Flandre (2022)* y compris les lits reconnus par "Vlaamse Gemeenschapscommissie" à Bruxelles 53 306 30 352 83 658  
Flandre (2022) exlusif les lits reconnus à Bruxelles 52 966 29 673 82 639 58,9
Wallonie (2022)** 25 911 23 264 49 175 69,6
Bruxelles-Capitale (2021) y compris les lits reconnus par "COCOM/Iriscare" et "Vlaamse Gemeenschapscommissie" 6 692 9 949 16 641 103,9
Total Belgique 85 569 62 886 148 455

65,4

* En ce compris les « Erkende eenheden en erkenningen in onderzoek » ** Région wallonne à l’inclusion de la Communauté Germanophone

Personnes présentant une faible dépendance aux soins vivant en MRS/MRPA (% des résidents) (OLD-5)

On s’attend à ce que le besoin en lits de soins résidentiels augmente considérablement dans un avenir proche. Lorsqu’il est possible, le maintien des personnes âgées dans leur environnement familier sera une mesure importante pour mitiger cette évolution et pour veiller à ce que les MRS/MRPA disposent d’un nombre suffisant de lits pour les personnes réellement dépendantes.

Néanmoins, à l’heure actuelle, une grande partie de la population des établissements résidentiels pour personnes âgées se compose de personnes encore largement indépendantes ou légèrement dépendantes (celles qui appartiennent aux catégories O et A selon l’indice de Katz – voir encadré), pour lesquelles d’autres solutions pourraient être plus appropriées. Dans un certain nombre de cas, ces personnes se retrouvent en maison de repos faute d’autres solutions pour répondre à leurs besoins en matière de soins de santé mentale ou d’hébergement social, ce qui souligne la nécessité de développer une offre de soins alternative dans ces cas de figure afin que les lits de soins résidentiels puissent être utilisés pour les personnes qui en ont le plus besoin.

L’indice de Katz est utilisé pour mesurer le degré de dépendance des résidents de MRS/MRPA. Les personnes ayant un score de Katz O sont celles qui sont totalement indépendantes physiquement et qui n’ont pas de problèmes cognitifs. Les personnes ayant un score de Katz A sont celles qui ont besoin d’aide pour se laver et s’habiller, ainsi que celles qui sont encore indépendantes physiquement, mais mentalement dépendantes ou désorientées dans le temps et/ou l’espace.

Résultats

•    La proportion de résidents ayant un score de Katz O ou A a connu une diminution régulière dans les MRS/MRPA belges depuis quelques années, passant de 36% en 2008 à 20% en 2021. Il existe des différences substantielles entre les régions (29% à Bruxelles, 27% en Wallonie et 16% en Flandre en 2021).

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Figure OLD5 - Pourcentage de personnes indépendantes ou légèrement dépendantes (score O/A Katz) dans les structures de soins résidentiels, 2008-2021
Source de données: Atlas AIM

Nombre de gériatres actifs (OLD-6)

Le vieillissement de la population sera un défi non seulement pour l’offre de soins de longue durée, mais aussi pour la prise en charge des besoins en soins aigus des personnes âgées. Les gériatres jouent un rôle important dans les soins de ce type, mais les estimations de la commission de planification de l’offre médicale du SPF Santé publique donnent à penser qu’ils sont trop peu nombreux.

Ces dernières années, des mesures ont été prises pour augmenter les revenus des gériatres et pour inciter davantage de diplômés en médecine à se spécialiser dans ce domaine. Toutefois, d’autres mesures pourraient encore être nécessaires pour remédier à la pénurie.

Résultats
  • Le nombre de gériatres actifs pour 10 000 habitants âgés de 65 ans ou plus a légèrement augmenté ces dernières années, passant de 1,35 en 2012 à 1,66 en 2021 (de 1,00 à 1,22 en ETP pour 10 000 habitants). Selon la commission de planification de l’offre médicale, ce chiffre n’est pas suffisant pour couvrir les besoins attendus.
  • En 2021, la densité en gériatres actifs était plus élevée à Bruxelles (2,56 en nombre de praticiens/1,33 en ETP) qu’en Flandre (1,58/1,26) et en Wallonie (1,63/1,10), avec des variations importantes entre provinces. Il convient toutefois de préciser qu’en Belgique, les gériatres ne travaillent qu’à l’hôpital. Leur répartition dépend donc de celle des hôpitaux.

