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Sans trop entrer dans les détails, la soutenabilité financière du système de santé fait référence à sa capacité à couvrir ses coûts avec le budget disponible et à s’assurer de pouvoir continuer à le faire dans le futur. Malheureusement, l’augmentation de l’espérance de vie observée un peu partout dans le monde au cours des dernières décennies se traduit à la fois par une augmentation des coûts (en raison de besoins en soins plus importants à mesure que la population vieillit) et par une diminution de la part de la population qui travaille et contribue financièrement au système par ses impôts et cotisations sociales. Le système de santé est donc soumis à une pression financière croissante qui l’oblige à trouver des moyens supplémentaires ou à réduire ses dépenses, par exemple en améliorant son efficience ou en limitant certains services. La situation est rendue encore plus complexe par un flux ininterrompu d’innovations médicales et technologiques, qui peuvent améliorer la qualité des soins et potentiellement générer des économies à plus long terme, mais qui ont souvent aussi un coût considérable.

Dans cette section, nous examinerons trois indicateurs qui couvrent à la fois l’augmentation des dépenses de santé par rapport à la croissance du produit intérieur brut ou PIB (comprenez, la valeur totale de tous les biens et services produits dans le pays au cours d’une période donnée, généralement une année) et la capacité à générer des recettes publiques pour faire face à ces coûts croissants :

  • Le pourcentage des dépenses de santé financé par des moyens publics, qui reflète la capacité du système à continuer à être financé par des moyens publiques (S-3).
  • Une projection des dépenses publiques en santé, exprimées en pourcentage du PIB (S-20)
  • Une projection des dépenses publiques pour les produits pharmaceutiques remboursés (S-21)

Financement des dépenses publiques en santé (% des dépenses courantes de santé) (S-3)

Les dépenses publiques en santé sont les moyens financiers que « l’État » (à savoir, en Belgique, les autorités fédérales, fédérées et locales) consacre aux services de santé. Dans l’état actuel des choses, l’État fédéral finance surtout les soins aigus, tandis que les soins de longue durée relèvent principalement de la responsabilité des entités fédérées (bien que l’État fédéral transfère également des ressources aux entités fédérées pour financer certaines dépenses de soins de longue durée).

Cet indicateur se concentre sur la part des dépenses de santé totales qui est financée par des moyens publics.

Il est important de mentionner que la pandémie de COVID-19 a entraîné une perturbation massive des dépenses en matière de santé un peu partout dans le monde, sous l’effet d’une part des mesures supplémentaires à financer (p.ex. moyens supplémentaires pour les hôpitaux, achat d’équipements de protection et de tests, etc.) et d’autre part d’une baisse de la consommation de soins non urgents (en raison des confinements, du report de certains soins, etc.).

RÉSULTATS
  • En 2021, le total des dépenses courantes de santé en Belgique s’élevait à 55,5 milliards d’euros, dont 77,6% étaient financés par le secteur public.
  • Pendant la pandémie de COVID-19, une augmentation des dépenses courantes de santé a été observée tant en Belgique (+11% entre 2019 et 2021) qu’au niveau de la moyenne européenne (+17% pour la moyenne UE-14 et +20% pour la moyenne UE-27). En Belgique, l’augmentation a toutefois été légèrement plus tardive (à partir de 2021) et moins importante. Ceci s’explique en partie par des différences méthodologiques (voir la fiche technique).
  • Entre 2010 et 2019, la part du financement public en Belgique était généralement proche de la moyenne de l’UE-14 et supérieure à la moyenne de l’UE-27, sauf en 2019 où une légère baisse a été observée en Belgique.
  • Pendant la pandémie de COVID-19, la part du financement public a augmenté aussi bien en Belgique (+2,4 points de pourcentage entre 2019 et 2021) que dans l’ensemble des pays de l’UE-14 (+1,8 point de pourcentage) et de l’UE-27 (+3,6 points de pourcentage). En 2021, la part du financement public était toutefois plus faible en Belgique que dans les pays voisins. Sur la base des estimations préliminaires de l’OCDE, la part du financement public en Belgique devrait retrouver son niveau de 2018 dès 2022, alors que les moyennes de l’UE resteraient plus élevées.

