La pollution de l'air, causée par des polluants tels que les particules fines, le dioxyde d'azote et l'ozone, est une cause importante de maladie et de mortalité prématurée.
Bien que, de manière générale, la qualité de l'air en Belgique s'améliore, une partie considérable de la population respire encore un air trop pollué.
Il existe d'importantes différences régionales: l'exposition aux particules fines est la plus élevée en Région flamande et l'exposition au dioxyde d’azote est la plus élevée en Région de Bruxelles-Capitale.
La qualité de l'air en Belgique est mauvaise au regard des normes internationales, se situant en-dessous de la moyenne par rapport à d’autres pays similaires de l'UE pour la plupart des polluants considérés.
2.Les particules fines
Les particules fines (anglais : particulate matter, PM) désignent l’ensemble des fines particules microscopiques en suspension dans l'air. Il ne s'agit pas d'une substance chimique unique, mais d'un mélange de nombreux composants différents. On distingue généralement les particules d'un diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10) et celles d'un diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2.5). Comme les PM2.5 ne contiennent que les plus petites particules, leurs compositions et leurs effets sur la santé sont différents de ceux des PM10.
Le chauffage des ménages est la principale source directe de particules fines
Selon les plus récents chiffres belges (2021), la plus importante source directe de PM2.5 est le chauffage des ménages, qui utilise principalement des combustibles fossiles ou du bois. Les autres grandes sources d'émissions directes de PM sont le transport, où le trafic routier est le plus important, ainsi que l'industrie et le traitement des déchets. Bien que le trafic routier ne soit pas la principale source d'émissions de particules, il joue néanmoins un rôle important dans l'exposition, car les émissions sont fréquentes dans les zones densément peuplées [1].
Les réglementations, telles que les normes d'émission européennes, et l'introduction de véhicules hybrides et électriques, ont permis de réduire les émissions de particules à l'échappement. Cependant, les politiques menées jusqu'à présent ont largement négligé les émissions hors échappement du trafic motorisé, qui résultent de l'usure des pneus et des freins et de l'abrasion des routes [2]. Selon les chiffres belges rapportés pour 2021, les trois quarts des PM2.5 du trafic routier proviennent d'émissions non associées à l'échappement, et cette part atteint 85 % pour les PM10 [3].
Outre les émissions directes, les particules peuvent également être formées à partir de précurseurs par le biais de réactions chimiques se produisant dans l'air. Les principaux précurseurs des particules indirectes sont l'ammoniac, les oxydes d'azote et le dioxyde de soufre. L'ammoniac est principalement émis par le secteur agricole, et en particulier par le bétail. Le dioxyde de soufre, lui-même un polluant atmosphérique, provient principalement de l'industrie lourde et de la production d'énergie [1].
L'exposition aux particules fines peut entraîner des maladies cardiovasculaires et respiratoires ainsi que le cancer du poumon
Lorsqu'elles sont inhalées, les particules fines peuvent être absorbées par les tissus pulmonaires et provoquer des troubles respiratoires. Les plus petites particules peuvent ensuite pénétrer dans la circulation sanguine et endommager d'autres organes. Les particules contiennent des composants toxiques et cancérigènes et sont associés à toute une série d'effets néfastes sur la santé.
Il est bien établi qu'une exposition prolongée aux particules peut provoquer des maladies respiratoires, plus précisément l'emphysème, la bronchite chronique et la pneumonie [4,5]. Les particules sont également à l'origine de maladies cardiovasculaires. De fait, des preuves solides établissent un lien entre les particules, les accidents vasculaires cérébraux et les cardiopathies ischémiques [4,6]. D'autres effets sur la santé sont bien étudiés comme le cancer du poumon [7] et le diabète de type 2 [8]. Les données montrent également un impact sur la santé mentale, avec un risque accru de dépression [9]. Toutes ces conditions peuvent nous affaiblir et s'accompagnent d'une grave perte de qualité de vie. Dans certains cas, ces effets négatifs peuvent entraîner un décès prématuré [4].
Les particules mettent particulièrement en danger les femmes et leurs enfants. L’exposition aux PM est associée à des conditions périnatales telles que la naissance prématurée, le faible poids à la naissance et les fausses couches [10,11,12]. Les enfants sont également considérés comme un groupe vulnérable aux effets des particules. L'exposition joue un rôle dans le développement de l'asthme et peut également déclencher des crises d'asthme, ce qui entraîne des visites aux urgences et des hospitalisations [13,14]. Des données plus récentes montrent des conséquences sur le développement du cerveau. En effet, l'exposition aux particules pendant la grossesse et au début de la vie augmentent le risque de troubles du spectre autistique [15].
Les concentrations de particules fines sont plus élevées dans la Région flamande et la Région de Bruxelles-Capitale que dans la Région wallonne
Pour visualiser l'exposition aux particules en Belgique, les concentrations moyennes annuelles de PM2.5 et de PM10 sont cartographiées pour chaque secteur statistique (quartier). L’OMS a défini des valeurs recommandée pour la qualité de l’air : 5 µg m-3 de concentration moyenne annuelle pour les PM2.5 et 15 µg m-3 de concentration moyenne annuelle pour les PM10 [16]. Pour donner une indication de l'exposition de la population par rapport à la valeur conseillée par l'OMS, les valeurs sont rapportées relativement aux recommandations de l'OMS pour le polluant.
Une des hypothèses de la différence régionale observée est que la Région flamande, qui est la région la plus densément peuplée, a plus de sources de PM (chauffage résidentiel, transport, agriculture, y compris l'élevage intensif) et moins de déposition (élimination par la végétation) par rapport à la Région wallonne. Environ la moitié du pays présente des niveaux de pollution supérieurs à la valeur recommandée par l'OMS pour les PM10 et 97 % du pays présente des niveaux supérieurs pour les PM2.5.
PM2.5
PM10
Concentration relative de PM2.5 par secteur statistique en Belgique, 2021 Source: Calculs des auteurs sur base des données de pollution atmosphérique fourni par CELINE [17].
Concentration relative de PM10 par secteur statistique en Belgique, 2021 Source: Calculs des auteurs sur base des données de pollution atmosphérique fourni par CELINE [17].
L'exposition de la population aux particules fines est élevée mais diminue en Belgique
L'exposition de la population aux PM peut être comparée en utilisant la concentration moyenne pondérée par la population. Cette mesure est utilisée pour comparer les régions et explorer les tendances dans le temps. L'exposition aux PM2.5 et aux PM10 diminue en Belgique, et dans toutes les régions individuellement. L'exposition aux PM était initialement plus élevée dans la Région de Bruxelles-Capitale, mais elle a chuté et est passée en-dessous de la Région flamande pour atteindre la valeur pour la Belgique. L'exposition aux PM est toujours de loin la plus faible en Région wallonne.
Bien que la qualité de l'air se soit améliorée au cours de la dernière décennie, de nombreux Belges sont toujours confrontés à des niveaux néfastes de PM. En 2021, environ trois quarts de la population est exposée à des niveaux de pollution dépassant la valeur recommandée sur long terme de l'OMS pour les PM10. La quasi-totalité de la population est exposée à des niveaux supérieurs à la valeur recommandée pour les PM2.5.
PM2.5
PM10
Exposition au PM2.5, par région, 2011-2021 Source: Calculs des auteurs sur base des données de pollution atmosphérique fourni par CELINE [17], et des données de la population fourni par Statbel [18].
Exposition au PM10, par région, 2011-2021 Source: Calculs des auteurs sur base des données de pollution atmosphérique fourni par CELINE [17], et des données de la population fourni par Statbel [18].
La Belgique est le quatrième pays de l’UE-14 le plus exposé aux particules fines
Au niveau international, la Belgique se situe au quatrième rang des pays de l'UE-14 pour ce qui est de la concentration pondérée en fonction de la population, tant pour les PM2.5 que pour les PM10. Bien que nettement inférieure à celle de certains pays, l'exposition aux PM en Belgique est plus élevée que la moyenne européenne, et deux fois plus élevée qu'en Finlande [19].
PM2.5
PM10
PM2.5 concentration moyenne pondérée par la population (µg m-3), 2019 Source: Calculs des auteurs sur base des données de l’Agence Européenne pour l’environnement sur l’exposition à la pollution atmosphérique [19].
PM10 concentration moyenne pondérée par la population (µg m-3), 2019 Source: Calculs des auteurs sur base des données de l’Agence Européenne pour l’environnement sur l’exposition à la pollution atmosphérique [19].
3.Dioxyde d'azote
Le dioxyde d'azote (NO2) appartient à la classe des oxydes d'azote (NOx), avec le monoxyde d'azote (NO). Ces deux gaz sont formés et émis à la suite d’une combustion, comme celle qui se produit dans les moteurs de voiture et les centrales électriques. Le NO est pratiquement inoffensif dans les quantités présentes dans l'atmosphère, tandis que la concentration de NO2 dans l'air ambiant peut atteindre un niveau tel qu'il constitue un grave danger pour la santé.
Le trafic routier est la plus grande source d'émissions de dioxyde d'azote
Le transport est la principale source d'émissions de NOx, dont le NO2. Le trafic routier est de loin le principal responsable de ces émissions, suivi par le transport maritime et intérieur et le trafic aérien [1]. L'exposition au NO2 due au trafic routier est encore accentuée par les émissions qui se produisent près du niveau du sol, souvent dans des zones densément habitées, ainsi que par les canyons des rues, où le polluant est piégé dans des routes étroites bordées de grands immeubles [20]. D'autres sources moins importantes sont l'industrie et l'agriculture.
L'exposition au dioxyde d'azote peut entraîner des maladies cardiovasculaires et respiratoires ainsi que le cancer du poumon
Le NO2 est très inflammatoire et l'inhalation de ce gaz peut irriter les voies respiratoires.
Il est bien établi qu'une exposition prolongée au NO2 peut provoquer des maladies respiratoires, plus précisément l'emphysème, la bronchite chronique et la pneumonie [21]. Les recherches indiquent également un lien avec les maladies cardiovasculaires, et plus particulièrement avec les cardiopathies ischémiques [22,23]. D'autres effets bien étudiés sont le cancer du poumon et le diabète de type 2 [24, 25]. Des études suggèrent que le NO2 peut avoir des effets négatifs sur la santé mentale, en augmentant le risque de dépression [9,26]. Souffrir de ces conditions conduit à une perte de qualité de vie, voire à un décès prématuré [21].
Le NO2 menace la santé des femmes et de leurs enfants, car l'exposition est associée à des conditions périnatales telles que la naissance prématurée et le faible poids à la naissance [27,28]. Les enfants sont également touchés de manière disproportionnée, car le NO2 est associé au développement de l'asthme et peut également déclencher des crises d'asthme entraînant des visites aux urgences et des hospitalisations [3,29].
La concentration de dioxyde d'azote est plus élevée dans les villes que dans les campagnes
Pour visualiser l'exposition au NO2 en Belgique, les concentrations moyennes annuelles sont cartographiées pour chaque secteur statistique (quartier). Pour donner un indication de l’exposition de la population par rapport aux recommandations de l’OMS pour le NO2, les valeurs sont rapportées relativement à ces recommandations : 10 µg m-3 concentration moyenne annuelle [16].
Si l'on considère la carte de pollution pour le NO2, les concentrations sont généralement plus élevées en Région flamande et dans le nord de la Région wallonne, y compris dans le sillon Sambre-et-Meuse, que dans les Ardennes. Le trafic routier étant la principale source de NOx, la localisation des grandes villes et des grands axes routiers est reconnaissable sur la carte. La Région de Bruxelles-Capitale est une zone fortement urbanisée et fortement polluée, à l'exception de la partie boisée du sud-est. Près de la moitié des secteurs présentent des valeurs de pollution supérieures à la valeur recommandée de l'OMS de 10 µg m-3 de concentration moyenne annuelle.
