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Constats

Les résultats de la sixième enquête de santé COVID-19 d’avril 2021 indiquent que 11 % de la population adulte présente des signes de troubles de l’alimentation (contre 8 % en 2013 et 7 % en 2018)[1].

Ces signes sont plus fréquents dans la tranche d’âge 18-29 ans et plus fréquents chez les femmes (13 %) que chez les hommes (9 %).  

Évolution du pourcentage de personnes de 18 ans et plus présentant des signes de trouble alimentaire

Évolution du nombre de séjours hospitaliers dans les HP et les SPHG dus à des troubles de l’alimentation

Chaque année, plus de 40 000 séjours hospitaliers liés à un trouble de l’alimentation sont enregistrés dans les hôpitaux généraux et psychiatriques[2].

Les troubles de l’alimentation sont associés à une lourde charge morbide, ont un impact important sur tous les domaines de la vie et présentent un risque suicidaire. Un tiers des décès liés aux troubles de l’alimentation sont en effet dus à des suicides. Parallèlement, on constate que les soins proposés aux jeunes souffrant de troubles de l’alimentation varient fortement d’un endroit à l’autre et que les trajets de soins entamés sont parfois interrompus parce que les soins de suivi spécifiques ne sont pas ou peu disponibles à proximité de l’environnement de vie et d’apprentissage des jeunes.

Nouvelles initiatives politiques

La Conférence interministérielle Santé publique (CIM) du 14 décembre 2022 a donné son accord pour développer un modèle transversal de soins des troubles de l’alimentation comme exemple le modèle de soins intégrés. Ce modèle repose sur les propositions concrètes du Comité pour la nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents (COMSMEA).

On y stipule clairement que la Belgique a besoin d’une organisation des soins axée sur la population. 

  • D’une part, celle-ci doit responsabiliser les enfants et les jeunes afin de prévenir les problèmes mentaux, et plus particulièrement les troubles de l’alimentation. 
  • Et, d’autre part, il est préférable de mettre en place des mécanismes de détection précoce des premiers signes de troubles de l’alimentation et de fournir, le cas échéant, des soins sur mesure accessibles et de qualité. 

Une telle organisation des soins permet d’améliorer la santé, d’accroître le bien-être, de réduire les souffrances et de diminuer les coûts sociaux.

Pour atteindre cet objectif, un trajet de soins sera élaboré pour les enfants et les adolescents souffrant de troubles de l’alimentation. En complément des initiatives prises au sein des entités fédérées, l’accent sera mis sur les points suivants :

  • Former les prestataires de soins de première ligne aux troubles de l’alimentation afin qu’ils apprennent à en reconnaître les signes, qu’ils osent intervenir ou qu’ils puissent référer les patients.
  • Poursuivre le développement de soins psychologiques et diététiques spécialisés pour les adolescents souffrant de troubles de l’alimentation, de préférence dans le cadre d’une collaboration pluridisciplinaire avec des médecins généralistes, des psychologues et des psychiatres. Encourager activement la collaboration et la concertation.
  • Soutenir les soins ambulatoires grâce à l’expertise des équipes multidisciplinaires de soutien ambulatoire (multidisciplinaire ambulante support teams, en abrégé EMAS-teams). Leur tâche consistera à soutenir les prestataires de soins ambulatoires afin que les jeunes puissent être supervisés et traités le plus longtemps possible dans leur propre environnement. Si nécessaire, ces équipes pourront dispenser une formation spécifique et proposer une intervision aux thérapeutes. Dans les parcours difficiles, ils seront responsables de la coordination des soins et pourront également prendre des mesures pour combler les lacunes dans l’offre de soins en termes de politique et, dans le cadre des réseaux de santé mentale, contribuer à la recherche de solutions.
  • Flexibiliser les prestations intensives et permettre d’élaborer davantage d’options et de variantes de formes d’aide afin de dispenser des soins mieux adaptés. Il s’agit principalement de diverses formes de traitement à temps partiel et de multi-family-therapy (MFT et iMFT) (intensive)

De nouveaux trajets de soins pour les enfants et les adolescents souffrant de troubles de l’alimentation seront mis en œuvre à partir de 2024.

[1]Sixième enquête de santé COVID-19. Résultats préliminaires (2021).  Bruxelles, Sciensano,  numéro de dépôt : /2021/14,440/29. Consulté le 1er octobre 2023 à l’adresse suivante  https://www.sciensano.be/fr/biblio/ sixieme-enquete-de-sante-covid-19-resultats-preliminaires

[2]En 2020, nous constatons une diminution en raison des mesures de lutte contre la pandémie COVID-19 et de la suspension temporaire de l’enregistrement des diagnostics dans le RPM.