Lien vers la fiche technique et les résultats détaillés

Figure S3 - Financement public des soins de santé, en pourcentage des dépenses courantes de santé : comparaison internationale (2010-2021)
Source de données: données de santé OCDE 2023

Projection des dépenses publiques en santé (en % du PIB), évolution en points de pourcentage (S-20)

Cet indicateur examine le pourcentage du PIB que les autorités belges consacrent à la santé et aux soins de santé. Les résultats comprennent également des projections à long terme, qui tentent de prédire l’évolution des dépenses de santé au cours des prochaines décennies sur la base d’une série d’hypothèses concernant l’évolution de la population, l’économie, les politiques mises en place, etc.

RÉSULTATS
  • En 2022, la Belgique a consacré 8,0% de son PIB (44,0 milliards d’euros) au financement public des soins de santé, 6,5% pour les soins aigus et 1,5% pour les soins de longue durée.
  • La part des dépenses publiques en santé dans le PIB devrait augmenter pour atteindre 10,7% en 2050 et 10,8% en 2070. Les dépenses en soins de longue durée en pourcentage du PIB devraient presque doubler.
  • En 2019, les dépenses de santé totales en Belgique étaient très proches de la moyenne européenne ; les dépenses en soins de longue durée étaient supérieures à la moyenne de l’UE, tandis que les dépenses en soins aigus étaient inférieures.

Lien vers la fiche technique et les résultats détaillés

Figure S20 - Dépenses publiques en matière de soins aigus et de longue durée (% du PIB) (2000-2022 et projections 2023-2070)
Source de données: Comité d' étude sur le Vieillissement

 

Projection des dépenses publiques en produits pharmaceutiques remboursés (S-21)

Les traitements pharmaceutiques jouent un rôle important dans le système de santé, et l’offre disponible ne cesse d’évoluer à mesure que des médicaments arrivent sur le marché (ou en sont retirés). Les nouveaux médicaments peuvent être très coûteux et avoir un impact significatif sur le budget des soins de santé, ce qui signifie que les décideurs politiques doivent trouver le bon équilibre entre la nécessité d’assurer l’accès aux traitements nécessaires et la nécessité de rester dans les limites du budget disponible.

En Belgique, les médicaments innovants font souvent l’objet, à leur lancement sur le marché, de conventions spécifiques qui impliquent généralement un mécanisme de compensation financière (une « ristourne » confidentielle), ce qui rend difficile l’évaluation du coût exact de spécialités pharmaceutiques individuelles. Dans cet indicateur, des corrections ont été apportées aux résultats pour tenir compte ces compensations ; néanmoins, leur caractère confidentiel reste un obstacle à des estimations fiables.

RÉSULTATS
  • En 2022, les dépenses publiques en traitements pharmaceutiques s’élevaient à 6,20 milliards d’euros en Belgique – 2,92 milliards pour les médicaments vendus dans les pharmacies publiques, 2,86 milliards pour les traitements ambulatoires dans les hôpitaux et 420 millions pour les traitements des patients hospitalisés. Après correction pour les compensations financières des conventions, les dépenses publiques en produits pharmaceutiques s’élevaient à 4,94 milliards d’euros en 2022.
  • Les dépenses pharmaceutiques totales devraient augmenter de 48,9% entre 2022 et 2027. Après correction pour les compensations, l’augmentation attendue est de 36,6%.
  • Entre 2022 et 2027, les dépenses pour les traitements ambulatoires délivrés par les pharmacies hospitalières devraient augmenter beaucoup plus rapidement (+78,4%) que celles qui concernent les médicaments vendus dans les pharmacies publiques (+23,5%) et les traitements des patients hospitalisés (+25,3%). Cette affirmation doit toutefois être quelque peu nuancée, car la plupart des conventions concernent des traitements ambulatoires délivrés par des pharmacies hospitalières.

Lien vers la fiche technique et les résultats détaillés