Concentration relative de NO2 par secteur statistique en Belgique, 2021 Source: Calculs des auteurs sur base des données de pollution atmosphérique fourni par CELINE [17].
L’exposition de la population Belge au dioxyde d’azote est élevée mais diminue
L'exposition de la population au NO2 peut être résumée par la concentration moyenne pondérée par la population, et utilisée pour comparer les régions et explorer les tendances dans le temps. L'exposition au NO2 diminue en Belgique, et dans toutes les régions individuellement. C’est dans la Région de Bruxelles-Capitale que l'exposition au NO2 est la plus élevée, bien que la baisse des niveaux de pollution y soit un peu plus marquée que dans les autres régions. L'exposition au NO2 est toujours la plus faible en Région wallonne, tandis que les niveaux flamands restent proches de la moyenne belge.
Bien que les tendances soient favorables, des améliorations sont encore possibles. Si l'on considère les chiffres les plus récents pour l'année 2021, plus de 85 % de la population est exposée à des niveaux néfastes de NO2 dépassant la valeur recommandée de l'OMS.
Exposition au NO2, par région, 2011-2021 Source: Calculs des auteurs sur base des données de pollution atmosphérique fourni par CELINE [17], et des données de la population fourni par Statbel [18].
La Belgique a la cinquième exposition la plus élevée au dioxyde d'azote par rapport aux pays similaires de l'UE
Au niveau international, la Belgique présente la cinquième plus forte concentration de NO2 pondérée par la population par rapport aux autres pays de l'UE-14, bien au-dessus de la concentration européenne moyenne. Les niveaux d'exposition en Belgique sont plus de deux fois supérieurs à ceux des pays nordiques comme le Danemark, la Finlande et la Suède [19].
Concentration moyenne de NO2 pondérée par la population (µg m-3), 2019 Source: Calculs des auteurs sur base des données de l’Agence Européenne pour l’environnement sur l’exposition à la pollution atmosphérique [19].
4.Ozone
L'ozone (O3) est un gaz formé à partir de l'oxygène (O2) sous l'action du rayonnement ultraviolet ou de la foudre. Il existe dans toutes les couches de l'atmosphère, à des concentrations variables. Si sa présence dans la stratosphère, à des dizaines de kilomètres d'altitude, protège les êtres vivants contre les rayonnements solaires les plus nocifs, l'ozone présent dans la troposphére constitue une menace sérieuse pour la santé.
Les niveaux d’ozone sont plus élevés en été, en particulier lors des journées ensoleillées
L'O3 dans la basse atmosphère provient de réactions chimiques sous l'influence de la lumière solaire. Il se forme à partir de précurseurs, notamment les oxydes d'azote, le méthane et les composés organiques volatils (COV). Les COV ont de nombreux rôles dans l’industrie et ce secteur est responsable de la plus grande partie des émissions en Belgique. Les autres sources principales sont l'agriculture, en particulier l'élevage, et le trafic routier [1].
La concentration d'O3 dépend fortement des conditions météorologiques, de la saison, de l'heure de la journée et des émissions de précurseurs. À court terme, il y a plus d'O3 pendant la journée et les jours ensoleillés. Au cours de l'année, les concentrations d'O3 sont plus élevées au cours de l'été, le pic de saison de l'ozone s'étendant d'avril à septembre en Belgique. L'O3 réagit avec le NO pour former de l'O2 et du NO2, et vice versa. La conséquence la plus importante de ce phénomène est que les endroits où les concentrations de NO sont élevées, comme les villes et les routes très fréquentées, présentent généralement une pollution plus faible par l'O3 [30].
Les pics d'ozone provoquent des problèmes respiratoires et une mortalité prématurée
L'ozone est un gaz très réactif et oxydant, ce qui le rend nocif à la fois pour l'homme et pour les écosystèmes. Les pics de concentration d'O3 ont été associés à un large éventail de problèmes respiratoires. L'exposition à court terme est associée à des symptômes tels que la toux et la respiration sifflante, ainsi qu'à des crises d'asthme et, dans les cas extrêmes, à la mortalité [29,31].
L'ozone affecte les individus de toutes les tranches d'âge. En effet, l'O3 constitue une menace pour les mères et leurs enfants, car l'exposition pendant la grossesse est liée à un faible poids à la naissance, à une naissance prématurée et à des fausses couches [27,28,32]. Une exposition prolongée peut entraîner une diminution de la fonction pulmonaire chez les enfants [33]. L'O3 a également un impact sur les personnes âgées, qui sont plus sensibles à ses effets néfastes que la population générale [34].
Les campagnes présentent des concentrations d'ozone plus élevées que les villes
Pour visualiser l'exposition à l'O3 en Belgique, les concentrations durant le pic de la saison sont cartographiées pour chaque secteur statistique (quartier). Afin de donner une indication de l’exposition de la population par rapport aux recommandations de l’OMS, les valeurs sont rapportées relativement aux recommandations : 60 µg m-3 en moyenne pendant le pic de la saison [16]. En raison de son caractère saisonnier et diurne, les recommandations de l'OMS pour l'O3 sont basées sur un pic de mesure : la moyenne des concentrations maximales quotidiennes pendant la saison du pic de l'ozone. Cela signifie que seuls les niveaux diurnes pendant l’été sont pris en considération.
En observant la carte de pollution pour l'O3, on voit que les concentrations sont généralement plus élevées en Région wallonne qu'en Région flamande et en Région de Bruxelles-Capitale. La répartition spatiale de l'O3 semble être l'inverse de celle du NO2. Ceci peut être expliqué par le fait que le NO émis avec le NO2 par les voitures et autres véhicules décompose l'ozone dans les zones à forte densité de trafic. Il en résulte que les centres urbains et les abords des autoroutes connaissent des concentrations plus faibles que la campagne. Malgré cette distinction entre les villes et les campagnes, la quasi-totalité du territoire présente des concentrations d'O3 supérieures à la valeur recommandée par l'OMS.
Concentration relative de O3 par secteur statistique en Belgique, 2021 Source: Calculs des auteurs sur base des données de pollution atmosphérique fourni par CELINE [17].
L'exposition à l'ozone a augmenté regulierement en Belgique
L'exposition de la population à l'O3 peut être résumée par une concentration moyenne pondérée en fonction de la population, et utilisée pour comparer les régions et explorer les tendances dans le temps. Contrairement aux autres polluants, l'exposition à l'O3 en Belgique et dans ses régions est en augmentation. Si l'on considère les chiffres les plus récents pour l'année 2021, l'exposition en Région flamande est comparable à la moyenne belge, tandis qu'elle est légèrement supérieure en Région wallonne et nettement inférieure en Région de Bruxelles-Capitale. Malgré ces différences régionales, la totalité de la population belge est exposée à des concentrations d'O3 qui dépassent la valeur recommandée par l'OMS.
Exposition au NO2, par région, 2011-2021 Source: Calculs des auteurs sur base des données de pollution atmosphérique fourni par CELINE [17], et des données de la population fourni par Statbel [18].
La Belgique a la sixième plus faible exposition à l'ozone par rapport aux pays similaires de l'UE
La comparaison européenne de l'exposition à l'ozone n'est pas basée sur la concentration moyenne, comme c'est le cas pour les objectifs de qualité de l’air, mais sur une mesure appelée SOMO35 : la somme des moyennes (maximum journalier sur 8 heures) supérieures à 35 ppb. Comme il s'agit d'un chiffre cumulatif, les valeurs peuvent devenir élevées par rapport aux mesures basées sur les moyennes.
La Belgique se classe au sixième rang des pays de l'UE-14 pour ce qui est de l'indice SOMO35 pondéré en fonction de la population pour l'O3, bien en-dessous de la concentration européenne moyenne [19].
SOMO35population-weighted average concentration (µg days m-3), 2019 Source: Own calculations based on air pollution exposure data provided by the European Environment Agency [19].
La pollution atmosphérique constitue le plus grand risque environnemental pour la santé, et est responsable de millions de décès prématurés et d'années de vie en bonne santé perdues dans le monde. L'exposition à la pollution atmosphérique est associée aux maladies respiratoires, aux troubles cardiovasculaires, au cancer du poumon, au diabète, ainsi qu’à des effets périnataux, neurologiques et mentaux. Elle touche de manière disproportionnée les groupes vulnérables, notamment les femmes et leurs nourrissons, les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies pulmonaires et d'asthme. Cette page donne un aperçu de l'exposition des Belges aux particules fines, au dioxyde d'azote et à l'ozone, des polluants considérés comme ayant un impact majeur sur la santé [16].
Afin d'améliorer la qualité de l'air et de protéger et promouvoir la santé publique, l'OMS publie des recommandations sur la qualité de l'air, qui sont un ensemble de valeurs limites recommandées pour des polluants atmosphériques spécifiques. Ces directives ont été mises à jour en 2021 sur la base de données scientifiques récentes et contiennent des recommandations pour les concentrations quotidiennes ainsi que pour les moyennes à long terme. Outre les directives de l'OMS, l'Union européenne applique des normes de qualité de l'air juridiquement contraignantes. Les normes de l'UE sont moins strictes que les lignes directrices correspondantes de l'OMS, car elles sont le résultat de négociations politiques et tiennent compte de la santé ainsi que de la faisabilité économique [16,35].
Les polluants atmosphériques traités dans ce rapport sont les particules fines de diamètre aérodynamique <2,5 µm et <10 µm (PM2.5 et PM10), le dioxyde d'azote (NO2) et l'ozone (O3). L'évaluation de la qualité de l'air est basée sur les cartes de pollution fournies par l'IRCEL-CELINE, qui représentent la concentration moyenne annuelle pour chaque endroit en Belgique. Les cartes de pollution sont le résultat de modèles, qui sont vérifiés par rapport à des mesures réelles, mais qui sont toujours sujets à un certain degré d'erreur. Les données démographiques utilisées sont fournies par Statbel [17,18].
Définitions
Concentration, émissions et déposition
La qualité de l'air peut être quantifiée par la concentration de polluants atmosphériques connus. La concentration de la pollution atmosphérique est généralement exprimée sous la forme d'une concentration massique, ce qui donne la masse d'une substance polluante présente dans un volume d'air. Comme cette masse est généralement très faible par rapport à l'espace qu'elle occupe, une unité courante est le microgramme par mètre cube (µg m-3 ; un microgramme est égal à un millionième de gramme).
La concentration des polluants atmosphériques dépend des sources (directes ou indirectes) et des puits. Les sources émettent soit directement de la pollution, soit des substances qui se transforment en pollution (appelées précurseurs), ce qui entraîne dans les deux cas une augmentation de la concentration. Le puit est l'élimination de la pollution, lorsque le polluant se dépose à la surface de la terre ou est emporté par la pluie, ce qui améliore la qualité de l'air. Les émissions et les absorptions sont généralement exprimés en taux, par exemple en kilogrammes par heure ou en tonnes par an [36].
Exposition de la population
L'exposition des personnes à la pollution de l'air ambiant peut être déterminée en établissant un lien entre leur lieu de résidence et les concentrations de pollution à l'extérieur. L'exposition des communautés locales est considérée ici comme la concentration moyenne de polluants dans leur voisinage, défini dans ce cas par le secteur statistique. Comme ces secteurs constituent la plus petite unité géographique en Belgique et que les différences internes sont limitées, cette simple moyenne peut être considérée comme représentative de tous les habitants.
Pour mesurer l'exposition de la population à l'échelle nationale ou régionale, on calcule une concentration moyenne pondérée en fonction de la population. Dans le calcul, le nombre d'habitants à chaque endroit est pris en compte en tant que poids pour le niveau de concentration correspondant. Pour les grandes zones, cette méthode est préférable à une simple concentration moyenne, car cette valeur peut être faussée si les habitants ont tendance à vivre dans les parties les plus ou les moins polluées.
