Chers lecteurs, chères lectrices,
Dans cette nouvelle édition des Données phares dans les soins de santé, nous faisons le point sur le thème « Soins de santé mentale », thème mis en avant pour la première fois en 2021.
L’objectif principal de la politique de santé mentale est d’offrir le plus rapidement possible un accompagnement, une prise en charge et/ou des soins appropriés aux personnes souffrant de problèmes mentaux et psychiatriques. Le soutien et le développement de la résilience mentale des citoyens constituent le fil rouge des différentes formes d’accompagnement et de soins.
L’offre de soins en santé mentale (SSM) dans notre pays est très diversifiée, étendue et complexe. Les personnes souffrant de problèmes de santé mentale disposent d’un large éventail de services sociaux et de santé :
psychologues, psychiatres, médecins généralistes, centres de santé communautaires, centres publics d’action sociale, services santé mentale, initiatives de logement protégé, maisons de soins psychiatriques, hôpitaux psychiatriques, services psychiatriques dans les hôpitaux généraux, etc. En fonction de la gravité du problème, les personnes sont orientées vers une assistance plus spécialisée, ce qui ne va pas toujours sans heurts. La fragmentation des compétences politiques entrave en effet l’organisation optimale des soins.
Dans le passé, les politiques en matière de soins aigus et de soins de longue durée reposaient sur une distinction stricte entre les différents services. Cette distinction tenait peu compte des besoins concrets des patients. Partant de ce constat, les autorités compétentes ont choisi de développer des Soins de Santé mentale davantage axés sur la communauté, en se basant sur les besoins des personnes souffrant de problèmes de santé mentale dans leur environnement concret de vie et de travail.
En permettant aux établissements, services et initiatives de Soins de Santé mentale de collaborer le mieux possible au sein de réseaux et de circuits de soins, on poursuit l’objectif de garantir une offre de soins continue et adaptée. Les soins de santé mentale axés sur la demande visent à éviter autant que possible les admissions en établissement et à raccourcir le plus possible les séjours lorsque l’admission est inévitable. Ici, les soins résidentiels revêtent un caractère plus intensif.
La voie de la socialisation des soins dans laquelle on s’est engagé sera poursuivie et élargie. En ce sens, la Conférence interministérielle (CIM) Santé publique du 2 décembre 2020 a conclu un Protocole d’accord concernant l’approche coordonnée visant à renforcer l’offre de soins psychiques. Objectif principal : proposer des soins de première ligne facilement accessibles et abordables. Dans la perspective de la « santé mentale publique », compte tenu des ressources disponibles et des connaissances scientifiques, l’accent est mis sur les soins de groupe, l’intervention précoce et la détection précoce. La personne souffrant de troubles mentaux reçoit des soins personnalisés basés sur une offre bien répartie, intégrée, collaborative, proactive et pluridisciplinaire. L’accessibilité locale aux soins et aux prestataires de soins est un élément central de cette convention.
Dans ces Données phares nouvelle version, nous nous concentrons d’abord sur l’offre et l’activité des hôpitaux psychiatriques (HP) et des services psychiatriques des hôpitaux généraux (SPHG), tant pour les enfants et les adolescents que pour les adultes. Nous passons ensuite à la loupe l’organisation de la prise en charge des internés. Le chapitre suivant met en lumière certaines initiatives de réforme de la santé mentale. Enfin, plusieurs projets politiques visant à fournir une offre de soins adaptée à des groupes cibles spécifiques sont expliqués. Il s’agit notamment de projets qui concernent le traitement des dépendances, les troubles alimentaires, les victimes de violences sexuelles et la médiation interculturelle.
Nous vous souhaitons une bonne lecture de cette nouvelle édition.
Sabine Stordeur,
Directrice générale Soins de santé