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Table : Gériatres actifs (en ETP) et taux de conventionnement, par province, 2021
Source de données: Données INAMI, Calculs du KCE
Provinces N Actifs, en ETP Densité par 10 000 habitants 65+ % Conventionnés
Anvers 41,3 1,1 100,00%
Brabant flamand 32,4 1,39 93,80%
Brabant wallon 12,1 1,47 96,10%
Flandre occidentale 37,4 1,29 100,00%
Flandre orientale 40,1 1,28 100,00%
Hainaut 28,5 1,09 100,00%
Liège 21,9 1,02 98,50%
Limbourg 25,4 1,34 100,00%
Luxembourg 6,3 1,22 100,00%
Namur 9,2 0,95 100,00%
Bruxelles 21,3 1,33 100,00%
Belgique 275,9 1,22 99,00%

 

Chutes en MRS/MRPA au cours du mois écoulé (% des résidents) (OLD-7)

Les chutes sont une cause fréquente de blessures/fractures et même de décès chez les personnes âgées. Environ une chute sur dix se solderait par une fracture de la hanche ou une autre lésion sérieuse et, au-delà des coûts de santé qui y sont associés, celles-ci peuvent également entraîner d’autres problèmes, comme des difficultés à se déplacer ou à accomplir les tâches quotidiennes. D’après l’European Injury Database, les chutes sont également une cause majeure de décès (28%) chez les personnes âgées de 60 ans ou plus, et en particulier chez les femmes.

Les données sur les chutes en MRS/MRPA ne sont disponibles que pour la Communauté flamande, où elles sont enregistrées dans le cadre d’un projet d’indicateurs. Des données belges (issues de l’enquête de santé par interviews (HIS)) sont également disponibles pour les chutes chez les personnes âgées en général, quel que soit leur environnement de vie.

Résultats
  • En 2021, 13% des résidents de MRS/MRPA flamands avaient été victimes d’une chute au cours du mois précédent (valeur médiane). Ce pourcentage élevé reflète l’importance des besoins en soins de cette population et la nécessité de mettre en place des actions préventives supplémentaires.
  • La fréquence des chutes chez les personnes âgées (vivant à domicile ou en MRS/MRPA) s’est considérablement améliorée au fil du temps en Belgique, passant de 23,8% en 2008 à 17,4% en 2018 (sur la base des données de l’enquête HIS sur les incidents de chute au cours des 12 mois précédant l’entretien chez les personnes âgées de 65 ans ou plus). Les femmes avaient tendance à faire plus de chutes que les hommes (20,9% vs 12,8%), et les chutes étaient plus fréquentes à Bruxelles (24,5%) qu’en Flandre (17,4%) et en Wallonie (15,6%).

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Figure OLD7 - Chutes chez les personnes âgées de 65 ans ou plus au cours des 12 mois précédant l'entretien (2008-2013-2018)
Source de données: HIS

Prévalence des escarres en MRS/MRPA (en % des résidents) (OLD-8)

Les personnes âgées vivant en MRS/MRPA sont sensibles aux escarres, en particulier lorsqu’elles sont en fauteuil roulant ou alitées. Ces plaies sont difficiles et coûteuses à traiter, peuvent entraîner diverses complications (notamment des infections) et ont un net impact négatif sur la santé et la qualité de vie. Heureusement, elles peuvent aussi être évitées par des soins infirmiers appropriés, ce qui en fait un indicateur utile de la qualité des soins en MRS/MRPA.

Les données relatives à cet indicateur ne sont disponibles que pour la Flandre, où elles sont collectées dans le cadre d’un projet d’indicateurs de qualité en MRS/MRPA.

