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Highlights

Nous avons déjà indiqué précédemment que la réforme des soins de santé mentale en Belgique visait à prévenir le plus possible l’hospitalisation. Si une admission à l’hôpital s’avère inévitable, il est préférable qu’elle soit la plus courte possible.

Pour atteindre cet objectif, un certain nombre d’initiatives ont été lancées, notamment des opérations mobiles, une fonction psychologique de première ligne et l’intensification de l’offre de soins résidentiels.

Service mobile 

L’objectif de la réforme des Soins de Santé mentale est de rapprocher l’aide de la population et de répondre de manière optimale à ses besoins et à ses nécessités. À cette fin, des équipes mobiles multidisciplinaires ont été mises en place pour dispenser des soins spécialisés dans l’environnement de vie ou au domicile des patients souffrant de troubles psychiatriques graves.

L’intervention rapide de l’équipe de crise permet de commencer le traitement dans l’environnement de vie ou au domicile et éventuellement d’éviter une hospitalisation.

Après plusieurs semaines de prise en charge par l’équipe de crise (ce qu’on appelle l’équipe 2A dans l’organisation des soins pour les adultes), le suivi peut être assuré par une équipe de soins de longue durée chargée de la réhabilitation et du rétablissement (équipe 2B dans l’organisation des soins pour les adultes). C’est également possible immédiatement après une hospitalisation. Cela permet de réduire au minimum la durée de l’hospitalisation et de rétablir plus rapidement le lien avec le milieu de vie, de travail et d’apprentissage.

En 2022, 157 ETP étaient actifs dans les équipes mobiles de crise et 106 ETP dans les équipes de soins de longue durée des réseaux SMEA. Dans les réseaux de santé mentale pour adultes, il y avait 539 ETP opérant dans les équipes 2A et 620 ETP dans les équipes 2B en 2023.

 

L’évolution 2018 - 2022 indique que le nombre de personnes suivies par les équipes 2A et 2B adultes augmente au fil du temps.[1]

Évolution suivies par l'équipe 2A

Évolution suivies par l'équipe 2B

Soins psychologiques dans les soins de première ligne

En avril 2019, un projet pilote a été lancé, permettant aux médecins d’adresser des patients souffrant de problèmes psychologiques modérément graves à un psychologue clinicien ou à un orthopédagogue clinicien pour un traitement psychologique de première ligne à court terme, en grande partie remboursé par la mutuelle. L’objectif de ce projet est d’assurer une prise en charge psychologique précoce et proche des individus.

Le traitement consiste en une série de séances d’entretiens individuels. Après un premier entretien et un diagnostic, des séances de traitement sont mises en place. En outre, si le patient a besoin d’un accompagnement plus intensif et à plus long terme, le thérapeute peut l’orienter vers un autre service.

Par problèmes psychologiques modérément graves, on entend les problèmes de santé mentale relevant de l’anxiété, de l’humeur dépressive, de l’abus d’alcool ou de l’abus de somnifères et de sédatifs. Pour les jeunes, il peut également s’agir de problèmes comportementaux ou sociaux et de dépendance aux écrans (smartphone, tablette, ordinateur portable, etc.). 

Récemment, un accord a été conclu au sein de la CIM Santé publique qui concerne principalement le renforcement de l’offre de soins de première ligne. 

L’accord définit certains groupes cibles prioritaires, tels que les enfants et les parents de familles vulnérables, les jeunes adultes et les personnes souffrant de problèmes de santé mentale existants. L’objectif est la prévention, la détection et l’intervention précoces en cas de problèmes légers à modérément graves par le biais de deux fonctions psychologiques : 

  • fonction de renforcement de la résilience 
  • fonction de traitement d’intensité modérée. 

Nous constatons qu’en 2022, pratiquement deux fois plus de prestations dispensées dans le cadre de la convention Soins psychologiques de première ligne sont facturées à des femmes. Les personnes qui ont recours à ce type d’aide sont principalement des personnes de la population active. Chez les hommes, on observe une grande anomalie dans la tranche d’âge 10-14 ans.

Nombre de prestations facturées au titre de la convention Soins de santé mentale de première ligne par sexe en 2022

Ce projet novateur repose sur plusieurs piliers essentiels pour maintenir le seuil d’accès aux soins à un niveau le plus bas possible.

Une étude scientifique a été réalisée récemment (EPCAP), qui montre que les soins psychologiques de première ligne sont efficaces et efficients : on constate une amélioration du fonctionnement général, une réduction de l’absentéisme, un renforcement de la résilience et une diminution du temps d’attente pour demander de l’aide. 

Vous voulez en savoir plus ?  Rapport de l’étude EPCAP

Vous voulez en savoir plus ? Soins psychologiques de première ligne et spécialisés via les réseaux de santé mentale - INAMI (fgov.be)

Unités résidentielles de traitement intensif HIC et ID 

Si cela s’avère nécessaire, des soins psychiatriques plus intensifs doivent être proposés pour les maladies mentales plus graves.

À cette fin, deux modèles ont été élaborés :

1. Modèle ID

Il concerne la création d’une unité de soins psychiatriques intensifiés. Cette unité dispense des soins qualitatifs et intensifiés d’une part en adaptant les méthodes de soins, et d’autre part en adaptant l’architecture (espaces apaisants, chambres de confort, etc.) ou l’organisation des soins (unités de vie plus petites, etc.).

2. Modèle High Intensive Care (HIC)

Il s’agit d’un nouveau modèle d’organisation des soins basé sur la combinaison d’une intensification des services et d’une intensification accrue du fonctionnement. Un service se compose de deux petites « high care units » contiguës, complétées par une « intensive care unit » séparée. Le patient n’y est jamais laissé seul et il est toujours accompagné par un membre du personnel soignant.

Les unités HIC sont destinées à dispenser des soins de meilleure qualité et plus humains aux personnes admises en situation de crise. En outre, l’objectif est de réduire l’agressivité et la suicidalité et de limiter davantage les mesures coercitives et restrictives, telles que l’isolement et la contention.

Chaque réseau de santé mentale doit fournir au moins un service HIC dans le cadre d’un trajet de soins de crise. Les 9 projets HIC existants ont été étendus à 28 services HIC depuis 2022.

L’objectif ultime de l’intensification des soins résidentiels est de mettre en place un trajet de soins de crise dans toute la Belgique. Chaque réseau doit examiner son offre de soins de crise existante, pour ensuite mettre en place un trajet de soins de crise basé sur le principe des soins échelonnés. Ce principe repose sur la coopération de différents acteurs du réseau : en particulier les services HIC et les services ID, ainsi que le réseau ambulatoire, y compris l’équipe mobile de crise et les services d’urgence. La collaboration entre ces partenaires est renforcée. 

 

Vous voulez en savoir plus ? Groupe de travail Intensification des soins résidentiels (psy107.be)

[1] Pour les réseaux SMEA, aucun chiffre n’est disponible pour le moment.