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Un tiers de la population âgée de 15 ans et plus (33 %) a un faible niveau de connaissance en matière de santé, ce qui signifie qu'elle ne dispose pas de compétences suffisantes pour prendre des décisions concernant sa santé.
Un faible niveau de littératie en santé est plus fréquent chez les femmes (35 %) que chez les hommes (32 %), ainsi qu'à Bruxelles (38 %) et en Wallonie (36 %) qu'en Flandre (29 %).
Les personnes en mauvaise santé, les personnes âgées et les personnes peu instruites ont un niveau de littératie en santé plus faible ; en d'autres termes, les personnes qui ont des besoins plus importants en matière de soins de santé et de promotion de la santé sont celles qui bénéficient le moins de ces interventions.
Il est donc nécessaire de détecter les personnes ayant une faible connaissance de la santé et d'adapter la communication, mais il est également important d'améliorer le niveau de littératie en santé dans la population.
2.Introduction
La littératie en santé (LES) désigne « les connaissances, la motivation et les compétences des personnes pour accéder, comprendre, évaluer et appliquer les informations sur la santé afin de porter des jugements et de prendre des décisions dans la vie quotidienne concernant les soins de santé, la prévention des maladies et la promotion de la santé pour maintenir ou améliorer la qualité de vie au cours de la vie » [1]. Une connaissance limitée de la santé est associée à un état de santé défavorable, à des comportements inadéquats en matière de santé, d’utilisation des services de santé, d'adhésion aux traitements et aux médicaments, et de gestion des soins personnels et à des taux de mortalité plus élevés [2-4]. Une étude belge a montré qu'une faible connaissance de la santé est associée à une plus grande utilisation des services de soins de santé, en particulier des services plus spécialisés [5]. L'hypothèse a également été émise que la littératie en santé joue un rôle de médiation entre le statut socio-économique et les disparités en matière de santé et peut être un outil de lutte contre les inégalités en matière de santé [6]. La littératie en santé est aujourd'hui reconnue comme un déterminant important de la santé et attire de plus en plus l'attention aux niveaux international, national et régional [7,8]. Pour plus d'informations sur les actions d'instruction à la santé en Belgique, vous pouvez consulter le rapport du KCE [9].
La LES a été mesurée en Belgique en 2014 et 2016 à l'aide d'enquêtes en ligne et d'un échantillon provenant des membres d'une mutualité belge. En 2018, la LES a été inclue dans la HIS et a donc été mesurée pour la première fois en utilisant un échantillon représentatif au niveau national. La HIS 2018 a utilisé le questionnaire HLS-EU-Q6, un instrument générique et subjectif adapté au contexte européen. Avec cet instrument, un score de littératie en santé est d'abord calculé, puis les scores sont regroupés en trois catégories :
niveau de LES suffisant ;
niveau de LES limité ;
niveau de LES insuffisant.
Nous présentons d’abord la répartition des niveaux de LES par région, puis nous analysons plus en détail la proportion de personnes ayant un faible niveau de LES dans la population âgée de 15 ans et plus. Une catégorie « faible niveau de littératie en santé » est construite en regroupant les groupes ayant un niveau de LES « limité » et « insuffisant ».
3.Distribution des niveaux de littératie en santé
En 2018, 66,6 % de la population âgée de 15 ans et plus avait un niveau suffisant de LES, 27,8 % un niveau limité et 5,6 % un niveau insuffisant. Ainsi, un tiers de la population (33,4 %) avait un faible niveau de LES.
La Flandre (69,3 %) compte plus de personnes ayant un niveau suffisant de LES que la Wallonie (62,7 %) et Bruxelles (63,2 %). La différence provient principalement des personnes ayant une LES limitée, car la proportion de personnes ayant une LES insuffisante est la même dans les 3 régions.
Distribution des niveaux de littératie en santé parmi la population âgée de 15 ans et plus, par région, Belgique, 2018 Source : Health Interview Survey, Sciensano [12]
4.Faible niveau de littératie en santé
Situation en 2018
Belgique
En Belgique, en 2018, 33,4 % de la population avait un faible niveau de LES. Cette proportion était plus faible chez les hommes (31,7 %) que chez les femmes (35,0 %). La prévalence d’un faible niveau de LES était plus importante chez les personnes âgées de 75 ans et plus (38,7 % pour les hommes et 50,4 % pour les femmes) et les jeunes de 15 à 24 ans (32,8 % pour les hommes et 44,6 % pour les femmes).
Prévalence d’un faible niveau de littératie en santé dans la population âgée de 15 ans et plus, par âge et sexe, Belgique, 2018 Source : Health Interview Survey, Sciensano [12]
Spécificités régionales
Chez les hommes, la prévalence d'une faible LES était plus élevée à Bruxelles (37,7 %) et en Wallonie (36 %) qu'en Flandre (28,8 %).
Chez les femmes, la différence entre les régions était plus faible, mais la Wallonie présentait toujours une prévalence plus élevée d’une faible LES.
Prévalence d’un faible niveau de littératie en santé dans la population âgée de 15 ans et plus, par sex et region, Belgique, 2018 Source : Calculs des auteurs sur base de la Health Interview Survey, Sciensano [12]
Disparités socio-économiques
Le niveau de connaissance en matière de santé est fortement lié au niveau d'instruction. Les personnes ayant le niveau d'instruction le plus bas sont près de deux fois plus susceptibles d'avoir une faible LES que les personnes ayant le niveau d'instruction le plus élevé. Cependant, il est à noter que parmi les personnes ayant un niveau d'instruction supérieur, 28,1 % ont paradoxalement une faible LES.
Prévalence d’un faible niveau de littératie en santé dans la population âgée de 15 ans et plus, par niveau d’instruction, Belgique, 2018 Source : Calculs des auteurs sur base de la Health Interview Survey, Sciensano [12]
La plupart des indicateurs sont liés à l'âge. Étant donné que la population belge vieillit au fil du temps et que des différences de composition par âge sont observées entre les régions et entre les niveaux d’instruction, les taux de prévalence sont ajustés pour l’âge avec la population standard européenne 2010 afin de permettre la comparabilité.
Questionnaire HLS-EU-Q6
L'enquête européenne sur la littératie en santé (HLS-EU) a été élaborée par le consortium HLS-EU pour mesurer et comparer la littératie en santé dans les pays européens sur base de la définition et du modèle proposé par Sorensen et al. [10]. La version originale est composée de 47 items ; une version plus courte de 6 items a été construite pour faciliter l'inclusion du questionnaire dans les enquêtes de population. La corrélation des résultats entre les 47 items du questionnaire et les 6 items du questionnaire était de 0,896 [11]. Le questionnaire évalue les trois domaines de la littératie en matière de santé, c'est-à-dire les soins de santé, la prévention et la promotion de la santé, et les quatre dimensions de la littératie en santé, c'est-à-dire l'acquisition et l'obtention d'informations cohérentes sur la santé, la compréhension des informations, l'évaluation et le jugement des informations, ainsi que l'application et l'utilisation effectives des informations.
References
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En 2018 en Belgique, les fumeurs quotidiens représentaient 15 % de la population, un taux plus bas que la moyenne de l’Europe des 15. Le taux de fumeurs quotidiens était plus élevé chez les hommes (18 %) que chez les femmes (12 %) et plus élevé en Wallonie (18 %) qu’à Bruxelles (16 %) et en Flandres (13 %).
Le taux de fumeurs quotidiens a diminué de 40 % entre 1997 et 2018.
En 2018 en Belgique, 4,1 % de la population utilisaient régulièrement (au moins une fois par semaine) la cigarette électronique (e-cigarette), un taux plus haut que la moyenne de l’Europe des 15 (Eurobaromètre).
Les personnes porteuses d’un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur sont 3 fois plus susceptibles de fumer quotidiennement que les personnes avec un diplôme de l’enseignement supérieur.
Parmi les adolescents âgés de 11 à 18 ans, 17% ont essayé le tabac au moins une fois et 3,8% sont des fumeurs quotidien
Le tabagisme quotidien a diminué de manière significative chez les adolescents entre 2006 et 2018
En 2018, plus d'adolescents ont essayé les e-cigarettes que les cigarettes classiques
2.Consommation de tabac quotidien et régulier - adultes
La proportion de fumeurs occasionnels reste stable
En 2018, 19 % de la population de 15 ans et plus était fumeuse, répartie en 15 % de fumeurs quotidiens (dont 4,7 % de gros fumeurs, c.à.d. fumant plus de 20 cigarettes par jour) et 4 % de fumeurs occasionnels. La tendance est encourageante avec une diminution de 40 % de fumeurs quotidiens entre 1997 et 2018. De moins en moins de fumeurs sont des gros fumeurs, ils étaient 4,7 % de la population en 2018, soit une diminution de 52 % par rapport à 1997.
En Belgique, plus d'hommes fument quotidiennement que de femmes
En 2018, plus d’hommes (18 %) que de femmes (12 %) fumaient quotidiennement. La prévalence de fumeurs quotidiens chez les hommes âgés de 25 à 64 ans est encore inquiétante, elle atteint plus de 20 %. Chez les femmes, le pourcentage augmente avec l’âge jusqu’à 64 ans où il atteint près de 17 %. Entre 15 et 44 ans, deux fois plus d’hommes sont des fumeurs quotidiens par rapport aux femmes. Entre 45 et 64, moins d’hommes et plus de femmes fument quotidiennement en comparaison avec les âges précédents. Aux âges plus élevés, la proportion de fumeurs quotidiens est plus basse, avec des proportions similaires dans les deux sexes. Cela est potentiellement dû à un effet de sélection avec, par exemple, les non-fumeurs survivant plus longtemps.
Proportion de fumeurs quotidiens dans la population âgée de 15 ans et plus, par groupe d’âge et sexe, Belgique, 2018 Source : Health Interview Survey, Sciensano [1]
Le pourcentage de fumeurs quotidiens est plus élevé en Wallonie
En 2018, le pourcentage de fumeurs quotidiens était plus élevé en Wallonie (18 %) qu’à Bruxelles (16 %) et en Flandres (13 %).
Une forte diminution du tabagisme est observée depuis 1997
Depuis 1997, une réduction relative de 38 % chez les hommes et de 32 % chez les femmes a été observée dans la proportion de fumeurs quotidiens.
Chez les jeunes (15-24), une diminution importante du nombre de fumeurs quotidiens (-35 %) a été observée en 2018 par rapport à 2013. Chez les jeunes femmes, une augmentation a d’abord été observée en 2013, avec pour résultat un plus nombre de jeunes femmes fumeuses que de jeunes hommes en 2013 ; en 2018 cette tendance a été renversée et une diminution importante (-59 %) du nombre de jeunes femmes fumeuses a été enregistrée.
La proportion de fumeurs quotidiens est en diminution dans toutes les régions et les sexes depuis 1997 ; la diminution a été plus forte chez les hommes en Flandres et chez les femmes à Bruxelles.
Hommes
Femmes
Prévalence de fumeurs quotidiens chez les hommes âgés de 15 ans et plus, par région, 1997-2018 Source: Calculé sur base de la Health Interview Survey, Sciensano [1]
Prévalence de fumeurs quotidiens chez les femmes âgées de 15 ans et plus, par région, 1997-2018 Source : Calculé sur base de la Health Interview Survey, Sciensano [1]
Les personnes ayant un niveau d'instruction plus bas sont plus susceptibles de fumer quotidiennement
Après ajustement pour l’âge, en 2018, la proportion la plus élevée de fumeurs quotidiens était observée parmi les personnes avec un niveau d’instruction secondaire inférieur, qui étaient 3.1 fois plus susceptibles de fumer quotidiennement que les personnes avec le niveau d’instruction le plus élevé, alors que les personnes avec le niveau d’instruction le plus bas était 2.3 fois plus susceptibles d’être fumeurs quotidiens que les personnes avec le niveau d’instruction le plus élevé.