Résultats
  • En moyenne, 2,9% des personnes âgées résidant dans une MRS/MRPA flamande souffraient d’une escarre grave (catégorie 2, 3, 4 ou indéterminée) en 2021. Néanmoins, seuls 1,6% des résidents avaient développé une escarre après leur arrivée dans l’établissement.

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Prescription de médicaments anticholinergiques chez les personnes âgées (OLD-10)

Les personnes âgées sont plus sensibles à certains médicaments que les sujets plus jeunes. C’est notamment le cas des médicaments qui réduisent l’activité de l’acétylcholine, un neurotransmetteur qui joue un rôle important dans le système nerveux. Le groupe des anticholinergiques comprend notamment des traitements contre des symptômes et affections comme la dépression, l’agitation, la démence, la maladie de Parkinson, les troubles de la vessie, l’asthme, la BPCO, les ulcères d’estomac, etc.

Parmi les effets secondaires des anticholinergiques, on peut citer des problèmes comme l’hypotension artérielle, la confusion et la sédation, qui accroissent à leur tour le risque de chutes. Ces effets secondaires sont plus fréquents chez les personnes âgées, mais aussi souvent plus problématiques, surtout lorsqu’ils sont associés à des affections sous-jacentes comme la démence. Ce type de médicament devrait donc être utilisé avec parcimonie dans cette population, voire évité complètement lorsque c’est possible.
Cet indicateur mesure la proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus qui ont reçu plus de 80 doses quotidiennes d’anticholinergiques par an (trahissant un usage chronique). Une attention toute particulière a été portée aux antidépresseurs anticholinergiques.

Résultats
  • En 2021, un peu moins de 19% de la population âgée de 65 ans ou plus a reçu plus de 80 doses journalières de médicaments anticholinergiques (dont un peu plus de 11% ont reçu des antidépresseurs ayant des effets anticholinergiques). Ce pourcentage était de 22% en Wallonie, 19% à Bruxelles et 17% en Flandre.
  • La consommation de médicaments anticholinergiques est plus élevée chez les femmes (22% vs 14% chez les hommes en 2021) et chez les résidents des MRS/MRPA (46% des résidents âgés de 75 ans ou plus avaient pris des médicaments anticholinergiques en 2021, contre 18% de ceux qui vivaient à domicile). Elle augmente également avec l’âge.
  • Dans l’ensemble, le recours aux médicaments anticholinergiques a connu une diminution limitée mais constante entre 2011 et 2021, tandis que l’utilisation des antidépresseurs ayant des effets anticholinergiques est restée stable au fil du temps.

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Prescriptions d’antipsychotiques et d’antidépresseurs chez les personnes âgées vivant en institution (OLD-11) ou à domicile (OLD-12)

Les personnes âgées atteintes de démence présentent parfois des comportements difficiles – et notamment des problèmes d’agressivité – qui peuvent beaucoup compliquer leur prise en charge. Pour améliorer ces problèmes, elles reçoivent parfois des médicaments comme les antipsychotiques. Il semble toutefois que ces traitements augmentent aussi le risque d’accident vasculaire cérébral et de mort subite chez les personnes âgées. Ils ne devraient donc être utilisés qu’en dernier recours, lorsque les patients représentent un danger pour eux-mêmes ou pour autrui. La durée du traitement et son dosage devront toujours être aussi faibles que possible.

Cet indicateur mesure la proportion de personnes âgées qui reçoivent des antipsychotiques, tant en MRS/MRPA qu’à domicile. Nous avons également examiné l’utilisation d’antidépresseurs, qui est particulièrement élevée en MRS/MRPA et qui peut également causer divers problèmes (voir également ci-dessus sous OLD-10).

