À la mi-mars 2020, les hôpitaux ont été informés – via le Comité HTSC – que tous les soins non essentiels prévus devaient être annulés. Une attention particulière a dû être accordée aux interventions ayant un impact sur l’occupation des lits de la fonction de soins intensifs.
Cette décision a été prise pour plusieurs raisons :
- Soulager les unités de soins intensifs ;
- Mettre à disposition des prestataires de soins de santé spécifiquement pour la prise en charge des patients COVID-19 ;
- Utiliser les équipements médicaux de manière optimale ;
- Réduire la consommation du matériel de protection, en pénurie à ce moment-là.
Il va sans dire que les soins urgents et nécessaires ont été assurés comme auparavant. Début mai 2020, il a été communiqué que le redémarrage des soins planifiés non urgents pourrait se faire par phases et uniquement sous des conditions strictes. Entre autres choses, chaque hôpital devait maintenir la capacité de traiter les patients de la première vague et être prêt à recevoir les patients de la deuxième vague. En outre, des mesures organisationnelles ont été prises pour éviter la promiscuité et pouvoir assurer une distance physique entre les patients.
Les étapes du redémarrage ont été formulées comme suit :
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En vue de la relance des soins, le Groupement des Unions professionnelles belges de Médecins spécialistes a élaboré un cadre de référence sur la nécessité et l’urgence des soins afin d’aider les médecins à s’orienter.
En savoir plus sur ce cadre de référence : www.vbs-gbs.org
En prévision de la deuxième vague (automne 2020), ces phases ont été désactivées dans l’ordre inverse. Les soins nécessaires et urgents ont pu avoir lieu comme d’habitude. Des efforts ont également été consentis pour poursuivre au mieux les soins non essentiels. Au moment de la troisième vague (printemps 2021), il a une nouvelle fois été nécessaire de reporter des soins non essentiels. Dans cette phase, il a été demandé à la direction de l’hôpital d’estimer, en fonction de la situation spécifique, quels soins pouvaient ou non être poursuivis. Lors des vagues suivantes, les hôpitaux ont à nouveau été invités à faire preuve de solidarité. Ils devaient par ailleurs prévoir la capacité de lits demandée. Si l’hôpital remplissait ces conditions, il pouvait déterminer lui-même les activités à reporter.
Pendant la première vague - à la suite des mesures – nous avons pu constater une réduction de 94 % des soins chirurgicaux considérés comme non essentiels. En outre, nous observons que 57 % des soins chirurgicaux essentiels ont été maintenus, par rapport à ce qu’on pouvait attendre. Au cours de la deuxième vague, nous constatons une baisse de 66 % des soins chirurgicaux non essentiels et de 20 % des soins chirurgicaux essentiels. La diminution de l’offre de soins chirurgicaux essentiels illustre l’impact de la pandémie de COVID-19 et la réticence des patients à faire appel aux soins nécessaires dont ils auraient eu besoin.
En 2021 et 2022, on observe une baisse relativement limitée des prestations. Les mouvements de rattrapage intermédiaires sont plus prononcés. Pendant la troisième vague, en avril/mai 2021, les prestations sont revenues à 87,5 % maximum. Ici, pour la première fois, la baisse des prestations chirurgicales non essentielles est similaire ou moins prononcée que celle des prestations essentielles et mixtes. Pendant la quatrième vague, en novembre/décembre 2021, la baisse la plus forte a été celle observée au niveau des prestations chirurgicales mixtes qui sont tombées à 89,7 % du niveau normalement attendu. Donc une baisse de 10,3 %. En février, mars, en juin et en septembre 2021, certains mois sont marqués par un rattrapage assez important des prestations de chirurgie, principalement non essentielles, jusqu’à 10-14,5 % au-dessus des estimations basées sur l’activité dans la période pré-COVID-19 (ligne pleine noire). Nous constatons que ce sont principalement les activités chirurgicales non essentielles rattrapent leur retard. Cependant, ce n’est pas ce à quoi nous nous attendons sur base d’une priorisation médicale. En décembre 2021, nous constatons que ce sont les soins chirurgicaux essentiels qui rattrapent le plus de retard avec 12 %. Entre les vagues 5 et 6, nous observons à nouveau que les prestations non essentielles effectuent le plus grand mouvement de rattrapage.
ÉVOLUTION DANS LE TEMPS DU NOMBRE DE PRESTATIONS NON COVID-19 RÉALISÉES[1]
APERÇU DES MESURES RELATIVES AU PLAN DE RÉPARTITION ET AU REPORT DES SOINS NON ESSENTIELS ET ÉVOLUTION DU NOMBRE DE PATIENTS COVID-19
[1]Source: https://www.riziv.fgov.be/fr/themes/qualite-soins/Pages/Covid5L2FR/Covid5L2FR.html. La ligne noire est une estimation du nombre attendu de prestations basée sur les données de 2019. Une classification a été faite selon les services chirurgicaux non essentiels, mixtes et essentiels. La catégorie mixte comprend les prestations qui, selon le contexte, peuvent être soit essentielles, soit non essentielles.