La proportion de fumeurs quotidiens a diminué dans tous les niveaux d’instruction, excepté dans le niveau secondaire inférieur. A partir d’enquêtes transversales successives, il n’est pas possible de distinguer le rôle des changements d’habitudes tabagiques ou d’un effet de sélection des personnes non-fumeuses qui vivent plus longtemps.
Les femmes belges sont moins susceptibles de fumer quotidiennement que la moyenne des pays de l'UE-15
Chez les femmes, la prévalence de fumeurs quotidiens était plus basse en Belgique que la moyenne de l’UE-15 en 2019. Chez les hommes, la prévalence du tabagisme quotidien est égale à la moyenne de l'UE-15.
Hommes
Femmes
Prévalence de fumeurs quotidiens chez les hommes, par pays (EU-15), 2019 ou année la plus récente Source : OECD Health Data [2]
Prévalence de fumeurs quotidiens chez les femmes, par pays (EU-15), 2019 ou année la plus récente Source : OECD Health Data [2]
3.Utilisation de cigarette électronique - adultes
Les jeunes utilisent plus la e-cigarette que leurs aînés
En 2018, la proportion d’utilisateurs de e-cigarette en Belgique (4.1 %) était plus élevée chez les hommes (5.5 %) que chez les femmes (2.7 %). La proportion est la plus élevée chez les jeunes hommes (15-34) et la plus basse chez les plus de 65 ans.
Proportion d’utilisateurs réguliers d’e-cigarette (au moins 1x/semaine) dans la population âgée de 15 ans et plus, par groupe d’âge et sexe, Belgique, 2018 Source : Health Interview Survey, Sciensano [1]
La proportion d'utilisateurs de e-cigarette est plus élevée en Flandre
La proportion d’utilisateurs réguliers de e-cigarette était plus élevée chez les hommes en Flandres (5.9 %) et en Wallonie (5.5 %) qu’à Bruxelles (3.5 %). La proportion était plus élevée chez les femmes en Flandres (3.0 %) et à Bruxelles (2.9 %) qu’en Wallonie (2.2 %).
Proportion d’utilisateurs réguliers (au moins 1x/semaine) d’e-cigarette dans la population âgée de 15 ans et plus, par sexe et région, Belgique, 2018 Source : Calculé sur base de la Health Interview Survey, Sciensano [1]
Les personnes ayant un niveau d'instruction plus bas utilisent plus la e-cigarette
Les personnes avec un niveau d’instruction secondaire (supérieur ou inférieur) présentaient la plus forte proportion d’utilisateurs. Ils étaient 2.4 fois plus susceptibles d’être des utilisateurs réguliers de e-cigarette que les personnes avec un niveau d’instruction supérieur.
Proportion d’utilisateurs réguliers (au moins 1x/semaine) d’e-cigarette dans la population âgée de 15 ans et plus, par niveau d’instruction, Belgique, 2018 Source : Calculé sur base de la Health Interview Survey, Sciensano [1]
Les belges sont plus nombreux à utiliser la e-cigarette que la moyenne des pays de l'UE-15
Le baromètre européen 458 constitue la seule source d’information comparable sur l’utilisation de cigarettes électroniques au niveau européen. Cependant, les comparaisons doivent être interprétées avec précaution dû à l’échantillon réduit. En 2017, la Belgique avait une proportion plus élevée d’utilisateurs que la moyenne de l’Europe des 15.
Proportion d’utilisateurs de cigarettes électroniques ou d’appareils électroniques similaires, par pays (EU-15), 2017 Source : Eurobarometer 458 [3]
4.Consommation de tabac quotidien et régulier - adolescents
En 2018, 3,8 % des adolescents de l'enseignement secondaire âgés de 11 à 18 ans fume quotidiennement
Les études HBSC belges montrent qu'en 2018, 17% des adolescents ont déclaré avoir essayé le tabac au moins une fois. Les garçons sont plus nombreux (19 %) que les filles (16 %) à l’avoir déjà testé. À l'école secondaire, 3,8 % des adolescents fumaient quotidiennement. Ce chiffre augmente avec l'âge, les adolescents de 17-18 ans sont les plus nombreux à fumer. La différence entre les garçons et les filles est particulièrement marquée dans ce groupe d'âge, où les garçons (15%) sont plus susceptibles de fumer quotidiennement que les filles (11%).
Proportion d'adolescents de 11 à 18 ans consommant quotidiennement du tabac, par âge et par sexe, Belgique, 2018 Source : Moyenne non pondérée calculée par les auteurs sur base des rapports HBSC Communauté française [4] et HBSC Communauté flamande [5]
Les adolescents de la Communauté française sont plus susceptibles d'être des fumeurs quotidiens
L'âge médian de l'expérimentation du tabac est de 14 ans en Communauté française et de 15 ans en Communauté flamande. Les adolescents de la Communauté française sont également plus nombreux à fumer quotidiennement que ceux de la Communauté flamande (4,4% vs 3,4%).
Le nombre de fumeurs quotidiens a considérablement diminué en 2018 par rapport à 2006
Dans les deux communautés, la proportion de garçons et de filles déclarant fumer quotidiennement a diminué entre 2006 et 2018. En 2006, 9,3 % des filles et 10 % des garçons étaient des fumeurs quotidiens, contre 3,2 % des filles et 4,5 % des garçons en 2018.
En 2018, la prévalence du tabagisme quotidien était légèrement plus élevée chez les garçons et les filles de la Communauté française que chez ceux de la Communauté flamande.
Les adolescents de l’enseignement professionnel sont plus susceptibles d'être des fumeurs quotidiens dans les deux communautés
Dans les deux communautés, il existe des différences entre les filières d'enseignement en ce qui concerne les habitudes de consommation quotidienne de tabac. En Communauté française, les élèves de l'enseignement professionnel sont les plus nombreux à fumer (19 %), suivis des élèves de l'enseignement technique (14 %) et de ceux de l'enseignement général (4,1 %). En Communauté flamande, les élèves de l'enseignement général sont également les moins nombreux à fumer (1,5%), par rapport aux élèves de l'enseignement technique (7,5%) et à ceux de l'enseignement professionnel (13%).
Les adolescents belges se comparent favorablement à la moyenne de l'UE-15 en ce qui concerne la consommation actuelle de tabac
Dans les pays de l'UE-15, 15 % des filles de 15 ans et 14 % des garçons en moyenne ont déclaré avoir fumé au moins une fois au cours des 30 derniers jours. La Belgique se situe en dessous de cette moyenne avec 12 % des garçons de 15 ans et 11 % des filles de 15 ans déclarant avoir fumé durant cette période.
Garçons
Filles
Proportion de garçons âgés de 15 ans ayant consommé du tabac au cours des 30 derniers jours, par pays (UE-15), 2018 Source: rapport HBSC international [6]
Proportion de filles âgés de 15 ans ayant consommé du tabac au cours des 30 derniers jours, par pays (UE-15), 2018 Source: rapport HBSC international [6]
5.Utilisation de cigarette électronique - adolescents
En 2018 en Belgique, 19 % des adolescents avaient déjà essayé une e-cigarette dans leur vie, soit une proportion plus élevée que pour les cigarettes classiques. Dans l'ensemble, plus de garçons (24 %) que de filles (15 %) ont déclaré en avoir essayé une.
L'utilisation de l'e-cigarette augmente avec l'âge chez les garçons
En 2018, la proportion de garçons ayant utilisé une e-cigarette au cours des 30 jours précédant l'enquête était la plus importante parmi les groupes d'âge les plus élevés (17-18 ans). Chez les filles, ce sont les 15-16 ans qui en ont le plus utilisé durant cette période.
Les adolescents de la Communauté française sont plus nombreux à utiliser des e-cigarettes que ceux de la Communauté flamande
Globalement, 4,9% des filles et 9,9% des garçons avaient utilisé une e-cigarette au cours des 30 jours précédant l'enquête. Les filles et les garçons de la Communauté française utilisaient davantage l'e-cigarette que ceux de la Communauté flamande.
Les adolescents de l'enseignement général sont les moins susceptibles d'utiliser des e-cigarettes
En ce qui concerne l'utilisation de l'e-cigarette en fonction de la filière d'enseignement, ce sont les adolescents de l'enseignement général qui l'utilisent le moins (5,8%). Les adolescents de l'enseignement professionnel sont ceux qui utilisent le plus l'e-cigarette (13%), suivis par ceux de l'enseignement technique (11%). Des disparités régionales ont été observées surtout dans l'enseignement technique et général, où les adolescents de la Communauté flamande utilisaient moins l'e-cigarette que ceux de la Communauté française.
Le tabagisme est l'un des principaux facteurs de risque liés à la santé et entraîne un grand nombre de décès et de maladies évitables. Il est la cause principale du cancer du poumon, participe au développement d'autres types de cancer, et augmente le risque de maladies cardiovasculaires, respiratoires, et autres. Les habitudes tabagiques prises à un jeune âge sont plus difficiles à abandonner et conduisent à un plus grand nombre d'années d'exposition au tabac. L'exposition à la nicotine chez les enfants et les adolescents peut avoir des effets durables et dommageables sur le développement du cerveau. Les jeunes qui fument sont également exposés au risque d'asthme et d'altération de la fonction pulmonaire et de la croissance, et leur condition physique, en termes de performance et d'endurance, est également réduite à cause du tabagisme [7]. La réduction du tabagisme est un objectif prioritaire de la politique de santé. La "Stratégie interfédérale 2022-2028 pour une génération sans tabac" [8], lancée en 2022, vise en particulier les jeunes et s'est fixé les objectifs suivants : 1) réduire le nombre de consommateurs quotidiens de tabac chez les 15-24 ans à 6 % d'ici 2028 et 2) réduire le nombre de personnes commençant à consommer des produits du tabac à (presque) 0 % d'ici 2040.
Dans ce rapport, nous présentons tout d'abord l'évolution du comportement tabagique : fumeurs occasionnels, fumeurs quotidiens et gros fumeurs chez les adultes. Nous nous concentrons ensuite sur les fumeurs quotidiens (adultes et adolescents), étant donné qu'il s'agit d'un indicateur de santé clé au niveau international (OCDE, Objectifs de développement durable).
Les cigarettes électroniques ont d’abord été développées comme moyen d’aide pour arrêter de fumer. Cependant, aujourd’hui, la gamme de produits s’est élargie, c’est devenu une mode et certains adolescents commencent à utiliser la cigarette électronique (« vapoter ») avant même de commencer à fumer du tabac. Il est encore trop tôt pour évaluer les effets à long terme sur la santé de cette pratique mais il est recommandé aux non-fumeurs de ne pas commencer à « vapoter ». De nouvelles questions ont été ajoutées dans l’enquête de santé belge de 2018 pour estimer le taux d’utilisation et le profil des utilisateurs. Ce rapport décrit l’indicateur ‘usage régulier d’une e-cigarette’, c'est-à-dire l'utilisation d'une e-cigarette au moins une fois par semaine pour les adultes et sur l'indicateur " utilisation d'une cigarette électronique au cours des 30 derniers jours " pour les adolescents.
Définitions
Cigarette électronique (e-cigarette)
Une cigarette électronique (e-cigarette), ou un appareil similaire comme une e-pipe/e-cigare/e-chicha, sont des petits appareils électroniques qui permettent de simuler l’acte de fumer mais ne brûlent pas de tabac et produisent à la place de la vapeur de liquides. Ils peuvent contenir de la nicotine ou pas. Une définition semblable a été utilisée dans l’enquête de santé de 2018 et le baromètre européen 458.
Fumeurs actuels
Les fumeurs actuels sont les personnes qui fument actuellement, et comprennent les fumeurs quotidiens et occasionnels.