Résultats
  • La part de la population âgée de 65 ans ou plus recevant des antipsychotiques a diminué ces dernières années, passant d’un peu plus de 7% en 2008 à 5,5% en 2021. En 2021, ce pourcentage était de 5,7% en Flandre, 5,6% en Wallonie et 4,7% à Bruxelles, avec quelques variations entre les provinces (d’un peu plus de 4% dans le Brabant wallon à plus de 7% dans le Limbourg).
  • La part de la population âgée de 65 ans ou plus recevant des antidépresseurs est restée relativement stable depuis 2008 ; en 2021, elle s’élevait à 19,5%.
  • La consommation d’antipsychotiques est plus élevée chez les femmes âgées que chez leurs homologues masculins (7% contre 5% en 2021). En dépit du risque accru dans cette population, elle est aussi nettement plus importante chez les personnes âgées (65 ans ou plus) que chez les patients plus jeunes. C’est également le cas pour les antidépresseurs.
  • La consommation d’antipsychotiques chez les personnes âgées de 65 ans ou plus est particulièrement élevée en MRS/MRPA (un peu plus de 27% des résidents en 2021, contre 12% chez les personnes âgées recevant des soins à domicile et 3,5% chez celles qui ne recevaient pas de soins formels de longue durée). Le recours aux antidépresseurs dans ce groupe est encore plus frappante (un peu plus de 48% en 2021, contre 33,5% pour les personnes âgées recevant des soins à domicile et 16% pour celles qui ne recevaient pas de soins formels de longue durée).
  • En ce qui concerne la prescription d’antipsychotiques chez les personnes âgées, la Belgique se rapproche des moyennes de l’UE-14 et de l’UE-27, mais l’utilisation de ce type de médicaments est tout de même deux fois plus élevée chez nous que dans certains autres pays.

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Figure OLD11-12 - Pourcentage de la population belge âgée de 65 ans ou plus utilisant des antipsychotiques, par recours aux soins de longue durée (2008-2021)
Source de données: Atlas AIM

Polymédication chez les personnes âgées (OLD-13)

La présence de maladies chroniques et multiples (« multimorbidités ») sont un problème courant chez les personnes âgées et nécessitent souvent plusieurs traitements. La prise simultanée de plusieurs médicaments (« polymédication ») peut toutefois entraîner un certain nombre de problèmes. Il existe par exemple un risque qu’il y ait des interactions entre ces médicaments, ce qui peut renforcer ou atténuer leurs effets, mais aussi augmenter le risque d’effets secondaires indésirables. Un nombre excessif de médicaments accroît aussi le risque d’oublis ou de prise irrégulière, en particulier si les patients présentent aussi des effets secondaires ou s’ils ont des difficultés à assumer le coût de leurs traitements. Chez les personnes âgées, la polymédication peut aussi nuire à la capacité de fonctionner normalement dans la vie quotidienne et accroître la fragilité.

Compte tenu de ces risques potentiels, il est important de trouver un bon équilibre entre les traitements qui sont justifiés d’un point de vue médical et la nécessité d’éviter un nombre excessif de médicaments différents.

Il existe différentes définitions de la polypharmacie mais, pour cet indicateur, nous avons choisi de nous concentrer sur le pourcentage de personnes âgées (65 ans ou plus) ayant pris au moins 80 doses quotidiennes de 5 médicaments ou plus au cours d’une année.

Résultats
  • En 2022, 42% des personnes âgées de 65 ans et plus avaient pris au moins 80 doses quotidiennes de 5 médicaments ou plus au cours de l’année écoulée. Ce pourcentage était de 41% en Flandre, 45% en Wallonie et 37% à Bruxelles, avec des variations considérables entre arrondissements.
  • Globalement, ce pourcentage augmente avec l’âge ; en 2022, il dépassait 50% chez les personnes âgées de 80 ans ou plus. Il est plus élevé chez les hommes et chez les personnes ayant un niveau d’éducation moins élevé.

Lien vers la fiche technique et les résultats détaillés

Figure OLD13 - Evolution du pourcentage standardisé de la population assurée âgée de 65 ans et plus consommant 5 médicaments ou plus de plus de 80 DDD par année, par province, 2019-2022
Source de données: INAMI