Gros fumeurs
Les gros fumeurs sont les personnes qui fument au moins 20 cigarettes par jour.
Prévalence de fumeurs quotidiens
La prévalence des fumeurs quotidiens est le pourcentage de la population qui fume tous les jours.
Taux ajusté pour l’âge
Vu que le comportement tabagique est fortement influence par l’âge, les comparaisons entre régions et niveau d’instruction doivent être standardisées par âge pour avoir une structure par âge similaire.
UE-15
L’UE-15 (ou Union européenne des Quinze voire Europe des Quinze) correspond à l’ensemble des pays qui appartenaient à l’Union européenne entre 1995 et 2004 : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Suède. Nous comparons l'état de santé de la Belgique à celui de l'UE-15, car ces pays ont des conditions socio-économiques similaires.
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En 2018, 7,4 % des hommes et 4,3 % des femmes (15 ans et plus) avaient rapporté une consommation dangereuse d'alcool (définie comme plus de 21 ou plus de 14 verres par semaine respectivement chez les hommes ou les femmes). Cette prévalence a diminué au fil du temps.
Parmi les 15-24 ans, environ un jeune sur dix a déclaré un épisode hebdomadaire de "consommation d'alcool à risque en une seule occasion" (consommation d'au moins 6 verres d'alcool en une seule occasion), et également un jeune sur dix remplissait les critères de "consommation problématique d'alcool" (tels que définis par le questionnaire CAGE) au cours des 12 derniers mois.
2.Introduction
La consommation excessive d'alcool entraîne des conséquences importantes sur la santé : elle est associée à des troubles mentaux, à la cirrhose du foie, au cancer, aux maladies cardiovasculaires, ainsi qu'à des traumatismes, et constitue une cause majeure de décès prématuré. La consommation d'alcool dans les pays européens est largement supérieure à la moyenne mondiale. La réduction de la consommation excessive d'alcool par des stratégies appropriées est une priorité de santé publique.
Au niveau international, les estimations de la consommation d'alcool sont souvent basées sur des données de vente. Si ces estimations moyennes sont utiles pour évaluer les tendances de population à long terme, elles ne permettent pas d'identifier les modes de consommation nocifs. Les données basées sur des enquêtes sont plus appropriées pour décrire la consommation problématique d'alcool, bien que la consommation auto-déclarée soit sujette à une sous-déclaration et à un biais de désirabilité sociale.
Dans ce rapport, nous décrivons trois indicateurs de consommation excessive d'alcool basés sur l’enquête de santé et un indicateur basé sur les ventes :
Surconsommation d'alcool : consommation hebdomadaire supérieure à 21 boissons contenant l'équivalent de 10 g d'alcool pur chez les hommes et de 14 boissons chez les femmes ;
Hyper-alcoolisation hebdomadaire (Weekly Risky Single Occasion Drinking (WRSOD)) : consommation de 6 verres ou plus en une seule occasion, au moins une fois par semaine ;
En 2018, dans l'ensemble de la population âgée de 15 ans et plus, la proportion de surconsommateurs (plus de 21 et 14 consommations par semaine respectivement pour les hommes et les femmes) était de 5,9 %, dont deux fois plus d'hommes que de femmes. Comme le seuil de définition de la consommation dangereuse d'alcool chez les femmes est inférieur à celui des hommes, ces résultats indiquent une consommation beaucoup plus faible chez les femmes. La prévalence la plus élevée est observée dans la tranche d'âge de 55 à 64 ans et la plus faible dans la tranche d'âge de 75 ans et plus.
Prévalence de la surconsommation d’alcool dans la population âgée de 15 ans et plus, par groupes d’âge et par sexe, Belgique, 2018 Source: Health Interview Survey, Sciensano [1]
Spécificités régionales
En 2018, le taux le plus élevé était observé à Bruxelles chez les hommes comme chez les femmes, tandis que la prévalence était plus basse en Flandre.
Tendances
En Belgique, la prévalence de la surconsommation d’alcool continue à diminuer. Une diminution de 12 % chez les hommes et de 8 % chez les femmes a été observée entre 2013 en 2018.
Spécificités régionales
Chez les hommes, entre 2004 et 2013, la prévalence était la plus élevée en Wallonie, et la plus faible à Bruxelles. Depuis 2004, une diminution continue de la prévalence chez les hommes a été observée en Flandre et en Wallonie, tandis qu'à Bruxelles, la diminution s'est arrêtée en 2008 puis a nettement augmenté entre 2013 et 2018, ce qui conduit Bruxelles à avoir la prévalence la plus élevée des trois régions en 2018.
Chez les femmes, la prévalence était la plus élevée à Bruxelles dans toutes les éditions de l’enquête de santé. Une légère diminution a été observée en Flandre à partir de 2001, sans que les autres régions ne présentent de tendances claires.
Hommes
Femmes
Prévalence de la surconsommation d’alcool chez les hommes âgés de 15 ans et plus, par région, Belgique, 1997-2018 Source: Calculé sur base de Health Interview Survey, Sciensano [1]
Prévalence de la surconsommation d’alcool chez les femmes âgées de 15 ans et plus, par région, Belgique, 1997-2018 Source: Calculé sur base de Health Interview Survey, Sciensano [1]
Disparités socio-économiques
Il n’y a pas de gradient socio-économique clair dans la prévalence de la surconsommation d’alcool.
Prévalence de la surconsommation d’alcool dans la population âgée de 15 ans et plus, par niveau d'instruction, Belgique, 2018 Source: Calculé sur base de Health Interview Survey, Sciensano [1]
4.Hyper-alcoolisation hebdomadaire
Situation en 2018
Belgique
La prévalence de l’hyper-alcoolisation hebdomadaire était de 7,6 % en Belgique en 2018. Elle était beaucoup plus fréquente chez les hommes (11,5 %) que chez les femmes (3,9 %). La prévalence d’hyper-alcoolisation hebdomadaire était la plus élevée chez les 15-24 ans (10,4 %), puis chez les 55-64 ans (9,2 %) et les 25-34 ans (9 %).
Prévalence de l’hyper-alcoolisation hebdomadaire dans la population âgée de 15 ans et plus, par groupe d’âge et par sexe, Belgique, 2018 Source: Health Interview Survey, Sciensano [1]
Spécificités régionales
En 2018, un pourcentage légèrement plus élevé d’hyper-alcoolisation hebdomadaire était observé en Flandre chez les hommes et à Bruxelles chez les femmes, ces différences ne sont pas statistiquement significatives.
Tendances
En Belgique, après ajustement pour l’âge, la prévalence d’hyper-alcoolisation hebdomadaire a diminué chez les hommes (-18 %) et est restée stable chez les femmes entre 2013 et 2018.
Spécificités régionales
Chez les hommes, alors que la prévalence était nettement plus élevée en Flandre en 2008, la différence entre les régions s'est réduite et n'est plus significative. Entre 2013 et 2018, une tendance à la baisse est observée dans les trois régions.
Chez les femmes, en Flandre et en Wallonie, les pourcentages restent stables autour de 4 % ; tandis que Bruxelles connaît une diminution mais présente toujours une prévalence plus élevée que les autres régions.
Hommes
Femmes
Prévalence de l’hyper-alcoolisation hebdomadaire chez les hommes âgés de 15 ans et plus, par région, Belgique, 2008-2018 Source: Calculé sur base de Health Interview Survey, Sciensano [1]
Prévalence de l’hyper-alcoolisation hebdomadaire chez les femmes âgées de 15 ans et plus, par région, Belgique, 2008-2018 Source: Calculé sur base de Health Interview Survey, Sciensano [1]
Disparités socio-économiques
Il n’y a pas de gradient socio-économique clair dans la prévalence de l’hyper-alcoolisation hebdomadaire.
Prévalence de l’hyper-alcoolisation hebdomadaire dans la population âgée de 15 ans et plus, par niveau d'instruction, Belgique, 2018 Source: Calculé sur base de Health Interview Survey, Sciensano [1]
Comparaisons internationales
La prévalence de l’hyper-alcoolisation une fois par semaine en Belgique est supérieure à la moyenne de l’UE-15, et ce pour les deux sexes (11,5% vs 8,4% pour les hommes, et 3,9 % vs 2,6 % pour les femmes).
Hommes
Femmes
Prévalence de l’hyper-alcoolisation hebdomadaire chez les hommes âgés de 15 ans et plus, par pays, Europe, 2019 ou année la plus récente Source: Eurostat [2]
Prévalence de l’hyper-alcoolisation hebdomadaire chez les femmes âgées de 15 ans et plus, par pays, Europe, 2019 ou année la plus récente Source: Eurostat [2]
Consommation problématique d'alcool
Belgique
La consommation problématique d'alcool est définie sur base des réponses à un questionnaire spécifique composé de quatre questions (CAGE), et est prédictive de la dépendance à l'alcool. La prévalence de la consommation problématique d'alcool au cours des 12 derniers mois était de 7 % en Belgique en 2018. Elle était plus élevée chez les hommes (9,5 %) que chez les femmes (4,7 %). La prévalence de la consommation problématique d'alcool était la plus élevée dans le groupe d'âge le plus jeune (9,8 %), puis dans le groupe d'âge des 25-44 ans et des 45-54 ans (8,8 %). La prévalence était similaire chez les hommes et les femmes dans la tranche d'âge 55-64 ans.
Prévalence de la consommation problématique d'alcool au cours des 12 derniers mois dans la population âgée de 15 ans et plus, par groupe d'âge et par sexe, Belgique, 2018 Source: Health Interview Survey, Sciensano [1]
Spécificités régionales
La prévalence de la consommation problématique d’alcool au cours des 12 derniers mois était la plus élevé en Wallonie chez les hommes et à Bruxelles chez les femmes.
Prévalence de la consommation problématique d'alcool au cours des 12 derniers mois dans la population âgée de 15 ans et plus, par région et par sexe, Belgique, 2018 Source: Calculé sur base de Health Interview Survey, Sciensano [1]
5.Consommation totale d’alcool par habitant
Selon les estimations de l'organisation mondiale de la santé (OMS) pour 2019, la consommation totale en Belgique était de 10,8 litres d'alcool pur par habitant (15+), ce qui était inférieur à la moyenne de l'UE-15 (11,1 litres). C’est en Europe que la consommation d’alcool est la plus élevée (9,5 l) comparé au reste du monde (5,8 l).
Consommation totale (enregistrée + non-enregistrée) d’alcool par habitant (en litres d’alcool pur) dans la population âgée de 15 ans et plus, par pays, Europe, 2019 Source: GISAH [3]
Consommation totale (enregistrée + non-enregistrée) d’alcool par habitant (en litres d’alcool pur) dans la population âgée de 15 ans et plus, par région du monde, 2019 Source: GISAH [3]
L’UE-15 (ou Union européenne des Quinze voire Europe des Quinze) correspond à l’ensemble des pays qui appartenaient à l’Union européenne entre 1995 et 2004 : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Suède. Nous comparons l'état de santé de la Belgique à celui de l'UE-15 plutôt qu’à celui de l’UE-18, car cette construction historique a plus de similarités socio-économique que l’UE-18.
Surconsommation d’alcool
La surconsommation d’alcool est définie comme une consommation quotidienne d'alcool pur supérieure à 30 g pour les hommes et 20 g pour les femmes ; elle équivaut respectivement à 21 et 14 boissons standard (d'une teneur en alcool pur de 10 g) par semaine.
Hyper-alcoolisation hebdomadaire
L'hyper-alcoolisation hebdomadaire est définie comme la consommation d'au moins 6 boissons standard (de 10 g d'alcool pur) en une seule fois, au moins une fois par semaine.
Consommation problématique d'alcool
La consommation problématique d'alcool est définie comme 2 réponses positives sur les 4 questions de l'instrument CAGE et est prédictive de la dépendance à l'alcool.
Questionnaire CAGE
Le questionnaire CAGE est un test de dépistage largement utilisé pour les problèmes de consommation d'alcool. Le questionnaire contient quatre questions "oui/non", deux réponses positives sont considérées comme un signal d'alarme pour une éventuelle consommation problématique d'alcool: 1. Vous est-il déjà arrivé de ressentir le besoin de diminuer votre consommation d'alcool? 2. Vous a-t-on déjà fait des critiques au sujet de votre consommation d’alcool? 3. Vous êtes-vous déjà senti(e) coupable concernant votre consommation d’alcool? 4. Avez-vous déjà eu besoin d’alcool dès le lever pour vous sentir en forme ou vous remettre d'aplomb?
Consommation totale d’alcool
La consommation totale d'alcool par habitant est la moyenne sur trois ans de la consommation enregistrée et non-enregistrée par habitant dans la population âgée de 15 ans et plus, exprimée en litres d'alcool pur par an. La consommation d'alcool enregistrée fait référence aux statistiques officielles (production, importation, exportation et ventes ou taxes). La consommation non-enregistrée se réfère à l'alcool qui n'est pas taxé et qui échappe au système habituel de contrôle gouvernemental. Elle peut être estimée grâce à des questions d'enquête spécifiques. https://www.who.int/data/gho/indicator-metadata-registry/imr-details/465
La surcharge pondérale est un problème de santé publique important en Belgique comme dans la plupart des pays industrialisés.
En 2018, près de la moitié de la population adulte âgée de plus de 18 ans (49 %) était en surpoids (IMC ≥ 25) et 16 % était obèse (IMC ≥ 30) d’après la taille et le poids auto-rapportés dans l’enquête de santé par interview belge.
Les mesures objectives de taille et de poids de l’enquête de santé par examen révèlent des résultats encore plus alarmants, avec plus de 55 % de la population adulte en surpoids et 21 % obèse.
Les prévalences de surpoids et d’obésité sont plus élevées en Wallonie que dans les autres régions.
Après une croissance régulière depuis 1997, la prévalence du surpoids est restée stable chez les hommes entre 2013 en 2018 mais a légèrement augmenté chez les femmes. La prévalence de l’obésité a augmenté chez les hommes mais est restée stable chez les femmes entre 2013 et 2018.
Le surpoids tout comme l’obésité est fortement lié au statut socio-économique, une prévalence plus élevée est observée chez les personnes avec un niveau d’instruction plus bas.
En 2018 chez les adolescents, la prévalence du surpoids (incluant l’obésité) était de 15,5 % chez les garçons et 14,5 % chez les filles.
2.Introduction
Le surpoids et l’obésité sont définis comme une accumulation excessive de masse graisseuse qui favorise le développement de maladies chroniques (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, cancers). L’Indice de Masse Corporelle (IMC), calculé comme le poids divisé par la taille au carré, est un outil simple qui permet de classifier le statut pondéral dans des grandes catégories : en sous-poids, poids normal, surpoids et obésité. Chez les adultes, l’obésité est définie comme un IMC ≥ 30. Une personne est considérée en surpoids si elle a un IMC ≥ 25, une définition qui inclue les personnes en surpoids non obèse tout comme les personnes obèses. Il faut noter qu’un même terme (surpoids) est parfois utilisé pour désigner les personnes en surpoids non obèse (IMC entre 25 et 29.9). Pour éviter les confusions, dans ce rapport, il sera toujours mentionné si le surpoids inclut ou non l’obésité. Chez les enfants et les adolescents, les seuils des catégories d’IMC sont spécifiques pour l’âge et le sexe, on utilise ici les seuils recommandés par la International Obesity Task Force (IOTF) [1].
L’IMC est calculé soit à partir du poids et de la taille auto-rapportés comme dans l’enquête de santé belge [2] (HIS, Health Interview Survey) et l’enquête sur les comportements, bien-être et santé des élèves [3,4] (HBSC, Health Behavior in School-aged Children survey) ; soit sur base du poids et de la taille mesurés comme dans l’enquête de santé par examen [5] (HES, Health Examination Survey) et dans l’enquête de consommation alimentaire (FCS, Food Consumption Survey). La HES est un sous-échantillon de la HIS ; pour 1184 participants à la HIS une seconde visite a été réalisée par une infirmière qui a pris des mesures physiques et a collecté des échantillons biologiques. Les données auto-rapportées conduisent à une sous-estimation de la vraie prévalence du surpoids et de l’obésité. Les personnes ne sont pas au courant de leur poids et taille exacts et elles tendent à surestimer leur taille et sous-estimer leur poids.
Les résultats pour la population adulte âgée de 18 ans et plus sont présentés d’abord. Les prévalences du surpoids et de l’obésité auto-rapportés sont basés sur les données des HIS 1997 à 2018 tandis que les prévalences mesurées sont basées sur la HES 2018. Les résultats pour les adolescents sont basés sur les enquêtes HBSC réalisées dans les communautés française et flamande. Nous avons calculé une moyenne belge à partir des résultats par communauté. Les comparaisons internationales et les analyses par niveau socio-économiques proviennent des rapports internationaux publié par l’organisation mondiale de la santé, les données pour 2018 ne sont donc pas encore disponibles.
Pour en savoir plus sur le coût du surpoids et de l'obésité, consultez la factsheet dédiée.
Pour en savoir plus sur la prévalence projetée du surpoids et de l'obésité dans le futur, consultez la factsheet dédiée.
3.Surpoids et obésité chez les adultes
Situation en 2018
Belgique
Selon les résultats de la HIS, sur base des données auto-rapportées du poids et de la taille, la prévalence du surpoids (incluant l’obésité) était de 49 % et la prévalence de l’obésité était de 16 % en 2018. Plus d’hommes (55 %) que de femmes (43 %) étaient en surpoids (incl. l’obésité) et plus d’hommes (17 %) que de femmes (15 %) étaient obèses (toutefois cette dernière différence n’est pas significative).
Selon les résultats de la HES, les prévalences de surpoids (incl. l’obésité) (55 %) et d’obésité (21 %) basées sur des mesures objectives de poids et de taille étaient plus élevées que celles basées sur les données auto-rapportées. La prévalence du surpoids (incl. l’obésité) était plus élevée chez les hommes (59 %) que chez les femmes (52 %) comme pour les données auto-rapportées ; la prévalence de l’obésité était plus élevée chez femmes (20 % chez les hommes contre 23 % chez les femmes), mais cette différence n’est pas statistiquement significative.
La prévalence du surpoids (incl. l’obésité) auto-rapportée augmente avec l’âge jusqu’au groupe d’âge 65-74 ans où elle atteint un pic chez les hommes (68 %) comme chez les femmes (56 %) ; ensuite, la prévalence diminue chez les personnes de plus 75 ans dans les 2 sexes. L’augmentation commence plus tôt chez les hommes (25-34 ans) que chez les femmes (35-44 ans).
L’obésité auto-rapportée suit le même schéma par âge que le surpoids et atteint son niveau maximal chez les 65-74 ans chez les hommes (26 %) et chez les femmes (20 %).
Les prévalences de surpoids et d’obésité sont plus élevées en Wallonie que dans les autres régions dans toutes les vagues de la HIS et chez les 2 sexes.
Tendances
Au niveau belge, la prévalence du surpoids (incl. l’obésité) a continuellement augmenté si on considère les deux sexes ensemble. Depuis 2013, la prévalence est restée stable chez les hommes et a augmenté chez les femmes. La prévalence de l’obésité a lentement et continuellement augmenté dans toutes les vagues de la HIS, avec une plus forte augmentation entre 2013 et 2018.
Spécificités régionales
Au niveau régional, la prévalence du surpoids et de l’obésité a toujours été plus élevée en Wallonie que dans les autres régions. Chez les hommes, les tendances du surpoids et de l’obésité étaient similaires dans les trois régions ; chez les femmes, une stabilisation du surpoids et de l’obésité a été observé en Flandres.
Hommes
Femmes
Prévalence ajustée pour l’âge du surpoids et de l’obésité chez les hommes, par région, Belgique, 1997-2018 Source: Calculé sur base de Health Interview Survey, Sciensano [2]
Prévalence ajustée pour l’âge du surpoids et de l’obésité chez les femmes, par région, Belgique, 1997-2018 Source: Calculé sur base de Health Interview Survey, Sciensano [2]
Disparités socio-économiques
Le surpoids et plus encore l’obésité sont associés au niveau d’instruction. Le groupe le moins instruits (61 %) a une prévalence du surpoids (incl. obésité) 1,5 fois plus élevée que le groupe le plus instruits (41 %) après ajustement pour l’âge. Il y avait 2 fois plus de personne obèses chez les moins instruits (23 %) que chez les plus instruits (12 %).
Prévalence ajustée pour l’âge du surpoids et de l’obésité chez les personnes âgées de 18 ans et plus, par niveau d’instruction, Belgique, 2018 Source: Calculé sur base de Health Interview Survey, Sciensano [2]
Comparaisons internationales
La prévalence du surpoids (incl. l'obésité) était plus basse en Belgique que la moyenne de l'UE-15, tant chez les hommes (54,4 % contre 57,6 %) que chez les femmes (43,5 % contre 44,8 %).
Hommes
Femmes
Prévalence du surpoids (incl. l’obésité) chez les hommes âgés de 18 ans et plus, par pays de résidence (UE-15), 2019 Source: Eurostat [6]
Prévalence du surpoids (incl. l’obésité) chez les femmes âgés de 18 ans et plus, par pays de résidence (UE-15), 2019 Source: Eurostat [6]
4.Surpoids et obésité chez les adolescents
Situation en 2018
En 2018, d’après la moyenne des 2 enquêtes HBSC 2018, la prévalence du surpoids (incl. l’obésité) chez les adolescents est autour de 15 %. Elle est plus élevée chez les garçons (15,5 %) que chez les filles (14,5 %), et chez les plus âgés que chez les plus jeunes (la signification statistique est inconnue). La prévalence la plus basse (autour de 13 %) est observée chez les jeunes filles (11-14 ans) tandis que les prévalences les plus élevées (autour de 16 %) sont observées chez les garçons âgés de 15-16 ans et les filles âgées de 17-18 ans. La prévalence de l’obésité chez les adolescents est de 4 % chez les garçons et 3.6 % chez les filles et varie peu par âge.
Garçons
Filles
Prévalence du surpoids et de l’obésité chez les garçons adolescents, par groupe d’âge, Belgique, 2018 Source: Calculs des auteurs, moyenne belge non pondérée basée sur les enquêtes HBSC [3,4] (seuils IOTF [1])
Prévalence du surpoids et de l’obésité chez les filles adolescents, par groupe d’âge, Belgique, 2018 Source: Calculs des auteurs, moyenne belge non pondérée basée sur les enquêtes HBSC [3,4] (seuils IOTF [1])
Tendances et spécificités communautaires
En 2018, la prévalence du surpoids (incl. l’obésité) chez les adolescents de 15 ans était un peu plus élevée dans la communauté française que dans la communauté flamande ; ceci s’observe seulement chez les garçons, qui présentent un taux de surpoids de 19 % et 14,8 % respectivement en communauté française et flamande (la significativité statistique est inconnue). Par contre les taux de surpoids chez les filles sont semblables dans les deux communautés.
La prévalence a augmenté entre 2006 et 2014 dans chaque communauté et pour les deux sexes. Entre 2014 et 2018, chez les garçons, la prévalence a diminué dans la communauté flamande alors qu’elle a continué à augmenter en communauté française. Chez les filles, la prévalence de surpoids a augmenté de la même manière dans les deux communautés.
Les tendances de la prévalence de l’obésité ne sont pas disponibles pour le moment.
Garçons
Filles
Prévalence du surpoids (incl. l’obésité) chez les garçons de 15 ans, par communauté, 2006-2018 Source: HBSC [3-4,7-9] (seuils IOTF [1])
Prévalence du surpoids (incl. l’obésité) chez les filles de 15 ans, par communauté, 2006-2018 Source: HBSC [3-4,7-9] (seuils IOTF [1])
Disparités socio-économiques
Selon le rapport HBSC, le surpoids (incluant l'obésité) est associé à une faible aisance familiale pour les deux sexes. Dans la communauté flamande, les garçons et les filles du groupe socio-économique le plus bas étaient 1,8 fois plus susceptibles d'être en surpoids que les garçons et les filles du groupe socio-économique le plus élevé. Dans la communauté française, les garçons et les filles du groupe socio-économique le plus bas étaient respectivement 2 fois et 3 fois plus susceptibles d'être en surpoids que les garçons et les filles du groupe socio-économique supérieur. Les groupes à faible et à fort revenu sont définis comme les revenus les 20 % les plus faibles et les 20 % les plus élevés dans chaque région.
Prévalence ajustée pour l’âge du surpoids (incluant l'obésité) chez les adolescents, par sexe, communauté et niveau de revenus du ménage, Belgique, 2018 Source: Rapport international HBSC [10]
Comparaisons internationales
Sur base des résultats de 2018, la Belgique se classe assez favorablement parmi les pays de l'UE-15 avec une prévalence du surpoids chez les garçons de 16,1 % contre 20,7 % pour la moyenne de l'UE-15. La prévalence du surpoids est similaire à la moyenne de l'UE-15 chez les filles (14,3 % en Belgique, 14,5 % pour l'UE-15).
Garçons
Filles
Prévalence du surpoids (incluant l’obésité) parmi les garçons adolescents âgés de 15 ans, par pays (UE-15), 2018 Source: OECD Health at a Glance [11]
Prévalence du surpoids (incluant l’obésité) parmi les filles adolescentes âgées de 15 ans, par pays (UE-15), 2018 Source: OECD Health at a Glance [11]
L’indice de masse corporelle est une mesure du poids d’une personne en relation avec à sa taille qui est raisonnable bien liée à la masse graisseuse. Cet indice est calculé comme le poids d’une personne (en kilogrammes) divisé par le carré de sa taille (en mètres).
Catégories d'IMC
Chez les adultes:
• Sous-poids : est défini comme un IMC plus bas que 18,5.
• Poids normal : est défini comme un IMC entre 18,5 et 24,9.
• Surpoids : est défini comme un IMC entre 25,0 et 29,9. On se réfère souvent au surpoids comme incluant l’obésité c’est-à-dire avec un IMC ≥ 25.
• Obésité : est défini comme un IMC ≥ 30.
Chez les enfants et les adolescents, les seuils pour définir les catégories d’IMC sont spécifiques par âge et sexe.
UE-15
L’UE-15 (ou Union européenne des Quinze voire Europe des Quinze) correspond à l’ensemble des pays qui appartenaient à l’Union européenne entre 1995 et 2004 : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Suède. Nous comparons l'état de santé de la Belgique à celui de l'UE-15, car ces pays ont des conditions socio-économiques similaires.
Inchley J et al. eds. Growing up unequal: gender and socioeconomic differences in young people's health and well-being. Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) study: international report from the 2013/2014 survey. Copenhagen, WHO Regional Office for Europe, 2016 (Health Policy for Children and Adolescents, No. 7). http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0003/303438/HSBC-No.7-Growing-up-unequal-Full-Report.pdf?ua=1
Currie C, Nic Gabhainn S, Godeau E, Roberts C, Smith R, Currie D, Pickett W, Richter M, Morgan A & Barnekow V (eds.) (2008). Inequalities in young people's health: HBSC international report from the 2005/06 Survey. Health Policy for Children and Adolescents, No. 5, WHO Regional Office for Europe, Copenhagen, Denmark. http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0005/53852/E91416.pdf?ua=1
En 2018, moins d'un tiers (30 %) de la population adulte (18 ans et plus) répondait aux recommandations de l'OMS de consacrer au moins 150 minutes par semaine à une activité physique modérée. Les hommes (36 %) sont plus nombreux à s'y conformer que les femmes (25 %). Les habitants de la Flandre (37 %) et les personnes ayant un diplôme de l'enseignement supérieur (38 %) sont plus nombreux à respecter les recommandations.
Un garçon sur cinq (20 %) et une fille sur huit (13 %) âgés de 11 à 18 ans satisfont aux recommandations de l'OMS qui préconisent de consacrer quotidiennement au moins 60 minutes à une activité physique d'intensité modérée à vigoureuse.
À ce jour, il n'y a pas de consensus sur la méthode d'estimation des niveaux d'activité physique à partir des déclarations dans les enquêtes : l'utilisation d'instruments et de seuils différents pour classer les niveaux d'activité rend très difficile les comparaisons entre pays. Dans les vagues 2001 à 2013 de l'enquête belge de santé par interview (HIS), l'activité physique a été mesurée à l'aide de la version abrégée du questionnaire international sur l'activité physique (IPAQ). Depuis 2018, le questionnaire EHIS-PAQ est utilisé conformément aux recommandations de l'enquête de santé européenne par interview (EHIS). L'analyse des tendances au cours du temps n'est plus possible, mais la comparabilité internationale sera facilitée.
Nous examinons d'abord un indicateur chez les adultes : la proportion d'adultes répondant aux recommandations de l'OMS de consacrer au moins 150 minutes par semaine à une activité physique modérée, sur base des données auto-déclarées de l'enquête de santé belge par interview (HIS).
Ensuite, sur base des données auto-déclarées de l'enquête sur les comportements de santé des enfants en âge scolaire (HBSC), nous examinons la proportion des adolescents âgés de 11 à 18 ans qui répondent aux recommandations de l'OMS de consacrer au moins 60 minutes par jour à une activité physique d'intensité modérée à vigoureuse.
3.Activité physique chez les adultes
Situation en 2018
Belgique
En Belgique, en 2018, 30 % de la population âgée de 18 ans et plus consacre au moins 150 minutes par semaine à une activité physique modérée. Les hommes (36 %) sont plus nombreux que les femmes (25 %) à respecter les recommandations. La prévalence est la plus élevée dans le groupe d'âge le plus jeune (47 %) et la plus faible dans le groupe d'âge le plus élevé (12 %).
Proportion de la population âgée de 18 ans et plus qui consacre au moins 150 minutes par semaine à une activité physique modérée, par âge et sexe, Belgique, 2018 Source : Enquête de santé par interview, Sciensano [2]
Spécificités régionales
En 2018, les personnes atteignant les recommandations en matière d'activité physique étaient plus nombreuses en Flandre (43 % chez les hommes et 34 % chez les femmes) qu'à Bruxelles (respectivement 29 et 18 %) et en Wallonie (respectivement 27 et 15 %).
Proportion ajustée pour l'âge de la population âgée de 18 ans et plus qui consacre au moins 150 minutes par semaine à une activité physique modérée, par région et sexe, Belgique, 2018 Source : Calculé sur base de Enquête de santé par interview, Sciensano [2]
Disparités socio-économiques
Après ajustement pour l’âge, les personnes ayant un diplôme de l’enseignement supérieur étaient plus susceptibles de respecter les recommandations (38 %) que les personnes ayant un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur (26 %), secondaire inférieur (22 %) et primaire (12 %).
Proportion ajustée pour l'âge de la population âgée de 18 ans et plus qui consacre au moins 150 minutes par semaine à une activité physique modérée, par niveau d’instruction, Belgique, 2018 Source : Calculé sur base de Enquête de santé par interview, Sciensano [2]
4.Activité physique chez les adolescents
Situation en 2018
Belgique
En Belgique, en 2018, plus de garçons (20 %) que de filles (13 %) âgés entre 11 et 18 ans respectaient les recommandations de l'OMS de consacrer quotidiennement au moins 60 minutes à une activité physique d'intensité modérée à vigoureuse. Une diminution est observée en grandissant, les jeunes adolescents (âgés de 11-12 ans) étant plus susceptibles d'être suffisamment actifs physiquement que les adolescents plus âgés.
Proportion des adolescents de 11 à 18 ans qui consacre quotidiennement au moins 60 minutes à une activité physique d’intensité modérée à vigoureuse, par âge et sexe, Belgique, 2018 Source : Calculs des auteurs, moyenne belge non pondérée basée sur les enquêtes HBSC fédération Wallonie-Bruxelles [3] et HBSC communauté flamande [4]
Spécificités communautaires
Les adolescents de la Communauté flamande (21 % des garçons et 14 % des filles) sont plus nombreux à satisfaire aux recommandations de l'OMS que ceux de la Communauté française (18 % des garçons et 11 % des filles).
Tendances
Chez les garçons, entre 2014 et 2018, une augmentation de la proportion des adolescents répondant aux recommandations de l'OMS a été observée en Communauté flamande; une diminution observée simultanément en Communauté française a conduit à une moyenne belge stable.
Chez les filles, entre 2014 et 2018, une augmentation de la proportion des adolescentes répondant aux recommandations de l'OMS a été observée en Communauté flamande ; avec une proportion stable en Communauté française, cela a conduit à une augmentation de la moyenne belge.
Selon le rapport HBSC, pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique par jour est généralement associé à une plus haute aisance familiale. En Communauté flamande, les garçons et les filles appartenant au groupe socio-économique le plus élevé avaient respectivement 2 fois et 1,7 fois plus de chances de respecter les recommandations que les garçons et les filles appartenant au groupe socio-économique le plus bas. En Communauté française, un gradient socio-économique n’a été observé que chez les filles, les filles du groupe socio-économique le plus élevé avaient 1,6 fois plus de chances de respecter les recommandations que les filles du groupe socio-économique le plus bas.
Des différences régionales ont également été observées par groupe socio-économique : les garçons du groupe de faible aisance familiale avaient 1,5 fois plus de chances de pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique par jour en Communauté française qu'en Communauté flamande, alors qu'au contraire, les garçons du groupe d'aisance familiale élevé avaient 1,3 fois plus de chances de pratiquer assez d’activités physique en Communauté flamande qu’en Communauté française. Chez les filles, un même gradient faible/élevé a été observé dans les deux communautés.
Proportion des adolescents âgés de 11 à 18 ans qui consacre quotidiennement au moins 60 minutes d'activité physique d'intensité modérée à vigoureuse, par sexe, communautés et groupe d'aisance familiale, Belgique, 2018. Source : Rapport international HBSC [5]
Comparaison internationale
Le rapport international HBSC 2018 révèle que pour tous les pays considérés, la proportion de jeunes respectant les recommandations d’activité physique est assez faible, allant de 7 % à 24 % chez les garçons, et de 4 % à 14 % chez les filles. En gardant à l'esprit le fait que la situation est préoccupante partout, la Belgique ne se classe pas trop mal parmi les pays de l'UE-15. Avec 18,0 % des garçons belges de 15 ans (6e rang) et 10,5 % des filles belges (4e rang) qui satisfont à la recommandation, la Belgique se compare favorablement aux moyennes respectives de 16,1 % et 8,3 % des garçons et des filles de l'UE-15.
Garçons
Filles
Proportion des garçons âgés de 15 ans qui consacre quotidiennement au moins 60 minutes à une activité physique d'intensité modérée à vigoureuse, par pays de résidence (UE-15), 2018 Source : Rapport international HBSC [5]
Proportion des filles âgés de 15 ans qui consacre quotidiennement au moins 60 minutes à une activité physique d'intensité modérée à vigoureuse, par pays de résidence (UE-15), 2018 Source : Rapport international HBSC [5]
L'EHIS-PAQ est un questionnaire sur l'activité physique composé de 8 questions, qui comprend des domaines spécifiques. Il prend en compte l'activité physique liée au travail, aux déplacements et au sport. Le questionnaire a été testé dans différentes régions et différents contextes culturels en Europe et il permet d'estimer la recommandation en matière d'activité physique bénéfique pour la santé définie par l'OMS.
Pratiquer au moins 150 minutes d'activité physique modérée par semaine
Pour calculer cet indicateur dans la HIS, 3 questions ont été posées aux participants afin d'évaluer le temps qu'ils consacrent à des déplacements en vélo et à des activités de loisir sportif.
Pratiquer quotidiennement au moins 60 minutes d'activité physique d'intensité modérée à vigoureuse
Pour calculer cet indicateur dans l’enquête HBSC, on a demandé aux participants combien de jours au cours de la semaine écoulée ils avaient été physiquement actifs pendant au moins 60 minutes au total.
Proportion ajustée pour l'âge
Comme les facteurs liés au mode de vie sont fortement influencés par l'âge, les comparaisons entre régions et niveaux d'instruction doivent être ajustés pour l’âge pour avoir une structure d'âge similaire.
Le régime alimentaire belge se caractérise par une consommation excessive de viande rouge, de viande transformée et de boissons sucrées, et par une consommation insuffisante de fruits, de légumes, de noix et de graines, de lait, d'œufs et de poisson. Au fil du temps, ces tendances ne se sont que légèrement améliorés.
En 2018, 12,7 % de la population âgée de 6 ans et plus consommait la quantité quotidienne recommandée de fruits et légumes (au moins 5 portions).
En 2018, 20,4 % de la population consommait quotidiennement des boissons sucrées, 4,1 % en consommait un litre ou plus par jour.
Les femmes, les personnes âgées, les personnes ayant fait des études supérieures et les habitants de Bruxelles avaient de meilleures habitudes alimentaires.
2.Introduction
La qualité de l'alimentation est un facteur important pour la santé. Une alimentation saine contribue à la prévention des maladies non transmissibles (MNT), notamment le diabète, le cancer, les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux [1]. Des recommandations pour chaque groupe d'aliments ont été établies aux niveaux international [2] et national [3,4].
En Belgique, des informations sur les habitudes de consommation alimentaire sont disponibles dans deux enquêtes nationales sur la consommation alimentaire (FCS), menées en 2004 et 2014 [5-7]. D'autres données sur les habitudes alimentaires sont disponibles dans l'enquête de santé belge (HIS) en 2001, 2004, 2013 et 2018 [8]. Les données de la FCS sont obtenues à partir de rappels alimentaires de 24h, tandis que la HIS utilise des questions sur les habitudes alimentaires habituelles autodéclarées, qui sont plus sujettes aux biais liés au souvenir et à l'estimation adéquate des quantités consommées.
Dans ce rapport, nous présentons les habitudes de consommation de la FCS et deux indicateurs de la HIS :
Les habitudes de consommation de 9 groupes d'aliments (légumes, noix et graines, lait, fruits, œufs, poisson, viandes rouges, boissons sucrées, viandes transformées) sont comparées aux recommandations internationales en 2004 et 2014 [2].
La proportion de la population âgée de 6 ans et plus qui consomme quotidiennement la quantité recommandée de fruits et légumes (au moins 5 portions). Les fruits et légumes sont des aliments à faible densité énergétique et sont d'importantes sources de fibres alimentaires, de vitamines et de minéraux. Une consommation élevée de fruits et légumes a été associée de manière significative à une diminution du risque de maladie coronarienne, d'accident vasculaire cérébral et d'obésité [9]. L'OMS recommande une consommation quotidienne de 400 grammes de fruits et légumes (soit 5 portions) [10].
La proportion de la population qui boit des boissons sucrées (pas de ‘light’) quotidiennement et celle qui en consomme au moins 1 litre quotidiennement. Une consommation élevée de sucres simples, en particulier sous forme de sucre ajouté dans les boissons sucrées, est associée à de mauvaises habitudes alimentaires, à une prise de poids malsaine, à un risque de caries dentaires et autres MNT [1,9]. L'OMS recommande fortement de limiter la consommation de sucres simples à moins de 10 % de la consommation énergétique totale, tout au long de la vie [11]. Vu cette recommandation, la consommation de boissons sucrées doit être évitée.
3.Habitudes générales de consommation
Globalement, le régime alimentaire belge se caractérise par une consommation excessive de viande rouge, de viande transformée et de boissons sucrées et par une consommation insuffisante de fruits, légumes, noix et graines, lait, œufs et poisson. Dans l'ensemble, ces tendances ne se sont que légèrement améliorées entre 2004 et 2014. Pour la consommation de viande rouge, en revanche, une amélioration a été observée, la proportion de consommation excessive passant de 59 % à 36 %.
Proportion de la population au-dessus ou en dessous des recommandations diététiques nationales et internationales, par groupe alimentaire et par année, Belgique 2004-2014 Source : Enquête de consommation alimentaire (FCS), Sciensano [7]
4.Consommation de fruits et légumes
Situation en 2018
Belgique
En 2018, 12,7 % de la population âgée de 6 ans et plus consommait la quantité quotidienne recommandée de fruits et légumes (au moins 5 portions). Les femmes (15,6 %) étaient plus nombreuses que les hommes (9,8 %) à consommer la quantité recommandée. Les enfants et les jeunes adultes étaient moins susceptibles de respecter les recommandations que les adultes d'âge moyen et les personnes âgés.
Proportion de la population âgée de 6 ans et plus consommant quotidiennement la quantité recommandée de fruits et légumes (au moins 5 portions), par âge et par sexe, Belgique, 2018 Source : Health Interview Survey, Sciensano [8]
Spécificités régionales
Chez les hommes comme chez les femmes, après ajustement pour l'âge, les recommandations sur la consommation quotidienne de fruits et légumes étaient mieux respectées à Bruxelles (13,3 % chez les hommes et 19,2 % chez les femmes) et en Wallonie (12,5 % et 18,0 %) qu'en Flandre (8,7 % et 14,7 %).
Prévalence ajustée pour l'âge de la population âgée de 6 ans et plus consommant quotidiennement la quantité recommandée de fruits et légumes (au moins 5 portions), par sexe et par région, Belgique, 2018 Source : Calculs des auteurs sur base de la Health Interview Survey, Sciensano [8]
Disparités socio-économiques
Le statut socio-économique a une forte influence sur la probabilité de respecter les recommandations concernant la consommation de fruits et légumes (au moins 5 portions). En 2018, les personnes ayant fait des études supérieures (18,0 %) avaient 2,9 fois plus de chances de respecter les recommandations que celles du groupe ayant le niveau d'instruction le plus bas (6,3 %). Les personnes ayant fait des études secondaires (9,2 % à 9,9 %) avaient également près de deux fois moins de chances de respecter les recommandations que les personnes ayant fait des études supérieures.
Prévalence ajustée pour l'âge de la population âgée de 6 ans et plus consommant quotidiennement la quantité recommandée de fruits et légumes (au moins 5 portions), par niveau d'instruction, Belgique, 2018 Source : Calculs des auteurs sur base de la Health Interview Survey, Sciensano [8]
Comparaison internationale
La consommation d'au moins 5 portions de fruits et légumes par jour était inférieure en Belgique par rapport à la moyenne de l'UE-15 en 2019, tant pour les hommes (11,8 % contre 13,6 %) que pour les femmes (18,2 % contre 19,9 %).
Hommes
Femmes
Prévalence des hommes âgés de 15 ans et plus qui consomment quotidiennement la quantité recommandée de fruits et légumes (au moins 5 portions), par pays de résidence UE-15, 2019 Source: Eurostat [12]
Prévalence des femmes âgés de 15 ans et plus qui consomment quotidiennement la quantité recommandée de fruits et légumes (au moins 5 portions), par pays de résidence UE-15, 2019 Source: Eurostat [12]
5.Consommation de boissons sucrées
Situation en 2018
Belgique
En 2018, 20,4 % de la population consommait quotidiennement des boissons sucrées et 4,1 % de la population en consommait au moins 1 litre ou plus par jour. Davantage d'hommes (24,9 %) que de femmes (16 %) buvaient quotidiennement des boissons sucrées. La prévalence de la consommation quotidienne était plus élevée chez les 15-24 ans et les 25-34 ans (29,2 % et 28.6 %, respectivement) et diminuait dans les groupes plus âgés.
Proportion de la population buvant quotidiennement des boissons sucrées (pas de ‘light’) par âge et par sexe, Belgique, 2018 Source : Health Interview Survey, Sciensano [8]
Spécificités régionales
La prévalence de la population buvant quotidiennement des boissons sucrées était de 16,3 % à Bruxelles, 20,1 % en Flandre et 22,9 % en Wallonie.
Tendances
Belgique
Il y a eu moins de personnes qui ont bu des boissons sucrées quotidiennement en 2018 (20,4 %) qu'en 2013 (25,5 %). Cette tendance a été observée tant chez les hommes (qui sont passés de 30,2 % en 2013 à 24,9 % en 2018) que chez les femmes (de 21,1 % à 16 %).
Hommes
Femmes
Prévalence ajustée pour l'âge des hommes buvant quotidiennement des boissons sucrées (pas de ‘light’), par région, Belgique, 2013-2018 Source : Calculs des auteurs sur base de la Health Interview Survey, Sciensano [8]
Prévalence ajustée pour l'âge des femmes buvant quotidiennement des boissons sucrées (pas de ‘light’), par région, Belgique, 2013-2018 Source : Calculs des auteurs sur base de la Health Interview Survey, Sciensano [8]
Spécificités régionales
Après ajustement pour l'âge, la même tendance à la baisse a été observée dans les trois régions.
Disparités socio-économiques
Sur base de la prévalence ajustée pour l'âge, les personnes ayant fait des études supérieures étaient moins susceptibles de consommer quotidiennement des boissons sucrées que les personnes ayant un niveau d'instruction inférieur.
Prévalence ajustée pour l'âge de la population buvant quotidiennement des boissons sucrées (pas de ‘light’), par niveau d'instruction, Belgique, 2018 Source : Calculs des auteurs sur base de la Health Interview Survey, Sciensano [8]
Comme les facteurs liés au mode de vie sont fortement influencés par l'âge, les comparaisons entre régions et niveaux d'instruction doivent être ajustés pour l’âge pour avoir une structure d'âge similaire.
Références
Amine EK, Baba NH, Belhadj M, Deurenberg-Yap M, Djazayery A, Forrestre T, et al. Diet, nutrition and the prevention of chronic diseases. World Health Organization; 2003.
GBD 2017 Risk Factor Collaborators. Global, regional, and national comparative risk assessment of 84 behavioural, environmental and occupational, and metabolic risks or clusters of risks for 195 countries and territories, 1990-2017: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2017. Lancet. 2018.
Vanhauwaert E. De actieve voedingsdriehoek: een praktische voedings- en beweeggids. Brussel; 2012 p. 1-108.
De Ridder K, Bel S, Brocatus L, Lebacq T, Ost C, Teppers E. La consommation alimentaire. Résumé des principaux résultats. In: Teppers E, Tafforeau J, editors. Bruxelles: WIV-ISP; 2016.
Debacker N, Cox B, Temme L, Huybrechts I, Van Oyen H. De Belgische voedselconsumptiepeiling 2004: voedingsgewoonten van de Belgische bevolking ouder dan 15 jaar. Wetenschappelijk Instituut Volksgezondheid; 2007.
EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition, and Allergies (NDA). Scientific opinion on principles for deriving and applying dietary reference values. 2010.
World Health Organization. Diet, nutrition, and the prevention of chronic diseases. Report of a WHO Study Group. Geneva: World Health Organization;1990.
World Health Organization. Guideline: sugars intake for adults and children. Geneva: World Health Organization; 2015.